Alors que les Canadiens célèbrent le multiculturalisme canadien et la fête du Canada le 1er juillet. Les Québécois ont célébré la fête nationale et la culture québécoise le 24 juin dernier.
Le multiculturalisme canadien est cette vision nationale des rapports entre, d’une part, les immigrants et citoyens issus de l’immigration et, d’autre part, l’État canadien et la population nationale. Cette vision a été élaborée par les gouvernements successifs suite au règne de Pierre Elliott Trudeau (père) au cours des années 1970 et 1980 et demeure aujourd’hui la principale vision identitaire diffusée par l’État canadien.
Quelques décennies plus tard, Justin Trudeau (le fils de l’ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau) a fait du multiculturalisme la pierre angulaire des politiques sociales et culturelles du gouvernement fédéral. Cette politique consiste à reconnaître que le multiculturalisme est la caractéristique fondamentale de l’identité et du patrimoine canadiens et constitue une ressource inestimable pour l’avenir du pays.
En somme, le multiculturalisme canadien prône avant tout la coexistence de différentes cultures des populations issus de l’immigration au sein du pays, par opposition à l’intégration et à la constitution d’une identité commune fondée par exemple sur les peuples fondateurs du Canada.
Cette vision politique et culturelle du Canada a fréquemment été perçue de manière critique par plusieurs québécois et les peuples autochtones qui considèrent qu’elle a eu comme effet de noyer leurs spécificités identitaires dans une différence indifférenciée, c’est-à-dire dans une mosaïque culturelle au sein de laquelle il n’y a plus que des minorités culturelles.
Ainsi le peuple québécois et les peuples autochtones ne sont pas reconnus comme des peuples fondateurs avec des droits distincts afin d’être en mesure de protéger leurs cultures, leurs identités, leurs territoires et leurs économies, mais plutôt ils sont considérés comme des minorités culturelles comme n’importe quelle autre identité au sein de la fédération canadienne. En somme, le seul peuple “officiellement” reconnu comme peuple fondateur du Canada est les anglophones c’est-à-dire les principaux sujets de la couronne britannique.
Rappelons que le Canada est un monarchie constitutionnelle parlementaire fédérale, qui reconnaît un monarque héréditaire comme chef de l’État, c’est-à-dire le Roi Charles III. Par ailleurs, le Canada possède un régime parlementaire avec une séparation des pouvoirs ainsi les membres du parlement sont élus par le peuple et le monarque est plutôt un chef symbolique du pouvoir exécutif et il n’est jamais directement impliqué dans les affaires de l’État canadien.
D’autre part, dans le contexte de tension politique et économique avec l’administration américaine de Trump, le nouveau premier ministre du Canada, Mark Carney, a accueilli le Roi Charles III à Ottawa à bras ouverts lors du traditionnel discours du trône en mai dernier. Ce geste de Carney qui consistait de affirmer la souveraineté du Canada face à son imposant voisin américain a été bien vue par la majorité des canadiens (la dernière fois qu’un monarque britannique a été invité pour le discours du Trône remonte à 1977).
Ainsi, Carney renoue avec une tradition vieille de plus de deux siècles, c’est un geste symbolique, mais qui a de lourdes conséquences pour l’histoire canadienne. En effet, le peuple québécois n’a jamais adhéré à la monarchie britannique qui est encore perçue aujourd’hui par plusieurs générations comme le colonisateur qui a contrôlé le destin collectif du Québec pendant plusieurs siècles.
Mais le gouvernement canadien devra éventuellement prendre conscience que les choses sont sur le point de changer au Québec puisque les jeunes adhèrent de plus en plus à l’option souverainiste. En fait, les jeunes du Québec ne sont pas prêts à suivre des propositions culturelles et sociales qui ne coïncident pas avec leur sensibilité.
Il est peut-être temps de questionner si, le regard dont a usé les gouvernements de Trudeau père (Pierre Elliott) et du fils (Justin) pour appréhender la question identitaire est toujours adéquat. Il se pourrait qu’ils n’ont pas porté une attention particulière à la question fondamentale liée à l’identité collective, c’est-à-dire le futur!
En fait, on croit normalement que l’identité culturelle se réfère au passé et qu’il s’agit du reflet d’une accumulation historique d’expériences vécues par une communauté et des générations de personnes. Mais les choses ne sont pas ainsi. Une identité est la corrélation et les liaisons entre des expériences passées, des mémoires collectives, des idées, des valeurs. Par ailleurs, une identité culturelle vivante est basée sur des aspirations et sur un projet collectif qui ouvre le futur de la culture. Ainsi, nous pouvons dire que présentement le Canada n’a toujours pas de projet collectif rassembleur.
