Prendre les choses en main

Selon la devise « on n’est jamais mieux servi que par soi-même », nombreux sont les élèves des établissements universitaires et des hautes écoles qui n’attendent plus que les changements viennent d’en haut, mais s’organisent pour que leur campus soit plus social, plus écologique et leurs programmes davantage tournés vers les enjeux du futur auxquels la jeunesse d’aujourd’hui devra faire face demain. Les décideurs actuels, jusqu’à présent, ne font pas grand cas de leur avenir et c’est pour cette raison que le monde estudiantin prend les choses en main, en établissant des réseaux d’échange et de partage et en nouant également des liens avec la société civile. La crise sanitaire a fait rebondir la situation de précarité dans laquelle se trouvent plongés des élèves dont le but devrait uniquement être de se concentrer sur leurs études. Mais nombre d’entre eux étant bien obligés d’affronter des difficultés inhérentes à leur statut social, la vague de solidarité s’est déployée pour relever le défi. Le RESES, Réseau étudiant pour une Société Écologique et Solidaire, en est un exemple. Sa raison d’être se résume ainsi :

« C’est un réseau d’associations étudiantes qui mènent des projets en lien avec les enjeux écologiques et solidaires tels que l’alimentation, la biodiversité, le climat, les déchets, etc. »

 

Un manifeste estudiantin pour un réveil écologique

Des élèves de hautes écoles internationales comme HEC Paris, AgroParisTech, CentraleSupélec, l’École Polytechnique et l’ENS Ulm se sont regroupés pour rédiger un manifeste que les étudiant.es de tout bord peuvent signer. Ils sont déjà plus de 30 000 dont 5 180 hors Hexagone à avoir apposé leur signature au bas de ce document.

« Signer ce texte, à quoi ça sert ? Pour toi, à prendre acte une bonne fois pour toutes que les problèmes énoncés sont réels, et que tu veux réfléchir à ton rôle dans leur résolution. Pour nous, étudiants, à générer un élan collectif pour que ceux qui agissent ne soient plus minoritaires. Pour les autres, à montrer que les étudiants sont conscients de ces problèmes, savent identifier leurs causes, et sont mobilisés pour agir. Si tu es resté·e sur ta faim en termes d’actions concrètes, c’est normal. Si ce n’est pas déjà fait, tu peux aller visiter notre site. À toi d’explorer, mais avant tout, tu peux signer ! »

Le manifeste dont il est question ci-dessus, c’est la crise écologique et sociale vers laquelle nous nous dirigeons tête baissée qui le motive :

« Nous, étudiants et jeunes diplômés, faisons le constat suivant : malgré les multiples appels de la communauté scientifique, malgré les changements irréversibles d’ores-et-déjà observés à travers le monde, nos sociétés continuent leur trajectoire vers une catastrophe environnementale et humaine. »

 

Vers un autre avenir, chargé de sens

Alors que nous n’avons toujours pas changé de cap, alors que l’urgence est prouvée depuis belle lurette, pour certains, le refus de continuer dans la carrière que leurs études leur ouvraient, est un premier pas vers une orientation totalement différente qui redonne un sens à leur existence et les sort de la torpeur angoissante « TINA » (There Is No Alternative). Cette réorientation leur fournit un nouvel élan grâce auquel ils se retrouvent et ne se sentent plus en porte-à-faux dans un environnement délibérément saccagé au nom du sacro-saint consumérisme.

Bravo aux étudiantes et étudiants qui s’engagent et remettent le système en question !