La dernière semaine du mois de mars a été marquée par des développements importants dans l’affaire Julian Assange. L’attention des médias sur Assange s’est récemment accrue suite à un rapport du Wall Street Journal. Il y est mentionné que des fonctionnaires du ministère étasunien de la Justice envisagent un accord pour Assange. Ce marché pourrait lui permettre de plaider coupable à une accusation moindre d’utilisation abusive d’informations classifiées, ce qui entraînerait la transformation de son inculpation fédérale actuelle en une infraction administrative. S’il est accepté, Assange pourrait être libéré en raison du temps déjà purgé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, qui approche les cinq ans.

Malgré ces rapports, l’équipe d’avocats d’Assange a déclaré publiquement qu’elle n’avait pas été informée par le ministère étasunien de la Justice de son intention de régler l’affaire. Joe Lauria, un signataire de la campagne et reporter pour Consortium News, a cependant publié le mois dernier des conversations non officielles sur les négociations en cours entre les avocats d’Assange et le ministère de la justice, ce qui rend les révélations du Wall Street Journal crédibles.

En outre, un jugement sur l’appel d’Assange devant la Haute Cour britannique était attendu et a été prononcé mardi 24 mars. Stella Assange a décrit le résultat comme « la décision qui n’en était pas une », puisque sur neuf motifs d’appel, six ont été rejetés et la décision sur les trois restants a été reportée de trois semaines.

Ce report permet aux États-Unis de renforcer les assurances qu’ils ont données à la Grande-Bretagne. De plus, comme le dénonce Amnesty International, « les ‘assurances diplomatiques’ données par les États-Unis dans le passé se sont révélées sans fondement et pleines de failles ». On s’attend à ce que ces assurances incluent les droits d’Assange en vertu du Premier amendement, le droit aux mêmes droits qu’un citoyen américain et une exemption de la peine de mort. Alors que Glenn Greenwald considère cela comme une « victoire partielle », Jonathan Cook offre une perspective plus critique.

Jonathan Cook [N.d.E. : écrivain et journaliste britannique indépendant], soutient avec passion que le récent « moratoire » judiciaire de Julian Assange est une tromperie dont le but est de maintenir Assange enfermé indéfiniment. Cook affirme que les establishments britannique et américain collaborent activement pour faire disparaître Assange de la vue du public et le maintenir en détention de manière permanente, sous prétexte de procédures juridiques. Il critique les médias, en particulier le Guardian, pour leur couverture trompeuse et souligne un conflit d’intérêts massif dans leur couverture de l’affaire.

En fin de compte, Cook considère que l’action contre Assange fait partie d’un effort plus large visant à le discréditer et à neutraliser la plateforme Wikileaks qu’il a fondée. Il avertit que la poursuite de la détention et du procès d’Assange pourrait avoir une issue fatale et considère la récente décision du tribunal comme une étape supplémentaire dans un processus long et juridiquement douteux visant à maintenir Assange durablement derrière les barreaux.

Le jugement complet de 66 pages ainsi que les ordonnances du juge de 3 pages et le briefing des médias de 4 pages peuvent être consultés ici.