Qui sommes-nous? Vers ou allons-nous ? Qu’est-ce que nous voulons obtenir collectivement ? et dans quelle direction voulons nous évoluer ?
Au cours des derniers mois, l’identité collective des canadiens a été mise à mal par son voisin américain et surtout par les politiques économiques du président Trump. À travers les discussions des canadiens et des leaders jamais nous avons senti que nous avions un projet collectif rassembleur et mobilisateur.
Une identité culturelle vivante est reliée à une image de transformation du monde. Cette image porte une certaine charge émotive et est toujours lancée vers le futur.
Par exemple, aujourd’hui l’image du futur de la culture des québécois guide l’action et l’engagement des jeunes. Ainsi, lors de la fête nationale de la Saint-Jean Baptiste, le 24 juin, plus de 5000 personnes, majoritairement des jeunes d’environ 20 ans, ont participé à la fête organisée par le mouvement des OUI pour le Québec au parc La Fontaine à Montréal.
5000 personnes pour un événement indépendantiste, ça en fait l’événement le plus important des dernières années, avec une moyenne d’âge de 20 ans. Donc, ça fait 3 ans qu’on voit vraiment un mouvement de fond qui est en train de se bâtir, a souligné la présidente du mouvement indépendantiste OUI Québec, Camille Goyette-Gingras, en entrevue à la télévision du réseau TVA.
Ce nouveau mouvement souverainiste des jeunes est non partisan et non axé sur l’origine culturelle des québécois. Selon plusieurs jeunes, c’est la cause et la culture francophone qui les poussent à la mobilisation pour un Québec libre. À 17 ans, le rappeur Kinji00, en pleine explosion de popularité sur les réseaux sociaux (2 millions sur le réseau TikTok), se présente comme le nouveau souffre souverainiste et promet une révolution pas tranquille. Dans l’une de ces chansons il propose entre autre de changer l’image de la reine Elisabeth avec celle de René Lévesque sur les billets de 20 dollars canadiens. D’autres chansons diffusent des paroles souverainiste telles que: Ma fleur préférée c’est la fleur de lys ou encore Jean Chrétin, c’est un tabernacle qui m’a volé ma fleur de lys.
Je trouve que c’est bien plus ouvert, on inclut tout le monde dans le mouvement, on veut que tout le monde nous rejoigne. Tu n’as pas besoin d’être un pur laine Québécois pour être souverainiste maintenant, je pense que c’est vraiment rassembleur, a récemment expliqué le jeune rappeur Kinjioo de la région de Gatineau né à Porto (au Portugal) è la télévision de TVA.
Présentement, la cause du Québec libre et la question identitaire des québécois est beaucoup plus rassembleuse auprès des jeunes que la vision du multiculturalisme canadien. Selon un récent sondage Léger, Léger l’engouement d’un Québec libre chez les jeunes de 18 à 34 ans représente plus de 48%.
Dans le reportage du dernier Micromag de la saison, Le Maire de Laval explore la montée du souverainisme chez les jeunes dans une vidéo diffusée sur la Plateforme de Urbania.
Pour mieux comprendre l’engagement des générations de québécois au mouvement souverainiste, Pressenza Montréal rappelle quelques événements historiques importants de la culture.
Faits historiques
Grâce au général Wolfe, les britanniques gagne une grande partie de la Nouvelle-France en 1763. Wolfe est principalement connu pour sa victoire spectaculaire lors de la bataille des Plaines d’Abraham (à Québec) à la tête de l’armée britannique destinée à envahir la Nouvelle-France. Sa mort au combat, en même temps que son rival le français Montcalm, frappa les imaginations et le transforma en héros dans le monde anglo-saxon. Mais pour le population de la Nouvelle-France de l’époque Wolfe était surtout un tortionnaire.
Rappelons que c’est durant cette période qu’a eu lieu la grande déportation des Acadiens. C’est l’expropriation massive du peuple francophone d’Amérique du Nord, entre 1755 et 1763. Une période nommée le Grand Dérangement, les Acadiens sont déportés par les Britanniques, leurs maisons et leurs fermes sont incendiées, les familles séparées (pertes de vue entre proches, amis, conjoints, enfants…). Cette déportation constitue une des premières opérations de nettoyage ethnique de grande envergure les groupes déportés. Auparavant, les déportations étaient beaucoup plus restreints. On parle d’environs 12 000 personnes qui seront déportés, et parmi celles-ci environ 8 000 meurent avant d’arriver à destination à cause des épidémies, du froid, de la misère, de la malnutrition ou des naufrages. Parmi les survivants, beaucoup se sont installés dans différentes régions du globe: Saint-Pierre-et-Miquelon, côte est des États-Unis, Louisiane (les Cadiens), Antilles, Royaume-Uni, France, et jusqu’aux îles Malouines.
