787 organisations et personnes souscrivent à un communiqué pour l’indépendance de la justice en Colombie

Des personnalités, des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme, des responsables politiques et sociaux expriment leur inquiétude quant à la situation de l’indépendance de la justice dans notre pays, suite aux récentes attaques du gouvernement national contre les décisions judiciaires, voire au mépris de celles-ci.

Le communiqué lancé par la Campagne pour l’indépendance du pouvoir judiciaire rassemble les signatures de trois plateformes de droits humains, 212 organisations, 572 personnes, dont neuf membres du Congrès, deux ex-magistrats, trois conseillers municipaux de Bogotá, unis par une même préoccupation : la voie autoritaire suivie par le gouvernement actuel.

« Le Président de la République lui-même et le parti au pouvoir mènent une campagne féroce contre les droits, l’équilibre des pouvoirs, les tribunaux et l’indépendance du pouvoir judiciaire, s’engageant dangereusement sur la voie de l’autoritarisme et de la fin des piliers essentiels de l’État de droit », avertissent les signataires.

Ils citent comme exemples le mépris récent des décisions de justice en faveur du droit de manifester, qui a ralenti le processus de consultation préalable virtuelle pour le retour de la pulvérisation de glyphosate, mais aussi la mesure d’assurance émise contre l’ancien sénateur Uribe par la Cour suprême de justice, récemment révoquée par le juge chargé du contrôle des garanties, à la demande de la défense et avec l’appui du ministère public et du bureau du procureur général.

Ces attaques contre l’indépendance judiciaire incluent également le fait que le système de justice pénale militaire a assumé la compétence d’enquêter sur les cas d’abus policiers, après que le pays ait été témoin de récents abus d’autorité lors des manifestations où 14 personnes ont été tuées les 9 et 10 septembre.

« Nous appelons le ministre de la Défense et le gouvernement d’Iván Duque à ne pas utiliser la justice et ses jugements comme un cheval de bataille électoral, à cesser toute attaque contre l’administration de la justice et à se conformer pleinement à toutes les décisions judiciaires », concluent-ils.

Le communiqué est la première action publique de cette initiative menée par trois plateformes de droits humains qui rassemblent 500 organisations de droits humains, sous le slogan « Personne au-dessus de la justice ». Ils appellent également à plus de signatures par le biais de la Plateforme du Changement http://chng.it/npVwbk8vzj et avec cela ils cherchent à envoyer un message très clair au gouvernement national : « Rappelons-nous que dans une démocratie, personne ne doit être au-dessus de la justice, encore moins le Président de la République ».

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