Plusieurs médias d’information locaux à Montréal tels que The Link, le journal étudiant de l’Université Concordia, comptent sur Facebook et Instagram pour partager leurs contenus.

«Je me suis réveillé un matin avec une série de messages directs et de captures d’écran d’étudiants me disant : « Nous ne pouvons plus voir votre contenu. » Cela nous a effrayés et nous a plongés dans la panique», a raconté le rédacteur en chef du journal The Link, Zachary Fortier, à CTV News le mois dernier.

En fait, Meta, qui possède Facebook et Instagram, a décidé de retirer les nouvelles canadiennes de son réseau en réponse au projet de loi C-18, la Loi fédérale sur les nouvelles en ligne. Adoptée en juin, cette loi exige que les géants de la technologie indemnisent les médias d’information pour pouvoir héberger leur contenu. Cette loi permettra aux médias de recevoir un certain pourcentage de revenu, mais pour le moment la loi pénalise les médias canadiens et québécois à cause du blocage systématique de Méta.

Paul Graif, directeur des nouvelles de K1037, (une station de radio locale sur la réserve autochtone de Kahnawake près de Montréal), considère que l’élément le plus important de la communication directe avec sa communauté est les réseaux sociaux. Mais sans accès à de véritables nouvelles, sa communauté est présentement au prise avec une propagation de fausse information et fausse nouvelle.

«Ça se partage, puis ça devient partie intégrante de la conscience collective pour tout le monde. Et c’est vraiment effrayant, car c’est souvent de la désinformation», a-t-il dit au réseau de CTV News.

Avec ce blocage systématique du contenu médiatique canadien c’est un peu comme si Méta endossait la désinformation qui circule en ce moment sur ses réseaux sociaux au Canada.

Depuis juin 2023, aucun article de l’agence de presse Pressenza qui est publié à partir du Canada n’est disponible sur Facebook ou sur Instagram. Les visiteurs canadiens qui vont sur la page Facebook Francophone de Pressenza ne voient que le titre de la nouvelle mais n’ont pas accès à la nouvelle. 

Les articles francophones de Pressenza publiés par le bureau de Paris, Bruxelles, Marseille et Toulouse n’apparaissent pas sur la page Facebook au Canada, pourtant ces articles ne sont pas publiés à partir du Canada. 

Par ailleurs, les lecteurs de Pressenza des pays européens et des pays francophones de l’Afrique ont accès aux articles publiés au Canada sur la page facebook francophone de Pressenza compte tenu que la page est hébergée en France.

En septembre, dans une déclaration écrite, Meta a écrit : «Nous savons que les gens qui utilisent nos plateformes ne viennent pas chez nous pour les nouvelles.»