Rencontre avec Riccarda Montenero, artiste citoyenne du monde

Originaire du sud de l’Italie, elle vit entre Turin et Paris, fait de la sculpture, de la vidéo, de l’animation 3D et de la photo, elle a publié de nombreux livres dont « libre circulation » et prochainement « Rue de l’espérance ».

Ses thèmes de prédilection : le conflit entre le masculin et le féminin, le temps qui passe et ses effets sur le corps, et des thèmes plus « fortement sociaux » sur l’immigration, les sans-abris et sur la guerre, avec deux films, sur les clandestins et sur la guerre.

Ses projets artistiques se positionnent dans une démarche humaniste, à travers laquelle elle cherche à faire émerger les invisibles et nous confronter aux violences auxquelles ils font face.

« J’ai donné tout mon temps, toute ma vie à réaliser des œuvres et donner mon point de vue sur la société et sur les droits de la femme et de l’homme, sur la lutte des femmes. Le rôle de l’artiste c’est de témoigner de son temps, je parle de la lutte pour les droits. »

Actuellement elle travaille sur les violences faites aux femmes avec un projet exposé à Turin « Merveille de la vie » titre provocateur mais qui, au final, nous emmène vers un parcours de réconciliation avec la vie.

A Paris, Riccarda Montenero et Faé A. Djéraba, – le duo Liberté, Femmes magiques – nous présente leurs œuvres photographiques sous le titre « Songe, ô futur cadavre, éphémère merveille, avec quel excès je t’aimais », à partir d’une histoire personnelle de violence, qui est aussi celle de millions de femmes et de la société toute entière. Riccarda Montenero a conçu une performance, qui est interprétée par et avec Sofia Valdiri, performeuse et écrivaine, sous le titre de « Victime non coupable », à la galerie Mémoire de l’avenir jusqu’au 28 mars.

Avant tout, elle pense conclure tout son travail avec un regard positif, présente la violence et le chemin pour sortir de la douleur et de la souffrance.

A la base de tous les thèmes qu’elle traite il y a la recherche de la félicité. L’être humain vient au monde pour rechercher la félicité, le bonheur et chacun doit faire son parcours et tenter le vol.

Rencontre avec Sofia Valdiri

Sofia Valdiri est une artiste indépendante pour qui le théâtre n’est pas un endroit fermé, obscure mais c’est plutôt une expérience qui permet d’appréhender et de se rapprocher d’un sujet intensément.

Elle a décidé de participer au projet de Riccarda Montenero et de Fae A. Djéraba, duo Liberté, Femmes magiques, parce que toutes ces questions de violence l’interpellent, étant dans une situation particulière « de femme porteuse d’un handicap », elle s’est heurtée à de nombreuses situations de violence.

Elle a désiré conclure sa performance « Victime non coupable » par un texte fort de sa composition sur le type de regard qui peut réduire ou anéantir une personne.

L’agresseur la noie avec son regard, la transforme en poupée et la plonge dans la mer. La victime se relève, ressort de l’eau pour aller vers d’autres territoires. Elle reprend la parole et demande à l’agresseur d’ouvrir les yeux, dans un face‑à‑face compliqué pour se voir, se rencontrer.

Dans les situations d’oppression et de discrimination, elle pense vraiment que cette reprise de pouvoir sur soi-même passe par les mots ; il faut reprendre la parole et ne rien laisser sous silence et affirmer son positionnement face à la violence.

Vous pourrez voir cette performance à Paris :

  • Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Place d’Italie à 13h
  • Le 10 mars, sur le parvis de la Défense, en bas des escaliers de la grande Arche. Deux rendez-vous : à 12h puis un autre à 17h. Le but de cette action est d’amener le public à une réflexion sur la relation qui s’instaure entre un lieu public dans la ville et la femme.

 

Riccarda Montenero : https://riccardamontenero.com/

Sofia Valdiri : point-suspensions.org

Faé Djéraba, facebook Faé Djéraba

Galerie Mémoire de l’avenir : www.memoire-a-venir.org