Nous partageons depuis REHUNO Santé un résumé de l’article réalisé par une équipe de l’Institut des Sciences Basiques et Précliniques « Victoria de Girón », Université des Sciences Médicales de La Havane (Cuba), faisant référence à une recherche avancée avec un nouveau médicament pour le traitement des maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer, le Parkinson et l’Ataxie.

… Les maladies associées au système nerveux central (SNC) sont celles qui peuvent affecter le cerveau ou la moelle épinière, entraînant des troubles neurologiques ou psychiatriques. Les principales causes de leur apparition sont les traumatismes, les infections, la dégénérescence, les troubles auto-immuns, les défauts structurels, les tumeurs et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Parmi celles-ci, celles causées par la dégénérescence neuronale et les accidents vasculaires cérébraux sont celles qui attirent l’attention des grands centres de recherche. Les maladies neurodégénératives sont d’étiologie mal comprise, extrêmement hétérologues, et pour la grande majorité d’entre elles, il n’existe actuellement aucun traitement efficace sur le marché pour les guérir. Les accidents vasculaires cérébraux représentent 85 % des décès causés par des troubles neurologiques.

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies liées au système nerveux central (SNC) touchent environ un milliard de personnes dans le monde et constituent une cause majeure de mortalité. Pour l’année en cours, on estime qu’elles représentent 11,84 % des décès dans le monde.

Compte tenu du manque de résultats probants dans le traitement des maladies neurodégénératives, l’intérêt pour le développement de composés neuroprotecteurs a considérablement augmenté ces dernières années.

À ce jour, plus de 500 composés de ce type ont été évalués, y compris de nouveaux composés obtenus par la technologie de l’ADN recombinant et des molécules déjà établies sur le plan pharmaceutique pour d’autres applications, dont on ignorait jusqu’à présent qu’elles avaient un effet neuroprotecteur.

Une autre question non résolue est de savoir comment délivrer un neuropharmaceutique rapidement et en toute sécurité au système nerveux central (SNC). Depuis la fin du siècle dernier, la voie nasale a été proposée comme une alternative pour délivrer au cerveau des molécules ayant un effet neuroprotecteur potentiel contre les troubles neurodégénératifs, tels que la maladie d’Alzheimer. Un exemple clair dans ce dernier cas est le rôle presque prépondérant joué par l’érythropoïétine au cours des dernières décennies.

De nouvelles stratégies de traitement avec l’administration intranasale de produits neuropharmaceutiques prometteurs tels que l’érythropoïétine humaine recombinante à faible teneur en acide sialique offrent de nouvelles possibilités pour prévenir la progression des troubles neurodégénératifs, des troubles psychiatriques et des épisodes ischémiques.

L’érythropoïétine (EPO) est une hormone dont la fonction la plus connue est le contrôle de l’érythropoïèse, bien qu’elle soit de plus en plus importante pour d’autres fonctions.

Les mécanismes par lesquels l’érythropoïétine (EPO) induit son action neuroprotectrice sont de nature multifactorielle et impliquent une protection neuronale et gliale, des effets antioxydants et anti-apoptotiques, ainsi que la protection de l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique (BHE).

La neuroprotection est un objectif essentiel dans le traitement des affections neurologiques. Dans ce domaine, l’érythropoïétine humaine recombinante à faible teneur en acide sialique a suscité un intérêt particulier en raison des preuves de sa capacité à induire la protection et la réparation des dommages dans les populations de cellules cérébrales. Les produits thérapeutiques administrés par voie intranasale sont rapides et peu invasifs et accèdent au système nerveux central par divers mécanismes impliquant les structures de la muqueuse nasale, le liquide céphalo-rachidien et le système lymphatique.

Une variante d’isoforme obtenue à Cuba est l’érythropoïétine humaine recombinante (NeuroEPO). Ce nom lui est donné en raison de sa similitude avec celle synthétisée dans le cerveau des mammifères et produite par les astrocytes dans le cerveau humain. À ce jour, c’est le seul dérivé non érythropoïétique de l’érythropoïétine dont la structure n’a subi aucune modification chimique.

La neuroEPO a montré son potentiel dans des modèles d’ischémie cérébrale, ainsi que son rôle d’agent de neuroprotection endogène naturel et sa relation avec la neuroglobine (Ngb). Il s’agit d’une protéine neuronale dont les bases moléculaires permettent le développement de mécanismes de neuroprotection endogènes, nécessaires dans les réponses au vieillissement normal, ainsi que sa participation éventuelle à la réparation dans les processus pathologiques aigus, comme l’ischémie cérébrale, ou chroniques, comme la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer et dans les maladies génétiques comme l’ataxie spinocérébelleuse de type 2.


En conclusion, de nouvelles stratégies de traitement avec l’administration intranasale de NeuroEPO, basées sur son effet neuroprotecteur prouvé et son accès rapide et sûr au SNC par cette voie, offrent de nouvelles opportunités pour prévenir la progression des troubles neurodégénératifs. La cavité nasale possède des attributs anatomo-physiologiques qui définissent des voies intra et extracellulaires pour l’accès direct de la NeuroEPO au SNC.

Source :
Invest Medicoquir. ISSN : 1995-9427, RNPS : 2162

Ketty Suárez Borrás, Gisselle Fernández, Yamila Rodríguez Cruz. Institut des sciences fondamentales et précliniques « Victoria de Girón », Université des sciences médicales de La Havane. La Havane, Cuba.

« L’Érythropoïétine dans la neuroprotection et son entrée dans le système nerveux par la cavité nasale ».

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