Deux grosses secousses de magnitude 7.8 et 7.5 sur l’échelle de Richter ont entraîné des dizaines de répliques : c’est l’un des plus violents séismes depuis plus de 100 ans qui a frappé lundi 6 février la région de Gaziantep en Turquie et a touché la Syrie voisine (au Nord-ouest, région d’Alep) dans la nuit,

Des images apocalyptiques nous sont parvenues partout dans le monde : immeubles effondrés (plus d’une centaine de bâtiments à ce jour dénombrés) ou s’écroulant en direct des caméras, avec leurs habitants sous les décombres, les villages ravagés, le froid glacial ralentissant tous les efforts de déblaiements et l’arrivée des aides…

On devra investiguer plus tard sur des responsabilités à définir :

  • Pourquoi des immeubles isolés s’effondrent au milieu d’autres encore en place ? Quels sont les investisseurs et les constructeurs qui ont tant négligé la sécurité des personnes dans cette zone hautement à risques sismiques ?
  • Pourquoi la préoccupation est-elle moindre concernant les populations syriennes, ayant fui leur régime et se trouvant déjà avant la catastrophe dans une détresse inouïe que même l’action de 500 médecins, infirmiers et soignants de tous types n’arrive pas à compenser ?

Le bilan ne cesse de s’aggraver : plus de 8000 morts sont déjà à déplorer en Turquie mais aussi près de 2000 dans une toute petite zone de la Syrie. L’aide n’y parvient pas car seul un « petit couloir » à la frontière turco-syrienne est ouvert pour laisser passer quelques camions de matériel.

Surgissent déjà tant de questionnements, tant de constats d’injustices, que nous pouvons nous attendre à ce qu’une immense colère succède à la profonde tristesse.

Pour l’heure, il s’agit de

« regarder ce qui dans cet enfer n’est pas l’enfer

et de faire grandir ce qui n’est pas l’enfer ! »[1]

Les sauveteurs locaux, aidés d’équipes internationales envoyées en urgence, luttent contre la montre pour tenter de sauver les survivants des montagnes de décombres. Un travail de fourmis au vu de l’étendue des désastres ! Force est de constater qu’ils sont bien trop peu nombreux et totalement absents des zones rurales et de la Syrie. Mais leur acharnement, leur détermination dans ces conditions extrêmes sont exemplaires.

On assiste aussi à un véritable soulèvement, une vague énorme de solidarité, propulsée depuis le cœur des personnes, mue par la compassion et l’identification à ces familles endeuillées et aujourd’hui sans abri.

Tant et tant de personnes, depuis les quatre coins de la planète, se sont demandé aussitôt et se demandent :

« Que puis-je faire pour aider ? »

Et alors, comme si un esprit universel se manifestait, partout des groupes s’organisent. Certains organisent des collectes pour les associations : argent, couvertures, nourriture, eau, … Autour de nous, il y a forcément des associations déjà à pied d’œuvre. Nous rapportons ici des photos et vidéos d’actions locales à Istanbul. Crédits : Juli R., Canan, Ekin Ci.

Certains envoient de l’argent… Des associations humanitaires aguerries aux situations extrêmes coordonnent ces collectes. On peut aussi faire parvenir des dons directement en Turquie. (www.ahbap.org/bagisci-ol)

Dans les réseaux sociaux et les listes partagées, des appels sont lancés, pour des demandes spécifiques, des traducteurs, des techniciens, du matériel médical… Les jeunes sont extrêmement mobilisés.

 

Beaucoup aimeraient faire davantage : apporter un quelconque réconfort

C’est souvent dans ces situations extrêmes et d’urgence que l’être humain, se sentant impuissant, dirige son regard et son âme vers « plus grand que lui ».

Il y a ceux qui prient, toutes religions confondues.

Et il y a ceux qui, hors des structures religieuses, font appel au plus profond de leur conscience et, de là, font des Demandes de paix dans les cœurs, des envois de bien-être et d’espoir. C’est comme si les différences de croyances, de cultures étaient balayées par un esprit universel qui cherche à se manifester.

7 jours de deuil ont été déclarés en Turquie. À cela, les Messagers de Turquie ont répondu en organisant en distanciel une grande chaîne de solidarité spirituelle : 7 jours de Demande au travers d’une brève méditation commune : se connecter à sa force intérieure et la projeter ensuite vers ceux qui en ont besoin, dans le souhait partagé de réconfort et de soulagement.

Ces demandes d’un nouveau type, qui permettent que les personnes « ne se sentent pas seules dans leur village, dans leur ville, sur la terre et dans les mondes infinis »[2], sont de grande puissance : elles unissent les cœurs, les âmes et font converger les destins humains. Elles mettent au jour un Dessein commun : celui d’humaniser la terre. De pouvoir toujours trouver une voie pour se sentir utile et libre, dans un donner-recevoir incessant qui fait grandir et donne un sens à l’existence.

Alors que « celui qui veut humaniser aide à donner du courage en signalant les possibilités futures. »[3]  Elles résident toutes dans une Nation Humaine Universelle, non-violente, solidaire, spirituellement interconnectée.

 

(Pour participer à une cérémonie commune, en anglais, avec des participants de nombreux différents pays, du 7 au 14 février inclus, contact Whatsapp pour les cérémonies : +33 663194233)

 

Notes

[1] Italo Calvino, Le città invisibili, 1972.

[2] Le Message de Silo, le chemin, silo.net

[3] Silo, Humaniser la terre, Le paysage intérieur, la foi, silo.net