Soyons clairs : nous entrons bientôt dans le siècle de l’Arctique, caractérisé par l’essor fulgurant du Groenland, sa prédominance affirmée, et son rayonnement international. Au cours des prochaines décennies, l’évolution de la situation au Groenland et sur l’ensemble de l’Arctique aura une incidence sur tous les aspects de notre vie, que ce soit sur le plan politique, économique ou culturel. Dans un monde de plus en plus multipolaire et interconnecté, le Groenland, situé au carrefour de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie, et doté d’un considérable potentiel en ressources, représente un enjeu stratégique croissant. D’ores et déjà, il attire la convoitise de toutes sortes de puissances, et l’une d’elles serait même prête à aller encore plus loin et à l’acheter. Après tout, au siècle de l’Arctique, le Groenland sera le faiseur de rois de la cour internationale.
Par Dr Dwayne Ryan Menezes
Founder and Managing Director – Polar Research and Policy Initiative
L’idée que l’on puisse acheter le Groenland peut paraître choquante, mais elle ne date pas d’hier. Avant même les déclarations de Trump en 2019 et 2024, le sujet de cet achat par les États-Unis était déjà ressorti à plusieurs reprises, notamment en 1867, 1910, 1946 et 1955. Si l’ordre des priorités a pu évoluer au cours des 158 dernières années, les motivations sous-jacentes restent plus ou moins les mêmes : sécuriser l’accès aux ressources abondantes du Groenland en minéraux critiques, en poisson et en eau ; promouvoir leurs intérêts en matière de défense et de sécurité, en considérant la position stratégique du Groenland et les risques qu’une mauvaise défense de ce territoire représente pour les États-Unis ; mener des politiques d’endiguement ou tenir des tierces parties à distance, parmi lesquelles la Grande-Bretagne et le Canada de prime abord, puis l’Allemagne nazie et l’Union soviétique, et aujourd’hui la Chine et la Russie.
Par ailleurs, les États-Unis ne sont pas les seuls à s’être montrés intéressés par l’achat du Groenland : l’Empire britannique avait lui aussi des vues sur ce territoire, et avait proposé de l’acquérir en 1903 et en 1917, en annexe du Canada, principalement dans le but d’empêcher les États-Unis de l’obtenir. En 1920, à la demande du Canada, le gouvernement britannique demande un droit de préemption au cas où le Danemark déciderait de se séparer du Groenland, en échange de la reconnaissance par le Royaume-Uni de la souveraineté danoise sur toute l’île. Ni les États-Unis ni le Danemark n’étaient disposés à reconnaître ce droit. En 1940, suite à l’invasion du Danemark par l’Allemagne, les colonies danoises de l’Atlantique nord sont devenues les territoires inoccupés d’une puissance coloniale elle-même occupée. Les Britanniques et les Canadiens ont alors envisagé d’occuper le Groenland pour le protéger des Allemands, comme la Grande-Bretagne l’avait fait pour l’Islande et les îles Féroé. Bien que officiellement neutres, les États-Unis ont interféré et ont occupé eux-mêmes le territoire.
Le plus surprenant et inquiétant à propos de l’intérêt porté par Trump n’est pas tant son raisonnement, qui est compréhensible, mais plutôt son approche, qui semble dépassée de plus d’un siècle ; sans oublier sa persistance, bien sûr. Néanmoins, cela met en lumière à quel point le Groenland est devenu important pour l’avenir collectif de l’Occident et des États-Unis en particulier. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne cherchent à réduire leur dépendance à l’égard de la Chine en ce qui concerne les minéraux critiques (surtout les éléments de terres rares), si cruciaux pour leur sécurité nationale et économique, pour des industries clés telles que la défense et la technologie, ainsi que pour la transition écologique. En parallèle, ils cherchent aussi à développer des chaînes d’approvisionnement nationales ou continentales en minéraux critiques qui seraient plus sûres et plus fiables. Il est donc tout naturel que leurs regards se tournent vers le Groenland. Pour les États-Unis, qui poursuivent leur guerre commerciale avec la Chine tout en dépendant d’elle pour 72 % de leurs importations de terres rares entre 2019 et 2022, le Groenland représente un atout considérable dans leur voisinage de l’Atlantique nord et de l’Arctique. En effet, il regorge des ressources mêmes dont les États-Unis ont désespérément besoin, y compris et non des moindres certaines des plus grandes réserves de terres rares au monde.
