En ces jours peu réjouissants, il est très difficile de trouver des efforts sincères en faveur d’une paix juste et durable au Moyen-Orient. Cependant, il est impératif d’essayer.

En ce qui concerne la situation déclenchée par l’attaque israélienne contre l’Iran lancée le 13 de ce mois, de nombreuses déclarations ont été faites. L’écrasante majorité a condamné la violation du droit international et de la souveraineté iranienne, l’assassinat ciblé de hauts responsables de l’armée et des services de renseignement, le ciblage dangereux d’installations nucléaires et la menace d’une extension du conflit à l’échelle régionale, voire mondiale.

L’Union européenne a appelé à la diplomatie face aux risques possibles d’escalade et d’extension du conflit, tout en mettant en avant le possible programme d’armement nucléaire de l’Iran. Cet argument rejoint celui du président étatsunien Trump, qui a refusé de signer une déclaration commune du G7 appelant au dialogue entre les parties et à la désescalade du conflit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, est allée beaucoup plus loin dans son alignement sur l’action illégale du gouvernement Netanyahou, en tenant Téhéran pour seul responsable de l’escalade de la guerre, « en tant que principale source d’instabilité régionale ».

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné les attaques israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes tôt vendredi 13 juin le matin, appelant à l’arrêt de toute escalade militaire au Moyen-Orient et à la retenue, avertissant que la région ne peut pas se permettre de nouvelles violences.

Des efforts constructifs

Oman et le Qatar ont joué un rôle important dans les médiations de paix dans la région. Oman a été à l’avant-garde des efforts déployés pour parvenir à des accords entre l’Iran et les États-Unis, en organisant des pourparlers avec les deux parties depuis le mois d’avril sur la question nucléaire. De son côté, le Qatar a tenté à plusieurs reprises d’obtenir un cessez-le-feu à Gaza.

Alors que certaines sources ont suggéré que l’Iran avait contacté ces gouvernements pour qu’ils servent d’intermédiaires avec les États-Unis afin de mettre fin aux attaques et de relancer les négociations nucléaires interrompues, le gouvernement iranien a indiqué qu’il n’était pas ouvert aux négociations tant qu’Israël poursuivrait ses attaques.

Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, s’est quant à lui entretenu avec son homologue iranien et, tout en déclarant que son gouvernement « soutient l’Iran dans la sauvegarde de sa souveraineté nationale, la défense de ses droits et intérêts légitimes et la garantie de la sécurité de son peuple », a indiqué que la Chine était disposée à maintenir la communication avec l’Iran et les autres parties concernées afin de continuer à jouer un rôle constructif dans le désamorçage de la situation. Une position qui suscite des attentes positives compte tenu du rôle joué par la Chine il y a peu dans la normalisation des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes lors d’un point de presse quotidien que « le président Poutine a dit que la Russie était prête à fournir des services de médiation si nécessaire ». La Russie entretient des liens étroits avec l’Iran, mais aussi des relations relativement bonnes avec Israël, bien que le gouvernement israélien ait exprimé son rejet de toute médiation extérieure.

La société civile et les peuples appellent à la paix et à la dénucléarisation

Dans une déclaration publiée ce week-end, l’International Peace Bureau a condamné l’attaque et a appelé à l’arrêt immédiat de toutes les opérations militaires offensives et à la reprise des pourparlers diplomatiques sur les activités nucléaires de l’Iran.

Il a également appelé à un renouvellement de l’engagement international en faveur d’un Moyen-Orient exempt d’armes de destruction massive et à la nécessité urgente pour tous les États – y compris Israël et l’Iran – d’adhérer au traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et de le mettre en œuvre.

Dans une déclaration rapportée par cette agence, l’International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPNW) a également exhorté l’Iran, Israël et tous les États membres de l’ONU à rejoindre la centaine d’États qui ont déjà signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).

Dans leur communiqué, ils notent que les États nucléaires déclarés – les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni – portent une grande responsabilité dans l’affaiblissement progressif du régime mondial de non-prolifération. « Non seulement ils n’ont pas respecté leurs obligations en matière de désarmement au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires TNP, mais ils vont plus loin en investissant massivement dans de nouvelles armes et capacités nucléaires », ont-ils déclaré.

« Il n’y a pas de solution militaire au risque croissant de prolifération nucléaire. En fait, la guerre et la violence armée incitent encore plus les États à chercher à se doter d’armes nucléaires. La seule voie crédible vers la sécurité passe par la diplomatie et l’élimination irréversible des armes nucléaires », conclut la déclaration.

Il a également appelé à un renouvellement de l’engagement international en faveur d’un Moyen-Orient exempt d’armes de destruction massive et à la nécessité urgente pour tous les États – y compris Israël et l’Iran – d’adhérer au traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et de le mettre en œuvre.

De leur côté, des personnalités iraniennes de premier plan, telles que Narges Mohammadi et Shirin Ebadi, lauréates du prix Nobel de la paix, et les cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, ont affirmé que la poursuite du programme nucléaire et la guerre entre la République islamique et Israël ne servaient ni les intérêts du peuple iranien, ni ceux de l’humanité.

Les signataires de la déclaration ont exigé l’arrêt immédiat de l’enrichissement de l’uranium par la République islamique, la fin des hostilités militaires et des attaques contre les infrastructures vitales en Iran et en Israël, ainsi que la fin des massacres de civils dans les deux pays.

Si les gouvernements du monde, dans un éclair de lucidité, avec un minimum de sensibilité et un reste d’esprit démocratique, consultaient leurs populations, ils obtiendraient une réponse retentissante : les peuples veulent la fin des conflits armés et des agressions et, bien sûr, ils exigent le désarmement nucléaire total et définitif.

Parce que l’avenir de l’humanité l’exige.