“Quel est cet insaisissable désir de vivre qui nous ramène des plus sombres profondeurs, qui nous donne le courage de respirer à nouveau, d’agir pour se sortir des maux qui nous affligent? Quelle est cette zone infinie entre la noirceur et la lumière ou l’on apprend à se remettre au rythme du monde sensible ? « 

Telles étaient les questions et thèmes discutés par les quatres auteurs québécois: Mathieu Bélisle (Ce qui meurt en nous, chez leméac), Denise Desautels (L’Angle noir de la joie chez, Noroît), Catherine Ocelot, (Symptômes chez Pow Pow) et Philippe Néméh-Nombré (Seize temps noirs pour apprendre à dire Kuei, chez Mémoire d’encrier) lors d’une table ronde organisée dans le cadre du salon du livre de Montréal.

Les auteurs ont échangé sur le thème de la mort. Denise Desautels, a expliqué qu’au cours de son enfance plusieurs personnes sont décédées dans son entourage mais qu’elle n’a jamais réellement fait le deuil puisqu’à l’époque la mort était prise en charge par la religion catholique. Il n’y avait que l’enfer et le paradis. C’est seulement lorsqu’elle s’est mise à écrire des poèmes qu’elle a pris conscience de l’existence de la mort sous différents angles. 

Tandis que Mathieu Bélisle a entrepris une double démarche concernant la mort lors de l’écriture de son livre. Enfant, il pense régulièrement à la mort et croit qu’il va mourir vers l’âge de 20 ans. À 40 ans, il tombe gravement malade et croit que c’est la fin, mais finalement il s’en sort. C’est alors, qu’il prend connaissance de la finitude de la vie et du sentiment que notre temps est compté. Dans son livre, il souhaite donner aux lecteurs un sens et des repères à des choses dont nous avons peine à parler. Selon Bélisle, il y a peu de langage et de mots au quotidien associés à la mort. 

“Durant la pandémie de la COVID-19, même si nous étions quotidiennement en présence de la finitude de la vie, le seul langage que nous étions capable de dégager était celui des statistiques. Nous tentions de contrôler la mort avec une série de chiffres. La finitude de la vie est quelque chose que nous ne connaissons toujours pas,” souligne Mathieu Bélisle. 

Catherine Ocelot a ramené le thème des maux affligeants les individus en parlant de l’importance de bien vieillir. Son ouvrage porte essentiellement sur les maux individuels que vivent certaines personnes et sur les communautés de soin qui les entourent.

« Pourquoi certains personnes vieillissent mal avec amertume et ressentiment tandis que d’autres vieillissent bien ?  » souligne Catherine Ocelot.

Philippe Néméh-Nombré a introduit à la table ronde le thème de la mort sociale des peuples noirs. Dans son livre Seize temps noirs pour apprendre à dire Kuei il décrit les temps noirs à travers l’histoire de l’Amérique en soulignant les moments de la mort sociale et politique des peuples noirs. Mais seize temps, c’est aussi seize tentatives, interruptions, invitations et erreurs afin de finalement proposer des possibilités de relations libératrices et décoloniales noires et autochtones au Québec.

Pour en savoir plus sur ces auteurs, je vous invite à lire et consulter leurs ouvrages.