Bien que les minéraux critiques soient très attrayants pour les États-Unis, ils ne sont qu’un facteur parmi d’autres motivant Trump à convoiter le Groenland avec autant d’insistance. En réalité, les températures augmentent plus rapidement en Arctique que dans le reste du monde et les routes maritimes deviennent plus accessibles à mesure que la glace fond. Il est de plus en plus probable que la Chine et la Russie trouvent des intérêts dans le Groenland et ses alentours, et s’y implantent. Cela aurait de graves répercussions sur la sécurité des États-Unis et de leurs alliés occidentaux.
Par sa position géographique à la croisée de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie, le Groenland se tient en travers des routes maritimes et des trajectoires de vol les plus courtes entre les principaux ports et aéroports des trois continents. Sur le plan militaire, sa position à l’une des extrémités du GIUK, le passage entre le Groenland, l’Islande et le Royaume-Uni, lui confère sur cette zone le rôle crucial de vigie, chargée de surveiller les navires et sous-marins russes cherchant à accéder à l’Atlantique nord, et de protéger l’indispensable infrastructure sous-marine. Pour les États-Unis, le Groenland représente donc non seulement une ressource considérable, mais également une vulnérabilité tout aussi importante s’il est mal défendu.
Les États-Unis disposent d’une vaste infrastructure militaire au Groenland. En 1941, quand le Danemark était encore sous l’occupation nazie, l’ambassadeur danois à Washington, Henrik Kaufmann, a signé un accord avec le secrétaire d’État américain pour autoriser les troupes américaines à stationner au Groenland. Dans les faits, ce dernier a servi de protectorat des États-Unis jusqu’en 1945, autrement dit jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains ont construit diverses infrastructures sur tout le territoire insulaire : des aérodromes, des ports, des stations radio et météorologiques, ainsi que des stations de recherche et de sauvetage. Il y avait, entre autres, des stations à Narsarsuaq, Grønnedal (aujourd’hui Kangilinnguit), Sondrestrom (aujourd’hui Kangerlussuaq), Aasiaat et Thulé, le long de la côte ouest, et Torgilsbu, Comanche Bay (aujourd’hui Igtip Kangertiva), Ikateq, Scoresbysund (aujourd’hui Ittoqqortoormiit) et sur l’île Ella, le long de la côte est.
C’est ensuite dans un contexte de guerre froide que les États-Unis ont négocié avec le Royaume du Danemark l’accord de 1951 sur la défense du Groenland. Cet accord leur garantissait un accès presque illimité au territoire pour leur défense et leur octroyait des privilèges considérables dont ils bénéficient encore plus de soixante-dix ans plus tard. Conscients que l’Arctique représentait le chemin le plus court pour une attaque soviétique sur l’Amérique du Nord, les États-Unis ont entrepris d’y établir un solide système de défense antisoviétique. À la fin des années 1950, ils ont déployé un système d’alerte précoce, la ligne DEW (Distant Early Warning), composé d’une série de stations radars s’étendant de l’Alaska au Groenland et conçu pour détecter les bombardiers en provenance de l’Union soviétique. En 1958, les États-Unis ont commencé à construire le radar BMEWS, un système d’alerte précoce plus sophistiqué capable de détecter les attaques nucléaires par missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Il a été déployé en 1961 sur trois sites : à Clear, en Alaska, à RAF Flyingdales, au Royaume-Uni, et à Thulé, au Groenland.
