Le 16 janvier, cela faisait cinq ans que Milagro Sala avait été emprisonné pour avoir dirigé un sitting exigeant que le nouveau gouverneur de la province de Jujuy, Gerardo Morales, ne coupe pas les programmes de travail des coopératives. Après une série d’actions en justice fabriquées par des procureurs et des juges dépendants du pouvoir de Morales, la leader social a été maintenue en prison, ainsi que plus d’une douzaine de membres de l’organisation Tupac Amaru.

À l’occasion de ce malheureux anniversaire, des manifestations commémoratives ont été organisées dans plusieurs provinces argentines et villes du département de Jujuy pour exiger la libération des prisonniers politiques et de la dirigeante sociale Milagro Sala. Même à la ville de Buenos Aires il y a eu de manifestations et une grande mobilisation a eu lieu au Palais des tribunaux pour exiger que la justice abandonne la doctrine du Lawfare (N.d.T. guerre juridique ou guerre du droit : l’utilisation du système judiciaire pour combattre un ennemi), et applique les lois argentines conformément aux traités internationaux sur les droits humains.

Nous partageons une image de l’Agence Télam de la mobilisation dans la ville de Buenos Aires.

Cette image correspond à l’acte de demande de libération de Milagro Sala et du reste des prisonniers politiques de Catamarca.

Ensuite, nous partageons le témoignage de María Fernanda Casariego sur la mobilisation qui a eu lieu à San Salvador de Jujuy : « Il faisait nuit et jour avec un centre assiégé à Jujuy, une place qui inspirait la peur, une opération de sécurité appelée prévention lors de la « mobilisation des secteurs sociaux : Opération Anniversaire ».

Mais rien de tout cela n’a arrêté les camarades de Milagro, celles et ceux qui continuent à attendre leur liberté marchaient avec espoir, avec émotion, avec la joie d’être ensemble et la tristesse de savoir que Milagro et les autres tupaqueros (membres de l’oganisation Tupac Amaru) sont toujours prisonniers.

La colonne de manifestants s’est arrêtée devant la maison du gouvernement. C’est là que Raúl Noro a pris le mégaphone pour transmettre un message de Milagro : « Je vous apporte les salutations de Milagro, elle est très fière et émue de voir les camarades présents après cinq ans de détention“.
« Ils pensaient avoir enterré les Tupac, mais à chaque fois qu’ils le font, ils s’enterrent eux-mêmes. Ceci est la poubelle de l’histoire », a-t-il exclamé.

Il a ensuite identifié les membres du Tupac avec la terre, ce sol fertile qui se nourrit d’amour et se meut dans un esprit de solidarité.

Il a rappelé que des localités telles que Humahuaca, Libertador San Martin, Perico, Calilegua ou San Pedro n’ont pas pu être présentes mais qu’elles ont fait des pots populaires au bord de la route en guise de rappel.

A la fin de son discours, les personnes présentes ont été invitées à se disperser, afin que chacun puisse rentrer chez lui en toute tranquillité, dans ce contexte de pandémie.