En 1763, lors de la capitulation de la France, il ne reste qu’environs une population 60,000 colons français répartie à travers le territoire. Ils sont surtout installés au sud du Québec et de l’Ontario. C’est le début de la conquête des britanniques avec la domination politique, culturelle et économique des canadiens français et des peuples autochtones. En fait, l’expansion coloniale des britanniques a en premier lieu été motivée par la recherche de matières premières dans les territoires colonisés.
La rébellion des Patriotes de 1837-1838 vient changer la gestion des colonies françaises des britanniques, et demeure l’un des événements majeurs de l’histoire du Québec et du Canada. Suite à la rébellion des canadiens français la répression des autorités coloniales est dure : la loi martiale est déclarée et de nombreux rebelles, dont Louis-Joseph Papineau, doivent fuir vers les États-Unis pour éviter la peine de mort. Des centaines sont arrêtés, plusieurs sont déportés en Australie alors que d’autres sont pendus à la prison du Pied-du-Courant à Montréal ou tués lors des combats. Le rapport de Lord Durham et l’Acte d’union de 1840 sont directement liés à l’échec des rébellions et visent surtout à faire disparaître la nationalité canadienne-française par l’assimilation. Mais canadiens français résistent à travers la naissance de centaines de milliers d’enfants sur quelques générations. En fait, la population des canadiens français sur le territoire du Québec passe à 4,4 millions d’habitants en 1950. Les historiens considèrent cette époque comme la revanche des berceaux.
Mais, il faudra attendre plus de 100 cents avant que l’ensemble du peuple québécois se lève debout et par des moyens politiques et non-violents fasse falloir leur droits et culture.
Au cours les années 1960, la population du Québec connaît un moment très difficile appelé la grande noirceur. Le taux de chômage atteint des sommets; les jeunes sont désespérés et n’ont pas accès à l’enseignement supérieur comme chez les anglophones tandis que le taux d’inflation est très élevé. L’économie du Québec est en récession. Durant cette période, les Québécois sont victimes du pouvoir des anglophones qui occupent les postes les plus importants et contrôlent l’économie québécoise. Les francophones sont résignés à travailler comme ouvrier dans des usines appartenant à des anglophones. Nombreux Québécois n’ont pas le droit de parler français au travail. Bien que la position des Québécois ait connu de grands changements avec l’arrivée de la Révolution tranquille au cours des années 70, avec la création de ministère de l’éducation et l’accessibilité à une éducation supérieure pour tous, les anglophones contrôlent toujours une grande partie de l’économie au Québec. Ce contexte socio-économique choque le peuple québécois qui n’a pas le contrôle sur leur destinée collective.
C’est dans ce contexte qu’est né le Front de libération du Québec (FLQ). Les membres du FTQ démontrent leur colère face à la situation critique au Québec à travers une série d’attentats violents.
Selon un reportage d’enquête de la société d’État Radio Canada, plusieurs membres du FLQ auraient été entraînés et organisés par la source d’inspiration de Che Guevara et au moins deux des membres auraient reçu des entraînements de guérilla à l’assignat sélectif de commandos palestiniens. De plus, les membres du FLQ auraient développé plusieurs liens avec différents mouvements révolutionnaires, qui utilisaient les armes et la violence comme moyen de lutte, comme ceux de Cuba, d’Algérie et de la Palestine.
La crise d’octobre secoue le Québec et le Canada anglais
La crise d’octobre débute le 5 octobre 1970 avec l’enlèvement, de l’attaché commercial du consulat général du Royaume-Uni à Montréal, James Richard Cross, par la cellule Libération du Front de libération du Québec (FLQ). Cette crise est aussi marquée par la lecture du Manifeste du FLQ à la télévision de Radio-Canada (8 octobre), par l’enlèvement du ministre provincial du Travail Pierre Laporte par la cellule Chénier (10 octobre) et par la mise en place de la Loi sur les mesures de guerre (15-16 octobre).
Le 16 octobre 1970, à 4 h, le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, décrète la Loi des mesures de Guerre. L’armée canadienne s’installe à Montréal pour assurer la protection des édifices gouvernementaux et la police procède à 457 arrestations sans mandat.
