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Bonjour, voisin.
Je suis Pablo_____, et j’habite _____
Si vous faites partie de la population à risque, je m’occuperai des courses pour vous afin que vous n’ayez pas à sortir.
Je pourrais alors laisser les sacs à votre porte pour qu’il n’y ait pas de contact.
Évidemment, c’est gratuit.
Mon numéro de téléphone est le _____________

Nous allons essayer d’analyser les conséquences de cet « accident » qui s’est invité dans nos vies. Nous avons choisi, consciemment, d’évoquer une conséquence positive : la solidarité.

En des moments difficiles, on voit que le meilleur de chacun ressort de plus en plus.

L’Espagne est en « état d’urgence » en raison du COVID-19 et cela implique de grandes conséquences. Nous en vivons déjà certaines et d’autres, inconnues, sont à venir. 

Il y a quelques jours, quand on a commencé à savoir que des personnes étaient contaminées en Espagne, les gens se sont rués sur les masques et solutions hydroalcooliques. Quelques jours plus tard, tous les stocks de papier toilette ont disparu en peu de temps des magasins. Ils ont à peine le temps d’en remettre dans les étals, face à une demande absurde d’une grande partie de la population.

Quand il parut évident que le gouvernement allait déclarer l’état d’urgence, les gens sont devenus fous et ont acheté de la nourriture de manière compulsive.

Les licenciements ont commencé. Mais c’est un sujet qui mérite un article à part.

Ce ne sont que quelques unes des conséquences « négatives » tangibles observées.

Il est évident que cela met à risque une partie de la population qui a un pouvoir d’achat limité (les prix de certains produits de base se sont envolés, les chômeurs ne pourront pas payer leurs factures), ou qui a besoin de masques et de solutions hydroalcooliques pour un autre type de maladie par exemple.

Sous ces comportements se trouve la peur, et l’individualisme sauvage que va nous mener au désastre dans lequel nous commençons à baigner.  Un désastre polyédrique dont l’une  des dimensions est que ce virus nous oblige à changer nos habitudes quotidiennes et relationnelles. Il se peut que rien de redevienne comme avant mais nous le verrons avec le temps.

Nous sommes tout de même profondément solidaires 

Aujourd’hui pour sûr, dans les moments les plus difficiles, et à chaque nouvelle épreuve, le meilleur d’entre nous ressort, tant individuellement que collectivement.

C’est de manière intentionnelle que je souhaite, dans cette première note et face aux conséquences du coronavirus, souligner la solidarité que certains secteurs développent pour continuer à travailler au service de la communauté. Le personnel des centres médicaux sanitaires et non sanitaires bien sûr, mais aussi les pharmacies, les commerces d’alimentation, les chauffeurs, les pompiers et toute entreprise qui continue à travailler. On ne les remerciera jamais assez pour les efforts qu’ils fournissent. 

Les artistes qui donnent des concerts gratuits sur internet ou les musées qui dévoilent leurs collections en mode virtuel offrent un autre mode de solidarité.

Et les personnes qui proposent volontairement leur aide sur les réseaux sociaux auprès de groupes à risque (comme les personnes âgées) pour qu’ils n’aient pas à sortir de chez eux ? Elles sont nombreuses.

On trouve facilement des affiches dans les quartiers, comme celle de la photo, on reçoit facilement des messages téléphoniques de personnes qui sont prêtes à aider « Eh chers voisins, avez vous besoin de quelque chose ? Je peux aller faire des courses pour vous »…

Cela ne vous paraît pas merveilleux ? Personnellement ces initiatives m’émeuvent. Surtout lorsque la solidarité se manifeste en une aide apportée à des personnes ou des groupes inconnus. Ma foi profonde en l’être humain et son fonctionnement croît et mon cœur s’emplit de joie.

Dans ces circonstances, on peut choisir entre la peur et l’individualisme… ou la solidarité et le « nous ». En réalité, il me semble que la plupart d’entre nous penche pour la deuxième option. Le gouvernement espagnol en est conscient et a appelé à la solidarité et à la prise de mesures qui protègent au maximum les gens. C’est essentiel pour en finir avec l’épidémie.

Quelque chose peut changer. Cela vaut la peine de continuer à avancer dans cette direction, celle des actes solidaires sans récompense qui mettent l’accent sur le groupe. Qu’avons-nous de mieux à faire ?

 

Traduction de l’espagnol : Frédérique Drouet