Les États-Unis ont également exploité le Camp Century au Groenland, qui a été officiellement établi en 1959 en tant que site de recherche scientifique. Il abritait toutefois une base militaire clandestine construite sous la glace et accueillant environ 200 habitants, ainsi que des bâtiments préfabriqués, des laboratoires, une voie ferrée, une école, une église, un cinéma, un hôpital et un réacteur nucléaire portable, le tout à l’intérieur de 21 tranchées couvertes. C’est là qu’a été développé le projet Iceworm, un réseau de tunnels encore plus vaste, s’étirant sur plus de 83 000 kilomètres (soit trois fois la taille du Danemark) sous la calotte glaciaire du Groenland, où les États-Unis pourraient disposer, déplacer et lancer jusqu’à 600 missiles balistiques nucléaires à moyenne portée (MRBM).
Puis, de la fin des années 1950 jusque dans les années 1960, le Groenland est entré dans le champ d’application géographique des programmes d’alerte aéroportés du Strategic Air Command (SAC) de l’US Air Force. Dans le cadre de l’un de ces programmes, appelé l’opération Chrome Dome, une douzaine de bombardiers B-52 sont restés en état d’alerte aérienne continue, 24 heures sur 24, pour survoler le Groenland au moins deux fois par jour en transportant des bombes thermonucléaires. L’objectif de ce programme ? La dissuasion nucléaire. En cas d’attaque nucléaire soviétique, il garantissait que les États-Unis seraient en mesure de riposter. Une autre mission, appelée Hard Head, consistait à maintenir en vol un bombardier nucléaire au-dessus de la base aérienne de Thulé afin d’assurer une surveillance visuelle en continu du radar BMEWS.
La Seconde Guerre mondiale et la guerre froide témoignent donc toutes deux de l’importance stratégique du Groenland pour les États-Unis, mais aussi pour le Canada et le Royaume-Uni, en matière de défense et de sécurité. Si les États-Unis n’exploitent plus le vaste réseau de bases au Groenland, on y trouve toujours l’installation la plus septentrionale de l’armée américaine, la base spatiale de Pituffik (anciennement base aérienne de Thulé), qui reste essentielle au fonctionnement de son système de radar d’alerte précoce (UEWR) pour la détection de missiles, la défense antimissile, les opérations de surveillance et de contrôle de l’espace, ainsi que pour la connaissance du domaine spatial.
En résumé, le Groenland a été un allié indéfectible, un partenaire volontaire en matière de défense, un bon voisin des États-Unis et un acteur indispensable de l’OTAN.
Généralement bien accueillie, la présence militaire des États-Unis au Groenland n’a pourtant pas été sans controverse. Le développement de la base aérienne américaine à Pituffik-Thulé dans le début des années 1950 s’est fait aux dépens des pratiques de chasse et de pêche de la population locale, qui a été relogée à Qaanaaq par le gouvernement danois. En 2003, la Cour suprême danoise a reconnu que ces actes relevaient de l’expropriation, tandis que le cabinet du Premier ministre danois a admis qu’il s’agissait d’une infraction grave et d’une conduite illégale, pour lesquelles il a accepté de verser un dédommagement.
En janvier 1968, un incendie dans la cabine d’un bombardier B-52, qui transportait quatre bombes thermonucléaires, a contraint l’équipage à abandonner l’appareil avant qu’il ne puisse effectuer son atterrissage d’urgence à Thulé, et il s’est écrasé sur la banquise dans la baie North Star. Dans la foulée, la SAC a mis fin à son programme d’alerte aérienne. De plus, la pollution environnementale causée par la détonation des explosifs, ainsi que la contamination radioactive que la zone a subie suite à la rupture et à la dispersion des charges nucléaires, ont nécessité une opération de nettoyage considérable. Au cours des décennies suivantes, les travailleurs déployés sur le terrain ont fait état de conséquences sanitaires à long terme, telles qu’un taux plus élevé de cancers, et ont intenté une action en justice contre les États-Unis et le Danemark. Cet incident a également soulevé des questions sur le bien-fondé du déploiement par les États-Unis d’armes nucléaires au Groenland, et ce, malgré la politique de dénucléarisation appliquée par le Danemark depuis 1957. En 2008, un article de la BBC a affirmé que les débris de la quatrième bombe n’avaient pas tous été retrouvés, mais cette déclaration a été contredite l’année suivante par un rapport danois.
