En ce jour d’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits Humains marqué par une évolution tournant à la démolition et à la dérision des droits humains et sociaux, il est inadmissible de donner à la finance le pouvoir de décider sur la valeur  de la vie. Le droit à la vie pour tous est absolu, il ne peut pas être soumis aux intérêts économiques prédateurs. C’est pour cela que, à l’occasion de la COP15 sur la biodiversité, nous protestons contre les brevets privés sur le vivant et la transformation de tous les éléments du monde naturel en avoirs financiers.  

Alerte! Il est urgent d’arrêter la réduction  de la nature en « capitaux naturels »   
Non aux accapareurs capitalistes  de la vie. La valeur de la nature n’est pas son prix en tant que capital. 
A propos de la COP15 sur la biodiversité à Montréal. 
En tant que Agora des Habitants de la Terre nous sommes très préoccupés par la montée en croissance, en terme d’influence au sein des pouvoirs publics nationaux et internationaux, des  organisations financières mondiales  privées.
Rappelons qu’une étape décisive néfaste a été leur succès de faire inclure dans la déclaration finale du Troisième Sommet Mondial de la Terre de l’ONU en 2012 le principe de la monétisation de la nature ( principe  du « Pricing Nature ») qui a ouvert toute grande la  voie à la privatisation et à la financiarisation du monde naturel. La monétisation de la nature a été défendue par la Natural Capitals Financial Alliance qui, pour l’occasion, obtint le soutien de nombreux Etats et  du  PNUE  (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).
.
Depuis  2012, les financiers n’ont fait que collecter des succès, notamment le soutien  de plus en plus répandu en milieu onusien et du monde politico-scientifique, des thèses sur les « nature-based solutions« au service de la lutte contre la crise écologique -climatique. Or, ces thèses se fondent sur le postulat que la  nature  est surtout définie et considérée en tant que   » capital naturel », ressource économique soumise aux règles et aux mécanismes de l’économie dominante de marché. On voit immédiatement où se trouve l’oeuvre de mystification.  Parmi les derniers succès, on doit retenir la décision prise, en cohérence avec ce qui précède,  en septembre 2021, avec l’aide et sous l’impulsion  du fonds d’investissement privé  le plus puissant au monde, BlackRock, de proposer aux pouvoirs publics de confier la gestion de  30% des éléments du monde naturel  (« natural capitals » )- à une nouvelle catégorie d’entreprises,  les Natural Capitals Corporations-Nac, côtées en Bourse. Inquiétant et inadmissible c’est que le Président des Etats-Unis, Jos Biden, a publiquement et rapidement réagi en se disant prêt à faciliter la gestion de 30% du monde naturel des USA par les NAcs..
Or, la Natura Capitals Coalition, actuellement la plus puissantes organisation privée  dans le domaine,  forte de l’adhésion de plus  400 entreprises financières et autres du monde occidental,  est présente en massee  et officiellement, à la COP15. Elle propose  un éventail  d’événements ( conférences, groupes de travail…),  dont la plupart sont ouverts au public.
Son objectif est, entre autres, d’obtenir par la COP15 l’approbation politique publique de l’obligation pour les grandes entreprises concernées  de l’auto-évaluation et  publication des impacts sur la nature de leurs activités et de leur  dépendance de la nature.
Apparemment, cette proposition semble positive, inspirée par de bonnes intentions visant ainsi à promouvoir et à assurer la sauvegarde et les soins du monde naturel, gravement dévasté et détérioré. Nous ne pensons pas qu’il y ait conspiration de la part de la Natural Capitals Coalition. Ils sont honnêtement et ouvertement convaincus que la prise en charge du monde naturel par la propriété et par la gestion, par des entreprises privées capitalistes est la bonne solution. A la lumière des résultats de ces 70 dernières années de « développement économique »,  il est justifié de considérer leurs thèses  comme entièrement fausses.
En réalité, leurs propositions sont mystificatrices et dangereuse car,  dans le cadre des  législations existantes, entre autres  concernant les brevets de propriété privée sur le vivant à but lucratif , l’imposition de l’obligation ci-dessus laisse toute liberté aux entreprises multinationales de l’agro-business, de la chimie, de l’alimentation de la santé et de la connaissance, de disposer à leur guise de la vie de la Terre.
En tant qu’Agora nous proposons qu’en l’absence de l’abolition des brevets privés sur le vivant ainsi qu’en l’absence de l’arrêt de la monétisation de la nature, la société civile prenne position à la COP15 et se batte contre les propositions de la Natural Capitals Coalition.