Paris a vibré ce dimanche 21 septembre sous le signe de la solidarité et de l’engagement citoyen. La 5ᵉ édition de la Journée de Nettoyage, organisée par l’association Solidarités Asie France (SAF), a rassemblé plus de 200 participants dans le 18ᵉ arrondissement. Venus de différents horizons – notamment de la communauté bangladaise et africaine – bénévoles, membres de SAF et du Collectif de Sans-Papiers de Paris 75 (CSP75) ont uni leurs forces pour offrir aux habitants des rues plus propres et plus accueillantes.

L’événement, initié et coordonné par SAF, a débuté par plusieurs prises de parole marquées par un esprit d’unité. Nayan Khiang, président de SAF, a ouvert la journée en rappelant l’importance de l’intégration des migrants à travers des actions citoyennes. À ses côtés, Anzouman Sissoko, conseiller de Paris 18ᵉ arrondissement et responsable du CSP75, ainsi que Frédéric Badina-Serpette, conseiller de Paris et délégué du maire à la propreté de l’espace public, ont salué cette initiative exemplaire. Joëlle, membre active du CSP75, a également exprimé son soutien à cette démarche commune.

Munis de gants et de sacs-poubelles, les participants se sont ensuite dispersés dans les rues du quartier. En quelques heures, des cinquantaines de sacs remplis de déchets ont été collectés, au grand étonnement des passants. Nombre d’entre eux ont pris le temps d’échanger avec les bénévoles, parfois surpris de voir des personnes migrantes se mobiliser ainsi pour améliorer leur environnement. Plusieurs habitants n’ont pas hésité à féliciter les participants, soulignant la valeur de leur engagement. Les passants, d’abord intrigués, ont multiplié les félicitations : « C’est la première fois que je vois ça, bravo ! », a lancé une habitante. Pour beaucoup, voir des migrants, souvent stigmatisés, se mobiliser pour améliorer le quotidien de tous a été une véritable révélation.

Pour Nayan Khiang, cette journée dépasse le simple geste écologique :

« Nous avons quitté notre pays et nous vivons aujourd’hui en France. Ce pays est devenu le nôtre, et nous avons des droits mais aussi des devoirs. Participer à la vie citoyenne, c’est aussi une manière de montrer que les migrants ne sont pas un poids pour la société, mais une force, une richesse et une énergie positive. L’intégration passe aussi par l’engagement citoyen. Nous avons quitté nos pays d’origine, et la France est devenue notre pays. Nous y avons des droits, mais aussi des devoirs. »

Anzouman Sissoko, conseiller de Paris dans le 18e et responsable du CSP75, a insisté sur l’importance de la participation des sans-papiers à la vie de la cité. « On parle beaucoup de nous dans les médias, souvent de façon négative. Aujourd’hui, on voulait montrer une autre image : celle de personnes qui participent, qui respectent et qui veulent s’intégrer », a-t-il déclaré.

Frédéric Badina-Serpette, conseiller de Paris et délégué du Maire chargé de la propreté, a salué l’engagement de ces habitants souvent invisibilisés.

Enfin, Joëlle, militante du CSP75, a rappelé que cette action était aussi un symbole : « Les migrants ne sont pas seulement demandeurs, ils sont aussi acteurs du bien commun. »

Le président de SAF a tenu à remercier chaleureusement l’ensemble des bénévoles, citant notamment Mamun, Shahin, Tasnia, Tawhida, Sobuj, Shimul, Khaled et tous les autres membres actifs de l’association. Il a également adressé sa gratitude au CSP75 pour leur présence et leur solidarité.

Au-delà de l’action écologique, cette Journée de Nettoyage a été un symbole fort d’intégration par l’action. Elle rappelle que l’engagement des migrants ne se limite pas à leurs propres communautés, mais qu’il s’inscrit pleinement dans le tissu social et citoyen français. Dans un contexte où les discours sur l’immigration sont souvent négatifs, l’initiative de SAF redonne une image positive et juste : celle de femmes et d’hommes qui, loin d’être spectateurs, veulent être acteurs du bien commun.

Cette 5ᵉ édition démontre une fois encore que la solidarité, l’inclusion et l’écologie peuvent marcher main dans la main. Une leçon de citoyenneté offerte par ceux qui, souvent invisibles ou stigmatisés, montrent l’exemple au cœur même de Paris.

Un appel à poursuivre

Fort de ce succès, SAF envisage déjà de renouveler ce type d’opération. L’objectif est double : contribuer concrètement à l’amélioration du cadre de vie et promouvoir une meilleure intégration par des actes citoyens.

En unissant leurs forces autour d’un geste simple mais symbolique, les bénévoles de SAF ont envoyé un message clair : les migrants ne sont pas en marge, ils font partie intégrante de la société et veulent contribuer à la faire vivre.