Même à Camp Century, qui a été mis hors service en 1967, les infrastructures et les déchets dangereux ont été abandonnés sous la glace. À mesure que celle-ci va fondre, on peut craindre que des déchets radioactifs, des polluants toxiques, des eaux usées et du combustible diesel ne soient rejetés dans l’environnement fragile de l’Arctique.
Bien qu’une grande partie de la population groenlandaise soit favorable à un rapprochement avec les États-Unis, elle est aussi mieux renseignée que la plupart des observateurs et analystes étrangers sur les hauts et les bas historiques de la relation trilatérale entre le Groenland, le Danemark et les États-Unis. Cela transparaît clairement dans l’approche plus nuancée que de nombreux commentateurs groenlandais adoptent à l’égard des pics d’intérêt manifestes et répétés des Américains. Ils sont particulièrement conscients, par exemple, que la présence militaire des États-Unis et leurs activités au Groenland sont permises et régies par les accords de 1941 et 1951, conclus entre les États-Unis et le gouvernement d’une puissance coloniale (le Danemark), alors que le Groenland était directement concerné et qu’il cherche aujourd’hui à gagner son indépendance. Ces accords continuent à s’appliquer, même après le passage de la loi d’autonomie politique en 1979, et sa consolidation en 2009.
Si les Groenlandais sont contrariés d’une chose, c’est sûrement moins de la présence militaire américaine que du fait qu’ils n’aient pas été consultés par les précédents gouvernements danois sur des décisions qui continuent d’avoir un impact sur eux. Il ne s’agit ni d’une mauvaise compréhension du rôle crucial qu’a joué le Groenland pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, ni d’un manque d’intérêt envers un renforcement du partenariat avec les États-Unis. Au contraire, il s’agit simplement de leur désir de prendre part aux débats, de faire valoir leurs préoccupations, de promouvoir eux-mêmes leurs intérêts, et d’avoir non seulement voix au chapitre, mais aussi le dernier mot, voire même l’autorité absolue sur les décisions qui les concernent directement. Comme le dit si bien l’adage : « Rien sur nous sans nous. »
Du point de vue de certains membres de la communauté de défense américaine, cependant, la situation pourrait être perçue différemment, et ce, autant à travers les prismes de l’autodétermination, de l’autonomie autochtone et de l’autogouvernance, que dans le cadre des risques géopolitiques et géoéconomiques. C’est une bonne chose que les Groenlandais souhaitent être consultés sur les décisions qui les concernent directement, mais que se passerait-il si un dirigeant, actuel ou futur, cherchait à revenir sur ces accords historiques de défense et de sécurité ? Et s’ils décidaient de mener des politiques moins favorables aux intérêts des États-Unis et plus amicales envers les adversaires de ces derniers ? Quels risques menacent la présence et les activités militaires des États-Unis dans la région, ainsi que la sécurité nationale des Américains ?
De ce point de vue, la moindre variation du statu quo entre le Groenland et le Danemark a forcément des implications majeures pour la sécurité des États-Unis, si elle ne s’accompagne pas de garanties solides et rentables que les intérêts à long terme des États-Unis n’en seront pas affectés. Cela pourrait expliquer l’approche initiale de Trump, qui était de traiter directement avec le Danemark. D’un autre côté, au Groenland, la voie est toute tracée. En étant réaliste, Trump voit bien que tant qu’une union houleuse subsiste entre le Groenland et le Danemark, les intérêts des États-Unis s’en retrouvent menacés, même en n’ayant qu’une position de spectateurs face à ces querelles internes. Un changement dans le statu quo pourrait donc s’avérer bénéfique, surtout s’il est soutenu par les États-Unis. Cela pourrait expliquer l’approche plus récente de Trump, qui a été de traiter directement avec le Groenland.
