Qu’est-ce que la Caravane pour l’ouverture des frontières ?
La Caravane pour l’ouverture des frontières est une initiative visant à mettre en lumière et à dénoncer les violations des droits humains générées par les politiques migratoires et le régime de contrôle des frontières de l’Union européenne.
Elle a été fondée en juin 2016, portée par plusieurs plateformes et collectifs espagnols qui s’organisent pour défendre les droits des migrants et des réfugiés. La première action collective a été une caravane en Grèce en 2016, à laquelle ont participé environ 300 militants pour dénoncer les violations des droits des personnes bloquées en Grèce en raison de la fermeture des frontières et du non-respect des engagements de l’UE en matière de relocalisation.
Après cette première expérience, nous retournons chaque année sur un tronçon de la frontière, encore plus conscients de la nécessité de rendre visible qu’il n’y a qu’une seule frontière et que ce sont les politiques communes de l’Union européenne et de ses États membres qui violent les droits humains : que ce soit en Grèce ou en Sicile ; aux îles Canaries, à Ceuta ou à Melilla ; dans les centres de détention pour étrangers, dans les camps de détention, ou dans les champs et les serres de Huelva, d’Almería ou des Pouilles.
Grâce à ses relations et à son réseautage, la Caravane a acquis une dimension internationale. Au cours des cinq dernières années, elle a été organisée conjointement avec Carovane Migranti, une organisation italienne qui voyage en compagnie de personnes dont les expériences frontalières permettent de relier la réalité migratoire de la Méditerranée et de cette partie de l’Atlantique à celle de l’Amérique centrale. Les violations des droits humains dans l’Union européenne et dans les Amériques sont de plus en plus graves. L’orientation des politiques migratoires est de plus en plus répressive, ce qui engendre une violence institutionnelle et un racisme qui alimentent la montée de la xénophobie et du néofascisme, particulièrement prégnants aujourd’hui.
Ces dernières années, la Caravane pour l’ouverture des frontières s’est également concentrée sur les frontières intérieures de l’Union européenne. Pour les migrants et les réfugiés, le danger et la violence liés aux frontières ne s’arrêtent pas à leur arrivée en Europe ; ils perdurent lorsqu’ils tentent de traverser le continent, par exemple en traversant la Bidassoa qui sépare le Pays basque de la France, les Pyrénées catalanes, les Alpes qui séparent l’Italie de la France, ou la Manche qui sépare la France du Royaume-Uni.
Que faisons-nous ?
La Caravane vise à construire un chemin de protestation, d’action et d’unification des luttes de différents territoires. Elle s’inspire d’expériences internationalistes antérieures fondées sur la solidarité.
La Caravane est un mouvement de protestation et de mobilisation politique. Nous souhaitons :
- Signalez les morts et les disparitions de milliers de personnes lors de leur voyage vers l’Europe.
- Dénoncer la détention de personnes dans des conditions indignes.
- Exiger, dans une perspective féministe, anticapitaliste et décoloniale, le droit de migrer, mais aussi le droit de ne pas être contraint de migrer.
- Rendre visibles les causes des déplacements forcés.
- Dénoncer la violation croissante des droits et des libertés des migrants et des réfugiés vivant dans l’UE.
- Dénoncer l’exploitation du travail et les violences sexuelles auxquelles sont confrontées des milliers de femmes migrantes pendant leur transit migratoire et à leur arrivée.
- Exigez le respect du droit international en dénonçant l’externalisation des frontières, les déportations et les retours.
- Dénoncer l’industrie de la guerre et la militarisation des frontières, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Europe.
- Dénoncer le harcèlement et la criminalisation des migrants et des travailleurs solidaires.
- Dénoncer le racisme institutionnel, les discours racistes et xénophobes et le néofascisme.
La Caravane vers Calais 2025 s’attachera à dénoncer :
- Les décès aux postes frontières qui seront visités :
- En 2024, au moins 89 personnes sont mortes à la frontière franco-britannique de l’autre côté de la Manche.
- Dans les Pyrénées catalanes, les jeunes migrants écrasés par des trains ou abandonnés dans des villes fantômes sont le résultat de politiques inhumaines.
- Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 3 350 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l’Union européenne.
- L’externalisation et la militarisation des frontières – barbelés, points de contrôle illégaux, refoulements et commerce de la guerre – transforment la Méditerranée et les points de passage terrestres en zones de mort.
- Racisme institutionnel et criminalisation : persécution des migrants, des militants et des réseaux de solidarité (comme le procès prévu en octobre à Bayonne contre sept militants pour avoir aidé des migrants), tout en perpétuant un système d’exploitation et d’exclusion.
- Formes spécifiques de violence à l’encontre des femmes migrantes : exploitation du travail, abus sexuels et indifférence à leur voyage forcé.
Les revendications sont :
- Politiques migratoires axées sur les droits humains : fermeture des Centres de détention pour étrangers CIE (en Espagne), des Centres de permanence pour les rapatriements CPR (en Italie) et des Centres de Rétention Administrative CRA (en France), fin des expulsions et respect du droit international. Abrogation du Pacte européen sur la migration et l’asile.
- Des voies légales et sûres : plus de morts dans la Manche, les Pyrénées, la Méditerranée, l’Atlantique et aux frontières intérieures de l’Europe.
- Régularisation immédiate : pour que personne ne vive dans l’irrégularité imposée.
- Justice climatique et sociale : le droit de migrer et de ne pas avoir à le faire à cause des guerres, de la pauvreté ou des crises climatiques générées par les pays du Nord.