En fait, le Québec demeure le seul endroit en Amérique du Nord où le gouvernement a décrété une loi donnait aux diverses autorités fédérales le droit de limiter toutes les libertés publiques et individuelles afin de pouvoir appréhender, sans aucun mandat ni justification, des personnes considérées comme représentant un danger pour les autorités fédérales et de retenir les citoyens sans donner de raisons valables. Ainsi plusieurs personnes soupçonnées d’être affiliées au FLQ furent appréhendées et mises en état d’arrestation. La majorité de ces personnes étaient des artistes, des étudiants, des intellectuels et des militants de gauche et défendaient par des moyens non-violents la culture du Québec et le droit à l’autodétermination du peuple québécois.
Une fois la crise d’octobre passée, le Parti Québécois (PQ) gagne en popularité
Au pouvoir à partir du 14 juin 1978, le Parti Québécois (PQ) vote une loi à l’Assemblée nationale qui amène son chef L’option souverainisme gagne du terrain et René Lévesque est prêt à déclencher un référendum à tout moment. Rappelons que Lévesque est l’un des principaux artisans de la Révolution tranquille. On lui doit notamment l’achèvement de la nationalisation de l’électricité et la création de la caisse de dépôts et de placements du Québec avec Jacques Parizeau. Lévesque devient l’un des plus importants défenseurs de la souveraineté politique du Québec. Il devient le premier ministre de la province de 1976 à 1985.
Le premier référendum sur la souveraineté du Québec a eu lieu le 20 mai 1980 et lança le projet de la souveraineté-association avec le Canada.
Dès l’arrivée au pouvoir du PQ, le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau s’active à contrer le projet référendaire de René Lévesque et pousse la vision identitaire du multiculturalisme canadien.
Le premier ministre Trudeau lance une campagne pour prévenir les Québécois que la souveraineté serait une impasse politique et juridique et que le Canada anglophone n’était aucunement intéressé par le projet de souveraineté-association de Lévesque. On prévient que l’indépendance risque de mettre en péril non seulement le Canada, mais aussi la santé économique (pensions de vieillesse, péréquation, revenus du pétrole, etc.) et le régime démocratique du Québec. Finalement, c’est le NON qui l’emporte et le PQ est défait.
Le rapatriement de la constitution canadienne en 1982
La constitution du Canada a été rapatrié de la Grande Bretagne en 1982 par le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau en 1982. Toutes les provinces canadiennes, sauf le Québec, ont consenti en 1981, à l’adoption de la Loi constitutionnelle de 1982 modifiant de façon importante la Constitution du Canada.
La nuit des longs couteaux est un terme utilisé par les souverainistes québécois en référence à la soirée du 4 novembre 1981 au moment où le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, fait accepter son projet du rapatriement de la Constitution du Canada aux premiers ministres provinciaux, à l’insu du premier ministre du Québec, René Lévesque, qui dormait à Hull.
Dans le Canada anglophone, le même événement de cette, c’est-à-dire la soirée du rapatriement est appelé l’Accord de la cuisine, puisque des négociations entre les premiers ministres ont débuté dans une petite cuisine attenante aux locaux de la délégation fédérale du Centre des conférences sans le Québec.
L’entente conclue au cours de cette soirée du 4 novembre 1981 par le gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux sans la participation du gouvernement du Québec est considérée comme une trahison puisque les sept autres provinces dissidentes au projet fédéral sur le rapatriement de la Constitution du Canada avaient pourtant conclu un accord de solidarité avec le Québec.
Rappelons qu’à la fin de la matinée du 4 novembre 1981, René Lévesque avait donné son accord à la proposition du fédéral sur la tenue d’un référendum national. Mais les sept autres provinces canadiennes n’étaient pas en accord avec la proposition du fédéral qui donnait entre autres, des pouvoirs aux provinces canadiennes et surtout au Québec sur des questions touchant la culture et l’immigration.
À la suite de cet événement, tous les gouvernements québécois depuis 1982, autant souverainistes, fédéralistes que autonomistes, ont refusé de donner l’accord du Québec à la Constitution du Canada telle que modifiée en 1982. Ainsi le Canada est toujours dans un impasse constitutionnelle puisque le Québec est toujours exclut de la constitution canadienne.
Par la suite, vers la fin des annéés 80, le gouvernement fédéral conservateur de Brian Mulroney a tenté de lancer un projet de réforme constitutionnelle afin de garantir les droits du peuple québécois et des peuples autochtones avec l’Accord de Charlottetown. Ce projet visait entre autres à amender la Constitution canadienne pour répondre à une série de réformes demandées par l’ensemble des provinces à la suite de l’échec de l’Accord du lac Meech.