Cependant, rien de tout cela n’élimine le risque qu’un dirigeant futur d’un Groenland indépendant puisse mener des politiques contraires aux intérêts américains. En cette période où la concurrence entre les grandes puissances s’intensifie, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Trump pourrait percevoir tout risque, actuel ou à venir, de faux-fuyants ou d’équivoques de la part du Groenland comme une vulnérabilité que les États-Unis ne peuvent tout simplement pas se permettre. Selon la logique « America First » de Trump et son expérience dans l’immobilier, l’achat du Groenland coule de source puisqu’il permet d’éliminer tous ces risques. Il convient de préciser que la question n’est pas de juger si le Danemark a été un allié fiable et fidèle ; il s’agit plutôt de déterminer s’il pèse encore lourd dans la balance ou s’il perd progressivement en pertinence.
Ironiquement, les États-Unis bénéficient déjà, de la part du Groenland, d’un soutien écrasant en faveur d’une relation bilatérale plus étroite. Ainsi, ni la rhétorique de l’acquisition ni l’utilisation potentielle de la force ne sont susceptibles de produire plus de résultats que s’ils tiraient juste parti de la bonne volonté offerte. L’offre d’achat du Groenland contribue davantage à saper cette confiance qu’à l’instaurer. Au XXIe siècle, le dirigeant d’un pays aussi riche en ressources que les États-Unis dispose d’un arsenal d’outils beaucoup plus diversifiés avec lesquels il peut garantir ses intérêts à long terme sans avoir à se lancer dans des aventures néo-impérialistes, à ébranler des alliances de longue date, et à manquer de respect aux populations locales. Un engagement honnête et respectueux, entretenu directement avec le peuple groenlandais et ses représentants élus, serait bien plus efficace qu’un coup d’éclat viriliste de western.
Les dirigeants actuels du Groenland souhaitent déjà renforcer leur partenariat avec les États-Unis et leurs alliés occidentaux. Ils préféreraient simplement pouvoir le faire en tant que Groenlandais plutôt qu’en tant que Danois ou Américains. Comme l’a déclaré le Premier ministre du Groenland, Múte Bourup Egede, à Fox News :
« Nous voulons être indépendants au Groenland, mais le Groenland fait partie de l’alliance occidentale, et nous resterons un membre de cette alliance occidentale et un partenaire de poids des États-Unis. Nous sommes sur le continent nord-américain, et votre sécurité est notre sécurité. » Il a ajouté que le Groenland et les États-Unis coopéraient déjà depuis 80 ans et que l’avenir avait encore beaucoup à offrir, notamment en matière de défense et de sécurité. Sur la question de l’indépendance, il a clarifié que « c’est au peuple groenlandais de décider quand nous voudrons être indépendants » et que, même le cas échéant, « le Groenland fera toujours partie de l’alliance occidentale » ; il cherche simplement à l’être « en tant que peuple groenlandais ».
Le Groenland représente à la fois une ressource considérable et une potentielle vulnérabilité pour les États-Unis. Toutefois, pour que cette relation se développe pleinement, il est important que les États-Unis comprennent et respectent le droit du peuple groenlandais à l’autodétermination, à l’autonomie autochtone et à l’autogouvernance. À l’aube du siècle de l’Arctique, nous ferions mieux de garder à l’esprit que le Groenland, l’immense pièce maîtresse de l’Arctique, ne se contente pas d’ouvrir la voie, mais joue également un rôle de faiseur de rois.
Traduit de l’anglais par Julie Réthoré