Actuellement dirigée par l’un des plus jeunes gouvernements au monde, la Lituanie cherche à développer ses relations économiques avec l’Inde. Julius Pranevičius, l’ambassadeur de Vilnius à New Delhi, a déclaré dimanche que les échanges entre les deux pays vont porter sur des secteurs émergents de forte croissance tels que la fintech [technologie financière], les sciences du vivant, la technologie numérique, les produits pharmaceutiques. La Lituanie veut ainsi offrir un environnement entrepreneurial dynamique aux investisseurs indiens.

Le diplomate précise que son pays est en train de devenir un hub mondial à forte croissance spécialisé dans la fintech. De leur côté, les sociétés indiennes cherchent à renforcer leur présence en Europe. La Lituanie peut donc constituer une porte d’entrée pour leur permettre d’accéder aux marchés des principales économies de la région.

La Première ministre lituanienne, Ingrida Šimonytė est arrivée au pouvoir en décembre dernier. Son gouvernement est considéré comme étant à la fois l’un des plus jeunes au monde et l’un de ceux où la mixité est la plus présente : parmi les 15 membres du cabinet, on compte 7 femmes et 9 ministres de moins de 40 ans.

Julius Pranevičius explique que l’équipe de la Première ministre Ingrida Šimonytė est composée de jeunes politiciens qui vont insuffler une énergie nouvelle et conduire la politique du pays de manière dynamique. Pour ce qui est du développement économique, l’accent sera mis sur les secteurs d’activité à forte croissance. Les relations avec l’Inde feront partie des priorités de la nouvelle administration.

La Lituanie est un pays balte important. Elle est membre de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) et de l’Union Européenne.

Le nouveau gouvernement a été formé par trois partis conservateurs qui sont tous dirigés par des femmes. Ceci constitue une première historique pour ce pays qui a retrouvé son indépendance suite à la chute de l’Union soviétique en 1990.

Les priorités de la nouvelle administration sont de gérer les conséquences de la crise sanitaire et d’appuyer le développement de secteurs d’avenir pour renforcer l’économie du pays. Le but est de créer un hub autour de l’innovation et des nouvelles technologies.

Julius Pranevičius a déclaré à l’agence de presse indienne Press Trust India que « le nouveau cabinet cherche à développer la coopération avec New Dehli dans des secteurs émergents c’est à dire les services financiers, les sciences du vivant, les produits pharmaceutiques et l’éducation ».

L’ambassadeur précise que le nombre de grandes entreprises du secteur des technologies financières installées en Lituanie a augmenté régulièrement au cours des derniers mois à cause du Brexit. Les sociétés indiennes peuvent également tirer profit de l’environnement favorable à l’investissement mis en place dans la république balte.

Julius Pranevičius ajoute que « la Lituanie est une nation moderne et dynamique qui cherche à se spécialiser dans des domaines innovants et tournés vers les hautes technologies afin de stimuler sa croissance économique. Je pense que cette image a été renforcée par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement jeune où les hommes et les femmes sont équitablement représentés. »

Pour le diplomate, l’Inde occupe une position de leader dans le paysage pharmaceutique mondial. Vilnius était de son côté impatiente de renforcer ses relations avec New Delhi pour coopérer dans des secteurs liés aux biotechnologies et aux sciences du vivant ce qui permettra aux deux pays de tirer mutuellement des bénéfices.

« L’Inde est un géant mondial pour les produits pharmaceutiques et nous espérons que ce pays réalisera des percées majeures dans le domaine. Par ailleurs, nous disposons d’un pôle régional dans le secteur des biotechnologies. La filière des sciences du vivant enregistre quant à elle une croissance annuelle de 20 % dans notre pays » explique le représentant lituanien.

« Nous espérons qu’elle atteindra 5 % de notre PIB. La Lituanie a le potentiel pour en devenir le chef de file européen et nous sommes convaincus que l’Inde et notre pays peuvent tous les deux élargir leur coopération dans le domaine des sciences du vivant »

Julius Pranevičius a identifié d’autres secteurs économiques qui pourraient potentiellement faire l’objet d’une coopération accrue entre les deux États. Il cite ainsi les technologies numériques et les services financiers en précisant que ceci pourrait transformer l’engagement économique entre les deux parties.

« Si vous comptabilisez les sociétés du secteur fintech qui se sont implantées en Europe, vous verrez que la Lituanie est le pays qui en accueille le plus grand nombre. Notre administration a établi un cadre favorable pour les entreprises internationales qui souhaitent développer leurs activités en Lituanie », précise le diplomate.

Il continue en expliquant que « n’importe quelle société de n’importe quelle région du monde peut choisir la Lituanie. Notre pays représente une porte d’entrée vers un plus grand marché : celui de l’Europe. En tant qu’État, nous allons sans aucun doute offrir les meilleurs conditions d’accueil possibles aux entreprises. »

Julius Pranevičius estime que l’accès au marché européen sera plus rapide pour les sociétés indiennes implantées en Lituanie. Leur développement sera facilité par le cadre réglementaire favorable aux investissements et par les infrastructures accueillantes que la république balte propose aux investisseurs.

Le diplomate espère que l’Inde et l’Union Européenne vont avancer sur le projet d’accord de libre-échange qui est en suspens depuis longtemps. Ce traité pourrait contribuer à stimuler les liens commerciaux entre Vilnius et New Delhi.

« Nous pensons que les négociations vont s’intensifier dans les prochains mois. Je souhaite vivement une signature de cet accord et son entrée en vigueur. Il y aura des retombées positives pour la Lituanie, pour les pays de l’Union Européenne et pour l’Inde. »

Lancées en juin 2007, les négociations sur l’accord de libre-échange sont paralysées depuis mai 2013. Les parties prenantes n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente sur des questions importantes comme l’état de sécurité des données pour le secteur informatique, par exemple.

D’après des statistiques indiennes, les échanges bilatéraux entre New Delhi et Vilnius ont atteint un montant record de 367 millions de dollars américains au cours de l’année 2016 – 2017 avant de chuter à 339 millions de dollars en 2018-2019.

Le lituanien est aujourd’hui la plus ancienne langue indo-européenne encore parlée. Il présente de nombreuses similarités avec le Sanskrit. Il y a donc peut-être un lien étroit qui remonte aux temps anciens.

 

Traduit de l’anglais par Amélie L.

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