En 1988, un événement vient bouleverser les débats. La Cour suprême du Canada rend un jugement touchant à l’application de la Charte de la langue française du Québec et la loi 101, déclarant que l’obligation pour les commerces d’avoir un affichage en français seulement sur le territoire québécois est illégal. En somme, les québécois comprennent à travers ce jugement que la cour suprême du Canada leur envoie un message. Un message qui sous-entend que c’est la fédération canadienne qui contrôle le destin de la culture du peuple du Québec et non les québécois. En réaction à ce jugement, le premier ministre de l’époque Robert Bourassa invoque la disposition dérogatoire pour maintenir le français comme unique langue d’affichage à l’extérieur des commerces, mais autorise l’affichage bilingue à l’intérieur. Cette décision provoque une crise linguistique majeure chez les anglophones canadiens. Puis la province du Manitoba retire son appui à l’accord suivi par la province de Terre-Neuve.
Finalement l’Accord de Charlottetown sera rejeté par 54,3 % des voix au Canada, dont 56,7 % des voix au Québec.
Plusieurs canadiens étaient contre l’option souverainisme du Québec, par ailleurs, ils étaient aussi contre les dispositions du gouvernement fédéral d’amender la constitution canadienne afin de garantir les droits à la culture des québécois.
Aujourd’hui, l’insécurité identitaire des canadiens face au géant américain pourrait sûrement être atténuée, si les gouvernements fédéraux successifs avaient, depuis les 50 dernières années, adopté une vision identitaire qui inclut la contribution des peuples fondateurs autochtones et québécois. Une vision qui unit les canadiens qu’ils soient issus de l’immigration ou qu’ils soient issus des peuples fondateurs du Canada. Ainsi, plusieurs générations de canadiens auraient été formées à partir de la reconnaissance des contributions historiques apportées à la construction de la nation canadienne des différents peuples fondateurs.
L’échec du multiculturalisme à rallier les canadiens et canadiennes à une même nation
Plusieurs observateurs considèrent qu’il n’est pas surprenant que le référendum canadien et les différents ententes sur la question identitaire furent un échec total du fédéralisme canadien. En fait, la non reconnaissance de la contribution des peuples et des cultures fondateurs du Canada par les gouvernements de Pierre Elliot Trudeau jusqu’au tout récent gouvernement de Justin Trudeau a fait en sorte que la culture canadienne n’a pas su évoluer, au niveau collectif, sinon elle s’est orientée vers une forme de mosaïque multiculturelle sans dénominateur identitaire fort et commun partagé par tous les canadiens. Ainsi à force de faire la promotion du multiculturalisme, les gouvernements ont contribué à diviser et polariser davantage la population canadienne.
Suite à l’échec des accords de Meech, le premier ministre du Québec Robert Bourassa déclara vers le début des années 90:
Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement.
Plusieurs décennies plus tard, force est de constater que l’engouement des jeunes pour la cause du Québec et pour sa culture est toujours bien vivant. On perçoit à travers les témoignages des jeunes qu’ils ne se reconnaissent pas dans la vision du multiculturalisme canadien, et ce même, s’ils sont issus de l’immigration. Plutôt se reconnaissent comme des québécois!
C’est en quelque sorte une victoire morale pour les fondateurs du mouvement souverainiste et les grands personnages québécois comme le fut René Lévesque!
L’identité culturelle et l’importance d’une image collective mobilisatrice vers le futur
Peut-être qu’il temps de réfléchir à une image identitaire rassembleuse lancée vers le futur, c’est-à-dire réfléchir à un projet qui inclut autant les peuples fondateurs du canada que les communautés issus de l’immigration.
Un projet qui pourra inspirer toutes les générations du canada ainsi que les autres peuples à travers le monde! Face à l’instabilité, à la crise climatique et à la montée des tensions géopolitiques pourquoi pas déclarer la nation canadienne comme une nation pacifiste et environnementaliste! Affirmer un projet collectif, un projet qui lutte contre toutes les guerres afin de rétablir la paix mondiale et d’ouvrir le futur! Affirmer un projet collectif qui lutte contre le réchauffement climatique afin de sauver la planète! Un telle projet ne peut que mobiliser les canadiens et canadiennes. C’est une construction identitaire inspirante lancer vers le futur qui correspond aux nécessités du moment et à la sensibilité des nouvelles générations!
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Source: réseau TVA, wikipédia, le reportage Micromag Urbania