Pour en savoir plus sur nos objectifs et nos revendications pour cette Caravane vers Calais 2025 :
https://abriendofronteras.net/calais-2025/manifesto/
Nombre de personnes voyageant et territoires
Environ 150 personnes venues du Pays Basque, de Catalogne, de Valence, de Madrid, de Castille-León, d’Aragon, de Cantabrie, d’Andalousie, d’Estrémadure et d’Italie se rendront à la Caravane Calais 2025.
Programme d’action
Itinéraire 2025 : Irun, Catalogne Nord, Calais et Toulouse.
Du 11 au 20 juillet 2025, nous voyagerons aux confins d’Irun, de la Catalogne Nord, des Pyrénées, de Calais et de Toulouse.
- À Irun , la criminalisation de la solidarité est mise en lumière : sept personnes ont été arrêtées pour avoir aidé 36 personnes à franchir la frontière entre Irun et Hendaye lors du passage de Korrika lors de l’édition 2024. Le procès a finalement été reporté au 7 octobre à la suite d’une campagne d’auto-incrimination intitulée « J’accuse », dont les signatures ont été recueillies dans tout le Pays basque. La nouvelle réglementation sur l’immigration sera également dénoncée.
- À Gérone , où des rencontres transfrontalières ont eu lieu suite à la Caravane vers les Alpes en 2022, nous accompagnerons des groupes antiracistes de la région pour connaître la situation actuelle des migrants en transit, des jeunes, des demandeurs d’asile à la gare, etc. Il y aura des projections de documentaires, une table ronde « frontières extérieures et intérieures » avec des participants des deux côtés de la frontière nord, de la région de Portbou-Cervera, qui travaillent en réseau transfrontalier, des ateliers antiracistes et un panel d’expériences locales et de stratégies globales.
- À Paris, Calais et Toulouse, nous nous joindrons à des groupes de défense des droits des migrants, notamment des jeunes, et mettrons en lumière la réalité et les violences subies par les personnes qu’ils accompagnent à travers des manifestations, des actions de protestation et des échanges stratégiques. Lors de cette dernière étape française, nous nous souviendrons également de la mémoire de la démocratie, en nous permettant, entre autres activités, d’explorer l’histoire de l’exil républicain espagnol dans les rues les plus centrales de Toulouse.
Plus d’informations et contact
Personne de contact, Pedro Ramiro: +34 63893689
Instagram @caravanaabriendofronteras
Courriel prensaabriendofronteras@gmail.com
Facebook Caravana.AF
Bluesky @caravana-af.bsky.social
Programme provisoire des 15, 16 et 17 juillet à Calais-Dunkerque
- Mardi 15 juillet
– 13h/14h : arrivée/repas/installation pour la nuit.
– 18 à 22h : Bienvenue, présentation des luttes aux frontières, présentation du programme. Dîner.
Lieux : à Calais. “le Chamel” ou La Maison d´Entraide et de Ressources (rue de la Croix, 3)
- Mercredi 16 juillet
– 9h à 12h : activités pratiques en plusieurs groupes
– Nettoyage sur les lieux de vie avec les personnes exilées à Calais et Dunkerque avec l’association “Calais Plus belle”
– Observations/suivi des expulsions avec le HRO (Human rights Observers) : (sous réserve, à confirmer avec le HRO)
– Travail dans l’entrepôt de l´Auberge des Migrants à Calais : Préparation et distribution de repas, trier le matériel avec plusieurs des associations : Refugees Women center, l´Auberge des Migrants, Utopía.
Action (à confirmer) : petit déjeuner revendicatif sur un lieu d´expulsion afin de la retarder/visibiliser/déranger.
– 14h à 18h : “tables rondes” et ateliers sur différents thèmes : morts aux frontières, intervention avec des femmes exilées, rencontres (Refugees women Center), réflexions et construction d´actions transnationales (cet atelier se réalisera sur les deux jours pour avoir le temps d´exposer les expériences, réfléchir, organiser…), situation de la Palestine et luttes (Association France Palestine-AFP), criminalisation de l’activisme aux frontières (Etorkinekin de Bidasoa, Captain Support), situation des mineurs non accompagnés, …
Assos qui participeront aux ateliers : Cross Border Forum : un réseau d´activistes français, britanniques et belges, Migrant right network qui pourrait organiser un atelier sur la vidéo-vigilance, Caravana Abriendo Fronteras, Carovane Migranti.
Lieu : Maison entraide et ressources, rue de la Croix, 3, Calais
– 18h19h : Action devant le CRA de Coquelet (a 5 min de Calais) : confirmer et organiser avec le collectif anti-CRA.
- jeudi 17 juillet : journée internationale de la justice pénale.
Matin : de 9h à 12h :
Les mêmes activités que le mercredi
– une promenade organisée par ‘La Ferme des Ânes’. C´est une Asso qui se trouve à Leffrinckoucke (Dunkerque) et organise des promenades à dos d´âne en passant par les lieux symboliques pour sensibiliser à la situation des personnes exilées.
– Après-midi 14h à 18h :
Les mêmes ateliers et tables rondes que le mercredi (on décidera lesquelles se font chacun des deux jours)
– de 18 à 22h : la soirée
Marche commémorative qui partira d´un parc et ira jusqu´à la plage par une concentration, lecture des noms des personnes assassinées aux frontières, plaidoyer, et un Tribunal populaire.
- Vendredi 18 juillet, Départ vers Toulouse
Logement principal pour toutes les personnes participantes :
- camping à la ferme Daullet, grâce à l´association Copains du Monde. Il faut apporter sa propre tente de camping. La ferme Daullet est située à Graveline à 20 km de Calais et à 10 km de Loon-Plage (Dunkerque). Il y a plusieurs commerces et bars.









