Le 13 septembre 2007, une Assemblée générale des Nations Unies présentait des résolutions quant à la question autochtone. Dans le rapport d’assemblée, on retient que « les peuples autochtones ont subi des injustices historiques à cause, entre autres, de la colonisation et de la dépossession de leurs terres, territoires et ressources, ce qui les a empêchés d’exercer, notamment, leur droit au développement conformément à leurs propres besoins et intérêts ». 

Une autre information importante qui ressort du rapport vient comme suit : « les traités, accords et autres arrangements constructifs, ainsi que les relations qu’ils représentent, sont la base d’un partenariat renforcé entre les peuples autochtones et les États ». Parlons donc de ce partenariat entre les États et les peuples autochtones. 

Depuis quelques années, la cause autochtone est devenue un enjeu majeur pour beaucoup de pays. Cet article fait une présentation générale de la façon dont certains pays abordent la question. 

 

Cet article ne donne pas la parole directement aux personnes concernées. Soyez libres de nous écrire pour nous faire part d’une erreur ou d’une maladresse quant aux données, aux termes ou, plus généralement, aux informations présentées. 

Cet article est le troisième d’une série de 3, qui dresse un portrait de la situation des autochtones dans certaines régions du monde. Cette série poursuit cette volonté croissante de notre génération de reconnaître les droits des autochtones à leur juste valeur, et de défendre la liberté et le respect des minorités. Le premier article de la série dresse un portrait de la proportion d’autochtones dans les régions étudiées. Le deuxième et le troisième article, qui sont en réalité un seul article coupé en deux, présentent chronologiquement et sommairement les grands tournants que les peuples autochtones ont connus dans leur région d’origine. 

 

Australie: 

L’histoire coloniale australienne a lourdement pesé dans la balance pour les Aborigènes. Tout au long du XXe siècle, le pays a connu des politiques d’assimilation visant à éradiquer la culture de ses premiers peuples, et les poussant vers l’autodestruction, selon un article de Cairn. Depuis, les gouvernements ont tenté d’y remédier. 

Les Aborigènes, qui représentent environ 3% de la population australienne, subissent le contrecoup de la colonisation à travers de lourdes inégalités sociales. La vie des Aborigènes tourne autour du Dreamtime.

Le « temps du rêve » correspond au concept selon lequel les ancêtres ont façonné le monde tel qu’on le connaît aujourd’hui, au temps de la Création. L’aspect spirituel est très ancré dans la culture aborigène, ce qui les différencie beaucoup du mode de vie occidental des colons.  

Ces différences de cultures ont été accentuées lorsque les gouvernements ont tenté de contrôler culturellement les premiers peuples, dans le but d’obtenir une « White Australia ». La politique d’assimilation de l’Australie à l’encontre des Aborigènes est marquée par la période des Générations volées. Les Générations volées correspondent aux victimes des enlèvements orchestrés légalement sur une base raciale à l’encontre d’enfants métisses. « Cette expression est devenue le symbole de toute une page de l’histoire australienne et un rappel constant de la politique d’assimilation de l’Australie aborigène noire par l’Australie blanche et, par conséquent, des inégalités sociales accentuées par ces politiques ».

Jusque dans les années 1960, la société « blanche » exclut presque entièrement les Aborigènes. À partir de 1966, de nombreux mouvements militants se mobilisent contre les mauvaises conditions de vie et de travail, avec succès. En 1967, elles donnent lieu à un référendum qui octroie finalement la citoyenneté et l’accès au salaire minimum pour tous les Aborigènes. Dans les années qui suivent, un drapeau aborigène est créé, et l’Aboriginal Land Rights Act est signé. Cet acte « garantit le droit à la terre pour certains groupes aborigènes dans le Territoire du Nord » et rend une partie de la terre aux descendants des ancêtres des propriétaires qui possèdent lesdites terres. Quelques années plus tard, la Haute Cour australienne « fait reconnaître des titres de propriété foncière aux aborigènes ». Malgré ces avancées notables, les conditions de vie des Aborigènes sont toujours dramatiques. Rassemblés en périphérie des villes, ils subissent des conditions sociales difficiles: alcoolisme, drogue, violence, délinquance ou encore suicide et chômage, pour n’en nommer que quelques-uns, sont leur réalité. Selon le même article, « L’espérance de vie des Australiens blancs dépasse de dix-sept ans celle des autochtones ». 

