Commémoration Hiroshima – Nagasaki
STOP MILITARISATION !
Ce samedi 09 août 2025, s’est tenue pour la 35ème fois la commémoration du largage des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki au Parc Hibakusha. Ce lieu situé au Campus de Nimy de l’université de Mons, rénové cette année, est un lieu permanent de mémoire pour les victimes des armes et essais nucléaires, mais aussi un plaidoyer pour un monde sans armes nucléaires.
La cérémonie fut animée par le chanteur-auteur José Miguel Arranz avec musiques, chansons et poèmes, sur la vie, la résistance, les convictions, l’engagement.
Elle fut suivie d’une présentation et d’un débat sur la campagne « Stop militarisation !» (https://stopmilitarisation.be/fr/home-fr/ ) dans les locaux du Mundaneum, fondé par Paul Otlet et Henri La Fontaine (prix Nobel de la Paix 1913).
La journée s’est déroulée en présence du vice-recteur de l’université de Mons, de leurs excellences les ambassadeurs du Nicaragua et du Venezuela, et de nombreuses associations : Agir pour la Paix, Halte aux guerres -Halte à la guerre sociale, Comité surveillance Otan, Atelier 55 Anderlecht, Coordination Luxembourgeoise pour la Paix, Message de Silo, Coordination Nationale des associations pour la Paix et la Démocratie, Bureau européen de l’objection de conscience, Mouvement Chrétien pour la Paix, le Drapeau Rouge, Association Culturelle Joseph Jacquemotte, Parti Humaniste en Belgique.
Le Parti Humaniste a adressé le message suivant aux participants
Quatre-vingt ans… que les premières bombes nucléaires ont explosé instantanément la vie de 214.000 personnes au moins, et bien d’autres dans les années qui ont suivi. Une horreur inhumaine, sans nom.
Quinze ans plus tard, Robert Jungk, écrivain autrichien, raconte dans son livre « Vivre à Hiroshima », les effets de ce traumatisme collectif sur les corps, les cœurs et les mœurs. Un Hibakusha témoignait :
« J’ai vécu la fin du monde, j’ai survécu à la fin du monde ».
Cet Hibakusha ajoutera qu’au milieu de l’insouciance ambiante, il avait envie d’attraper les gens par les épaules, de les secouer en criant :
« Vous ne voyez pas que vous reprenez le même chemin ! ».
Comme s’ils n’avaient pas vu l’horreur, les grandes puissances se sont ruées avec « enthousiasme » dans la course à l’armement nucléaire. 2000 à 2500 essais nucléaires ont été effectués entre 1945 et 1996. La puissance cumulée des bombes testées représente plus de 33.000 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. 33.000 « bombes d’Hiroshima » balancées sur notre planète ! Croyiez-vous que ce soit sans conséquences ? Les victimes humaines de ces essais et les conséquences sur notre environnement sont souvent passées sous silence aujourd’hui.
Août 1945, c’est le début de l’ère nucléaire, de la perte du sens de l’Histoire, d’une course folle du capitalisme, qu’on appelle aujourd’hui « la grande accélération ». Depuis la population mondiale a été multipliée par 4, et notre consommation d’énergie a été multiplié par 6, d’engrais par 16, de pétrole par 8… par exemple. C’est une course folle aux ressources générant conflits pour en prendre le contrôle, avec au sommet de cette absurdité, la menace nucléaire. Et cela fait 80 ans que cela dure !
Aujourd’hui, les fascismes, les suprématismes raciaux se développent de toutes parts. Partout, on massacre, on viole, on détruit. La famine explose, les forêts crament, les enfants crèvent.
A Gaza, si la situation des otages est inacceptable, le génocide DISPROPORTIONNE perpétré par le gouvernement israélien est à vomir. Jamais un crime ne pourra justifier un autre crime.
Ne soyons pas naïfs, les enjeux de tous ces conflits dans le monde sont le contrôle des ressources sans partage. Ces guerres ne sont pas des crises isolées mais le cadre qui met en évidence l’échec global d’un système dont la méthodologie d’action est la violence et dont la valeur centrale est l’argent.
Aujourd’hui, nos gouvernements s’engouffrent dans une nouvelle course à l’armement injustifiée en sacrifiant le social, le culturel, la santé, l’éducation, l’asile et la coopération. Avec un peu partout des partis d’extrême droite aux portes du pouvoir. Nos gouvernements « démocratiques » achètent aujourd’hui les armes que les fascismes n’auront plus qu’à utiliser demain. On nous avait dit en 1945 « Plus jamais ça ». Que leur mémoire est courte !
Il est important de rappeler que la Belgique est un état voyou. En acceptant des armes nucléaires américaines sur son territoire et d’en assumer le lancement, elle parjure sa signature du traité de non-prolifération. Depuis janvier 2021, le traité d’Interdiction des armes nucléaires de l’ONU est entré en vigueur. La Belgique a voté contre ce traité, soumise au diktat de l’OTAN, et sans consultation démocratique. Ce traité est pourtant maintenant d’application. La Belgique est hors-la-loi.
Voilà pourquoi aujourd’hui, plus que jamais, il est important d’être là. Il est important de crier notre rejet de la guerre et de la violence sous toutes ses formes (physiques, raciales, religieuses, sexuelles, psychologiques, économiques…).
Nous revendiquons :
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Le désarmement nucléaire mondial
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Le retrait immédiat des troupes qui envahissent les territoires occupés
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La réduction progressive et proportionnelle des armements de destruction massive
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La signature de traités de non-agression entre pays
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Le renoncement des gouvernements à utiliser les guerres comme moyen de résoudre les conflits.1
Ce moment est une invitation à œuvrer ensemble pour un monde réconcilié, pour dépasser la violence sociale et personnelle.
Dans chacune de nos maisons, de nos familles, de nos amitiés, il existe un « autre monde », celui de l’affection, de la solidarité, du don désintéressé, de la vérité et de la justice. Il nous faut compter sur cette humanité-là! Il nous faut garder une confiance en l’être humain et en particulier les jeunes générations !
Merci à chacun d’être là. Cela réchauffe les cœurs et nourrit la flamme de l’espoir.
Je terminerai en citant Albert Camus, un des rares à s’être insurgé contre l’arme atomique en 1945 :
« Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible. »2
Gilles Smedts
Parti Humaniste International









