À quelques jours de la tenue de la COP15 à Montréal (du 7 au 19 décembre), la Ligue des droits et libertés (LDL) rappelle aux forces policières et aux autorités politiques que toutes les mesures doivent être prises pour assurer le respect du droit de manifester de la population. À l’instar d’autres Conférences des parties (COP), cette COP15 générera de nombreuses mobilisations et initiatives des mouvements sociaux.

Le déploiement policier qui est en train d’être planifié est le plus important depuis 20 ans à Montréal. Le Service de police de Montréal (SPVM), la Sûreté du Québec (SQ) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sont présentement impliqués dans l’organisation des mesures de sécurité. Les mesures de sécurité mises en place doivent néanmoins demeurer proportionnelles, raisonnables et respectueuses des droits.

Au cours des deux dernières décennies, dans le cadre de plusieurs manifestations comme le Sommet des Amériques en 2001 à Québec, le G20 en 2010 à Toronto et les manifestations étudiantes en 2012, les déploiements policiers ont porté atteinte à répétition à l’exercice du droit de manifester et à l’intégrité physique des manifestant-e-s, par des arrestations de masse et l’usage d’armes de contrôle de foule.

« La manifestation et la liberté d’expression, des façons d’exercer la démocratie et de participer comme citoyen-ne-s aux prises de décision, sont essentielles pour éveiller les consciences et faire bouger les dirigeant-e-s, surtout dans le contexte des crises environnementales » affirme Laurence Guénette, coordonnatrice de la LDL.

À plusieurs occasions, les forces de l’ordre ont délimité un espace, souvent très restreint, dans lequel devaient se cantonner les manifestant-e-s. Ce fut le cas en 2018 lors du G7 à Québec, par des restrictions de rue, tout comme à la Malbaie, avec l’instauration d’une zone de libre expression circonscrite par des clôtures. Ce type de pratiques, qui fut qualifié par certains d’enclos anti-démocratique, contribue clairement à entraver l’exercice du droit de manifester des citoyen-ne-s.

Il importe de se rappeler que se réunir et s’exprimer dans l’espace public est un droit fondamental reconnu par les Chartes québécoise et canadienne, et non un simple privilège dépendant du bon vouloir des autorités. À la veille de la COP15, madame Guénette rappelle aux forces policières et aux autorités politiques qu’il est de leur devoir de ne pas porter atteinte à l’exercice plein et entier du droit de manifester, vital pour les mouvements sociaux et la démocratie et, de ce fait, essentiel pour que les citoyen-ne-s puissent participer pleinement et se prononcer sur l’avenir de leur société.