En matière d’environnement et de biodiversité, l’influence des peuples autochtones est plus importante que jamais au niveau international, affirme un membre du peuple autochtone Karen du Myanmar.

« Dans les cultures indigènes, considérons la cuisine d’une femme. Si elle utilise une grande variété de graines traditionnelles, cela signifie qu’elle est travailleuse et qu’elle est un membre reconnu de la communauté. Pour nous, c’est un indicateur de richesse plus important que l’argent ». Naw Ei Ei Min, membre du peuple autochtone Karen du Myanmar.

À l’occasion de la Journée internationale de la Terre mère, célébrée chaque année le 22 avril, Naw Ei Ei Min, du peuple autochtone Karen du Myanmar, explique pourquoi les peuples autochtones jouent un rôle important dans la protection de l’environnement et la lutte contre la crise climatique.

« Pour les peuples autochtones, la terre, la forêt et l’eau représentent la vie. Nous dépendons de la nature et prenons soin de notre paysage. La gestion des ressources naturelles est un élément important de notre mode de vie. Par exemple, nous pratiquons la rotation des cultures et évitons les monocultures en plantant différents types de cultures sur nos terres.

Dans les cultures indigènes, considérons la cuisine d’une femme. Si elle utilise une grande variété de graines traditionnelles, cela signifie qu’elle est travailleuse et qu’elle est un membre reconnu de la communauté. Pour nous, c’est un indicateur de richesse plus important que l’argent.

L’influence de l’environnement est plus importante que jamais

J’ai commencé à travailler avec le Pacte des peuples autochtones d’Asie, une organisation représentant 14 pays du continent qui défend les communautés autochtones à l’Assemblée générale [des Nations unies ; NdT]. J’ai décidé de me concentrer sur le rôle que nous jouons dans la protection de la biodiversité.

Concernant le domaine de l’environnement et les questions liées à la biodiversité, notre influence est plus importante que jamais au niveau international. La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) comprend désormais une plateforme des communautés locales et des peuples autochtones.

Il s’agit d’une grande avancée pour les peuples autochtones, car elle nous offre un espace permettant d’exprimer nos connaissances et nous permet de participer au processus décisionnel.

Mais ces changements doivent également être étendus aux niveaux national, régional et communautaire. Un véritable changement doit se produire sur le terrain. La façon complexe dont les accords internationaux sont parfois négociés ne correspond pas à notre manière de communiquer ; il faut encore plus d’équité, en termes de participation, et donner la parole à ceux qui se préoccupent du changement climatique.

La justice climatique comme élément essentiel

La destruction de l’environnement naturel signifie la disparition de notre mode de vie traditionnel. Les peuples autochtones subissent les effets du changement climatique au quotidien, sur le terrain, sur leurs terres et dans leurs communautés.

Nous sommes confrontés aux menaces du changement climatique, ainsi qu’à l’exploitation continue des ressources naturelles. C’est pourquoi il est important que la justice climatique soit mise en œuvre. Si nous voulons trouver des solutions durables à la crise, nous devons tenir compte des points de vue des peuples autochtones. »

Naw Ei Ei Min représente le continent asiatique au sein du Forum permanent des Nations unies sur les questions indigènes. Elle s’est adressée à Nations Unies Actualités lors de la 22e session du Forum, qui se tient du 17 au 28 avril au siège de l’ONU à New York.

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