 

Amérique latine:

Les personnes descendantes des premiers peuples sont maintenant en majorité métissées en Amérique latine. Leur nombre précis n’est pas connu, mais leur présence est indiscutable. La cause autochtone n’est pas traitée de la même façon selon les pays. Alors que l’Argentine, par ses politiques, a presque réduit le pourcentage de sa population autochtone à 0, d’autres ont encore une proportion très importante parmi leur population. 

Au début des années 1980, un « mouvement panindien » se développe en Amérique latine. Des pays comme le Mexique, le Guatemala, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et la Bolivie en sont la scène. Les revendications concernent les terres, l’amélioration des conditions de vie ainsi qu’une certaine autonomie. Comme d’autres nations, ils réclament la reconnaissance de leur existence, de leurs droits et de leurs modes de vie. En 1992, le mouvement s’étend sur le continent, atteignant même l’ONU. Pour autant, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.

La volonté d’affirmation n’a pas cessé depuis, et a permis d’augmenter la visibilité de ces communautés. Ces mouvements s’inscrivent dans une initiative de modernité, avec des aspirations démocratiques. En créant une rupture avec « l’utopie archaïque » autrefois prônée, ces populations ont mis en marche un vent d’espoir pour les autochtones d’Amérique latine, bien que le résultat n’ait pas encore réellement atteint le confin de la politique. Les bouleversements se sont essentiellement concentrés au sein même des communautés. 

Il serait possible d’énumérer chaque mouvement ou revendication qui a eu lieu ces dernières années pour les droits autochtones d’Amérique latine, mais il est également pertinent de ne retenir que la vague « moderne ». Finis les stéréotypes « de l’Indien » en tenue, reclu dans sa réserve. Leur objectif est maintenant de dépasser les séquelles de la colonisation, pour entrer dans le marché moderne; avoir accès aux crédits et à la propriété par exemple. L’objectif est de tourner la page.

Les populations autochtones en Amérique latine tendent à s’urbaniser et l’image des indiens marginalisés en campagne disparaît. Elles restent pour autant majoritaires lorsqu’on parle de pauvreté, et leurs conditions de vie sont loin d’être égales à celles des populations non autochtones. Il reste encore beaucoup de travail. 

 

Nouvelle-Zélande:

Les Maoris ont des conditions de vie différentes des autres populations autochtones dans le monde. La Nouvelle-Zélande est une exception dans le traitement de la cause autochtone, avec « des décennies d’avance ».

Le premier traité en faveur des droits maoris a été signé le 6 février 1840 entre les Britanniques et des chefs Maoris. Le Traité de Waitangi est reconnu comme « acte fondateur de la nation néo-zélandaise », et offrait la citoyenneté britannique à tous les Maoris. Les Britanniques reconnaissaient par là-même les droits des peuples autochtones sur « leurs terres ancestrales »,  annulant du même coup les ventes de terres précédentes. Par ce traité, la Nouvelle-Zélande est devenue une colonie britannique autonome de l’Australie. 

En 1975, un tribunal est créé pour entendre les plaintes des Maoris dont les droits n’auraient pas été respectés, en accord avec le Traité de Waitangi. En effet, si le traité était une première, son application a elle aussi connu des obstacles. Les moyens d’action de ce tribunal seront élargis progressivement ensuite. Des différences d’interprétation demeurent toujours. 

Le processus est pourtant basé sur les négociations, à la différence du Canada où les Autochtones possèdent une jurisprudence, d’après l’article. 

Le Traité de Waitangi a également permis à la culture Maori de reprendre une place de choix dans la société néo-zélandaise.

Peu importe le pays ou la région du monde, la revendication des terres par les premiers peuples est l’un des enjeux les plus importants auxquels doivent faire face les gouvernements. 

 

Comme expliqué plus tôt, les trois articles de cette série n’ont pas l’ambition de dresser un portrait exhaustif de la situation de tous les peuples autochtones dans le monde. Pour autant, elle permet un survol rapide de la situation actuelle et de comment ces peuples en sont arrivés là, en prenant l’exemple de quelques régions du monde dont on entend souvent parler aujourd’hui. Il existe évidemment des populations autochtones ailleurs dans le monde.

 

Pour lire les deux premiers articles :

Article 1

Article 2