La mort fait naturellement partie de la vie, et le fait de l’aborder en conscience peut transformer l’expérience, tant pour ceux qui meurent que pour ceux qui restent.

Par María Silvina González Astobiza (*)

La doula de fin de vie [NdT : personne qui apporte soutien et accompagnement moral et pratique] ne porte pas la blouse et ne délivre pas d’ordonnance. Elle ne soigne pas et n’administre pas de sédatifs. Son véritable outil est la présence ; son langage, l’écoute. Et son travail – aussi silencieux que profond – consiste à accompagner ceux/celles qui meurent et ceux/celles qui leur sont chers.

Nous offrons un accompagnement émotionnel, spirituel et pratique durant la dernière étape de la vie. Nous occupons un espace crucial : celui de l’accompagnement compatissant et conscient.

Nous venons dans une famille pour soutenir avec humanité le processus de la mort. Car de nombreuses personnes n’ont pas tant peur de la mort que de mourir seules, sans sens, sans être écoutées.

L’accompagnement commence avant même la fin. Nous aidons à parler de ce qui est difficile à aborder : les décisions difficiles, les directives anticipées, les peurs inexprimées. Nous facilitons les rituels d’adieu, les espaces de pardon, de gratitude ou les chapitres à clore. Ou nous sommes simplement là. En silence. Présent·e·s.

La mort comme partie intégrante de la vie

En tant que doulas, nous transformons l’expérience des personnes qui meurent et allégeons la charge émotionnelle des familles. Nous aidons à se préparer à l’inévitable sans drame, à dire au revoir en toute conscience, et à vivre le deuil avec moins de culpabilité et plus de sens.

Au milieu d’une transformation tranquille du modèle de soins de fin de vie, nous représentons plus qu’un accompagnement : nous proposons une manière différente de penser la mort comme faisant partie de l’histoire de la vie.

Nous créons l’espace pour que l’essentiel se produise : une conversation, une lettre, un mot. Et pour cela, nous avons besoin de quelqu’un qui écoute sans juger, sans corriger, sans se précipiter.

Comment voudriez-vous être accompagné ?

La réponse ne se trouve peut-être pas dans une chambre froide, mais dans une voix calme qui vous dit : « Je suis là. Vous n’êtes pas seule ou  seul.

Parce que la mort mérite aussi du soin, de la dignité et de la chaleur humaine.

(*) L’Auteure

María Silvina González Astobiza : Diplômée en Thanatologie Assistentielle et Educative, Accompagnatrice de fin de vie et Doula. Facilitatrice de processus de deuil. Animatrice du Death Café Málaga. Animatrice de Constellations familiales.

 

Traduction de l’espagnol, Ginette Baudelet