Symbole de résilience et d’excellence artistique, le théâtre de la Fenice incarne l’âme lyrique de Venise. Depuis son inauguration en 1792, il a traversé plusieurs crises tout en accueillant les plus grands compositeurs et interprètes de chaque époque. Plongée dans l’histoire fascinante de ce joyau de l’opéra.
La création mouvementée de la Fenice
L’histoire de la Fenice de Venise commence en 1773, lorsqu’un incendie ravage le théâtre San Benedetto, qui est alors l’une des principales salles de spectacle de Venise. Face à cette perte, la noblesse vénitienne décide de bâtir un nouvel opéra digne de la ville. L’architecte Gian Antonio Selva est choisi pour mener ce projet ambitieux. Son œuvre, un édifice d’une rare élégance, voit le jour au cœur du quartier de San Marco.
Le 16 mai 1792, le théâtre, baptisé « La Fenice » en référence au phénix renaissant de ses cendres, est inauguré avec l’opéra I giuochi d’Agrigento de Giovanni Paisiello. Rapidement, il s’impose comme un haut lieu culturel en Europe, accueillant opéras, ballets et concerts. La Fenice devient encore plus grandiose quand en 1808 le décorateur Giuseppe Borsato sublime son intérieur.
Malheureusement, un terrible incendie réduit La Fenice en cendres le 13 décembre 1836. Déterminés à préserver ce symbole, les architectes Giambattista et Tommaso Meduna entreprennent sa reconstruction à l’identique. Le théâtre renaît et accueille de nouveau le public dès le 26 décembre 1837, avec cette fois des décorations de Tranquillo Orsi.
Tragédies modernes
Le destin frappe encore La Fenice le 29 janvier 1996 : un incendie criminel, provoqué par deux électriciens voulant probablement échapper à des pénalités de retard, réduit une fois de plus le théâtre en cendres. Véritable tragédie pour le monde lyrique, cette destruction ne marque pourtant pas la fin de l’histoire de la Fenice.
Déterminée à lui redonner toute sa splendeur, la ville de Venise décide de la reconstruire à l’identique, selon le principe « com’era e dov’era » (« comme elle était et où elle était »). Après deux ans de travaux et un financement international, La Fenice renaît une nouvelle fois de ses cendres en 2003. Son inauguration, avec La traviata de Verdi, marque un retour triomphal. Depuis, un concert du Nouvel An perpétue chaque année cette résurrection symbolique. Plus que jamais, La Fenice porte son nom à merveille : un phénix indestructible, voué à briller éternellement.
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