Du 7 au 19 décembre prochain se tiendra à Tio’tia:ke (Montréal) la 15e convention sur la diversité biologique (COP15). En réponse à l’annonce de la tenue de ce sommet, la Coalition anticapitaliste et écologiste contre la COP15 appelle à bloquer l’événement.  Plusieurs manifestations sont en cours d’organisation, dont celles organisées par la coalition le 7 et le 9 décembre et celle organisée par le Collectif COP15, qui se tiendra le 10 décembre.

Au moment de l’écriture de ces lignes, plus de 6500 étudiant-es se sont dotées d’un mandat de grève du 7 au 9 décembre. Plusieurs autres assemblées générales de grève sont organisées dans différents cégeps et universités partout à travers la province.

Dans une perspective écologiste détaillée dans le journal de la coalition, disponible sur le site web fucklacop15.org, la coalition soutient que les COP, qu’elles portent sur la biodiversité ou le climat, doivent cesser d’être considérées comme des solutions face aux crises écologiques que nous vivons actuellement. 

En plus d’être insuffisants, les plans adoptés par les membres de la Convention sur la diversité biologique de 2000 à 2010 et de 2010 à 2020 ne sont pas mis en œuvre une fois la convention terminée. Aucun des objectifs de ces plans n’a été atteint. Les masques doivent tomber : les COP visent à nous faire croire que nos élus ont les mains sur le volant, alors qu’ils ne font aucun effort. 

Comme les dinosaures, nous sommes en voie d’extinction. Cependant, nos météores ne viennent pas du ciel : notre perte viendra du capitalisme, de l’extractivisme et du colonialisme. Il nous est impossible d’espérer aller au delà de cette crise sans rejeter formellement les systèmes responsables de celle-ci.

La coalition dénonce l’implication active du secteur privé dans la formulation des accords internationaux sur la biodiversité, notamment par le « Programme d’engagement responsable des entreprises ». De plus, la coalition s’oppose au plan de transformation de 30% de la surface terrestre en aires protégées proposé dans le cadre des COP sur la biodiversité. 

Mettre en place de telles aires protégées s’inscrit dans une perspective coloniale où les peuples autochtones qui habitent depuis des millénaires le territoire sont expulsés de force. Ce type de mesure occulte par ailleurs les systèmes écologiquement dysfonctionnels sévissant à l’extérieur des zones protégées. La reconnaissance de l’autorité des communautés autochtones sur leurs territoires, sur lesquels 80% de la biodiversité mondiale se trouve, constitue la meilleure méthode pour protéger la biodiversité.

Sarah Masse, une militante de la Coalition anticapitaliste et écologiste contre la COP15, abonde en ce sens :

« Depuis qu’on s’organise, plusieurs groupes nous contactent pour trouver des solutions. Pour moi, la première étape, c’est sans doute d’arrêter. Arrêter de brutaliser les autochtones qui défendent leur territoire et écouter ce que ces communautés ont à nous apprendre. Arrêter le financement à coups de milliards des projets extractivistes destructeurs pour la biodiversité, ou encore des projets de coupes forestières poussant certaines espèces telles que le caribou forestier à l’extinction. Arrêter le système économique qui permet aux bourgeois de s’acheter des nouveaux hélicoptères tous les ans sur notre dos».

La Coalition anticapitaliste et écologiste contre la COP15 est une coalition réunissant bon nombre de personnes en provenance des milieux syndicaux, étudiants et communautaires qui s’unissent dans une mobilisation anticapitaliste, anticoloniale et anti-impérialiste visant à bloquer la tenue de la COP15. 

Les prises de positions idéologiques et les décisions exécutives prises par la coalition sont adoptées démocratiquement lors d’assemblées générales publiques. La coalition n’a pas de porte-parole ni de chef et encourage toutes les initiatives collectives et individuelles qui partagent les objectifs de la coalition.