Pour la première fois depuis le quinquennat d’Emmanuel Macron, 9 syndicats de fonctionnaires (CGT, Unsa, FSU, Solidaires, FA-FP, CFE-CGC, CFTC) ont fait front commun et lancé un appel à la grève et à manifester le 9 mai pour protester contre le projet de réforme de la fonction publique, qui sera examinée à partir du 13 mai à l’Assemblée Nationale.

Ce projet de loi de transformation de la fonction publique remet en cause le Statut général des fonctionnaires, l’égalité des droits des agents et des usagers ainsi que l’accessibilité aux services publics.

150 manifestations dans toute la France. Les écoles, les hôpitaux, les bureaux de poste, les transports et les transports aériens ont été les principaux secteurs impactés par cette grève.

Question à Mme Daniéle Obono, députée de la 17e circonscription de Paris.

Pourquoi participez vous à cette manifestation ?

« Je suis là pas seulement pour défendre le service public mais pour le renforcer. La réforme qui va être débattue à l’Assemblée Nationale est une remise en cause du service public. On en voit les conséquences : le mouvement des gilets jaunes, des gares qui ferment, des hôpitaux qui ferment aussi, ainsi que des classes. C’est une vision et une politique d’austérité alors qu’il faudrait un véritable investissement public car c’est le bien commun de tous. On voit aussi les conséquences désastreuses avec le procès de France Télécom où cette logique amène les gens à la souffrance, voire au suicide. »

Et au niveau européen, quelles actions pourraient être faites ?

«  Il faut sortir des traités car ils empêchent de défendre les services publics et de les développer. Comme pour la transition écologique, c’est un investissement public et massif qu’il faut. La question fondamentale est : Est-ce qu’on est prêt à désobéir ? La France pourrait être à l’avant garde, avec d’autres partenaires, Podemos , le bloc de gauche, avec des partis scandinaves et c’est cette Europe là qu’il faut renforcer. »

Vous parlez de désobéir pouvez vous préciser ?

«  Désobéir en tant que gouvernement car la France est la 2ème économie du continent, et ce n’est que parce que les gouvernements successifs ont accepté le diktat de l’Union Européenne et les choix libéraux de Mme Merkel que nous en sommes là. Nous sommes responsables du désastre qui a mis à sac les pays comme la Grèce et c’est donc de notre responsabilité et c’est une exigence démocratique et sociale de remettre tout cela en cause. »