ÇA SUFFIT !

Oui, nous les femmes et nos enfants subissons les guerres des hommes ; des hommes de pouvoir qui, cachés derrière leur bureau, leur foi ou leur soif de puissance et d’argent, ce nouveau dieu qui fait l’unanimité entre eux, décident de notre vie ou de notre mort par les bombes ou la famine.

Ce pouvoir patriarcal qui, depuis des milliers d’années produit mort et destruction, traite les femmes et la terre comme des objets à leur service. Qu’ils soient en costard-cravate, avec la barbe ou non, en soutane ou autre, qu’ils vivent sur un continent ou un autre, les victimes de la barbarie masculine sont toujours et avant tout les femmes et leurs enfants. Les moyens utilisés sont peut-être différents mais le résultat est toujours le même : mort, souffrance et destruction.

Le capitalisme et le patriarcat vont de pair, ils sont amis intimes, se nourrissent l’un l’autre. En y ajoutant une pointe de religion, contrôlée, inventée et dirigée par les hommes, nous avons le cocktail qui depuis des milliers d’années asservit les femmes et la terre. Ça suffit ! Je ne le dis pas, je le hurle : ÇA SUFFIT !

Je ne veux pas entendre, non je ne veux pas entendre : les hommes ne sont pas tous pareils ! Je le sais, nous le savons, ce n’est pas le propos. Utiliser cette petite phrase prononcée régulièrement est un moyen de stopper net toute discussion, toute analyse, faire un amalgame qui n’existe pas, tenter de culpabiliser, paralyser politiquement, socialement, personnellement et humainement ce que font et pensent les femmes. C’est comme nous dire « vous êtes bêtes, il y a des hommes bien » pour nous re-mettre juste derrière vous : nous mettre à notre place, celle que le patriarcat nous octroie ; c’est-à-dire une place qui ne se voit pas, où l’on ne nous voit pas. Une place sans parole et sans pensée. ÇA SUFFIT !

Et je dirais à ceux qui vont sortir cette petite phrase : vous vous sentez personnellement concernés, comme attaqués quand les femmes parlent de féminisme ou dénoncent le patriarcat ? Arrêtez d’avoir peur. Acceptez intérieurement et extérieurement de reconnaître la souffrance des femmes et de nos-vos enfants.

Oui, les guerres sont les guerres des hommes, les femmes ne sont pas en guerre. Dites haut et fort que le pouvoir patriarcal tue, le pouvoir des hommes tue, que les hommes tuent, que les femmes et la terre sont aux mains de barbares et de prédateurs. Que cette histoire, ce processus de destruction et d’asservissement, vous le portez aussi en vous. Aujourd’hui ce n’est pas vous, ce que vous ressentez, qui est la priorité, mais ce sont les femmes et les enfants du monde entier qui meurent chaque jour et depuis des milliers d’année de la barbarie des hommes et des hommes de pouvoir : du patriarcat. ÇA SUFFIT !

Le 4 octobre, trois jours avant l’attaque du Hamas, des militantes pacifistes et féministes, palestiniennes du mouvement « Women of the Sun » et israéliennes du mouvement « Women Wage Peace » s’étaient regroupées, habillées de blanc, pour une marche pour la Paix à Jérusalem et en Cisjordanie occupée, appelant à la Paix en scandant le slogan « Cessez de tuer nos enfants ». Elles œuvrent pour la Paix depuis des années, aujourd’hui certaines sont mortes ou ont disparu mais leur voix résonnent encore à mon cœur. Il est temps que le monde entende les femmes. NOUS SOMMES LA MOITIÉ DE L’HUMANITÉ !

Les femmes de la société civile doivent être associées au processus de Paix, de cesser le feu partout sur la planète. Cela ne doit pas être une option. Nous devons être obligatoirement associées à toutes les négociations pour la Paix. La Paix ne peut pas dépendre des hommes de pouvoir. Ils veulent la guerre, la déclenchent et envoient nos enfants tuer et se faire tuer.

Aujourd’hui, c’est cela que devraient dire et faire les gouvernements du monde entier, et non pas comme certains, attiser la colère, la haine ou la vengeance. Ils trouvent des milliards pour la guerre, pour envoyer des armes mais il n’y a pas assez d’argent pour éradiquer la misère et construire la paix ? La violence est leur fond de commerce. Nous devrions toutes et tous exiger que les femmes de la société civile palestinienne et israélienne négocient la paix.

Le 25 octobre, au Conseil de sécurité des Nations unies, une séance ayant pour thème : « La participation des femmes dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales » a eu lieu. Le constat est plus que déplorable, plus que révoltant. La place des femmes dans ce domaine continue de reculer. Les hommes refusent de laisser de l’espace pour les femmes. M. António Guterres (Secrétaire général de l’ONU) a ciblé le patriarcat comme un « obstacle majeur à une culture de la paix », avant d’alerter « nous sommes au bord du précipice » sur cette question.

La Présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mme Mirjana Spoljaric, a indiqué que le nombre important des violations des droits des femmes n’est pas documenté ou continue à être considéré comme « un effet secondaire inévitable de la guerre ». Nous sommes nous, les femmes et les enfants, des prises de guerre, des objets au service des vainqueurs et des perdants dans leur vision binaire du monde. ÇA SUFFIT !

Quand les gouvernements déclarent leur soutien inconditionnel à Israël, que font-ils ? Ils valident le droit de tuer, donnent l’absolution et carte blanche au gouvernement israélien, à Netanyahou pour commettre un génocide, celui du peuple palestinien, pour assouvir haine et soif de vengeance. Non, les otages ne sont pas la priorité, le plus important c’est la vengeance. Le peuple israélien ne s’y trompe pas, c’est pour cela qu’il manifeste dans les rues d’Israël.

Rien ne justifie la violence, ni d’un côté, ni de l’autre. La vie d’un Israélien n’est pas plus importante que la vie d’un Palestinien. Il n’y a pas de peuple élu, la terre n’appartient à personne. La Terre n’est pas un objet ou une marchandise, comme les femmes ne sont pas des objets ou des marchandises que l’on peut acheter ou posséder. Israël et Netanyahou ne représentent pas toutes et tous les juifs du monde entier. De nombreux juifs partout sur la planète s’opposent à ce massacre. Comme tous les Palestiniens n’appellent pas à la violence.

La violence subie ne peut qu’engendrer de la violence, ne soyons pas étonnés comme cela semble être le cas des gouvernants. Hypocrites qu’ils sont. La vente d’arme rapporte des milliards ; le marché de la guerre, de la violence est fructueux. Pour eux, c’est un business comme un autre. La Paix ne les intéresse pas. La guerre ne prépare pas la Paix, elle tue, point final. La guerre leur permet uniquement de rester au pouvoir, d’avoir le contrôle.  ÇA SUFFIT !

Ici, je ne refais pas l’histoire. J’envoie un cri, un cri de colère, de tristesse, de révolte pour dire : ÇA SUFFIT, les guerres sont les guerres des hommes !

Que les hommes de guerre laissent la place aux femmes de Paix. Elles seules veulent la Paix et peuvent réussir là où les intérêts des hommes de pouvoir ne sèment que vengeance, haine et mort.

Mes sœurs : soulevons nous !