Vendredi dernier, le 31/08/2018, dans la ville de Mar del Plata, en Argentine, la première présentation du livre, l’Art d’accompagner a eu lieu à la Chambre du Commerce, principalement pour ceux qui travaillent dans l’accompagnement thérapeutique, médecins, infirmières, soignants à domicile, etc.

Nous transcrivons ici quelques mots de l’auteur sur son travail :

De nombreuses personnes se trouvent en situation de s’occuper des autres et de les accompagner. Beaucoup de doutes et de questions surgissent souvent :

Quelle est la chose la plus appropriée à faire ? Que dire, ou que taire à chaque instant ? Comment calmer la souffrance mentale qui opprime le cœur de la personne que nous accompagnons ? Comment aider à « guérir » les blessures de l’esprit qui semblent déborder le cœur de ceux qui partent et de beaucoup de leurs proches ? Comment contribuer à ce que la réconciliation et l’amour profond déploient leurs ailes et transforment la vie et aussi la mort ? Comment répandre et rayonner la bonté et la vraie compassion qui nichent au plus profond de nous-mêmes ?

Ces contributions, ces expériences et ces pratiques s’encadrent dans un projet que l’on pourrait nommer : humaniser la santé. C’est-à-dire, intégrer dans la pratique clinique les aspects qui composent l’intériorité et la spiritualité humaine, en comprenant que ce n’est qu’avec un regard et une attention qui intègrent les aspects physiques, psychologiques et spirituels que nous répondrons à la totalité des besoins de chaque être humain, et plus précisément dans ce cas, à ceux qui passent par des moments critiques et très significatifs au seuil de leur vie.

Il est important de faire la distinction entre « douleur » et « souffrance ».

La « douleur  » est physique et sa régression dépend du progrès de la société et de la science. Dans ce domaine spécifique, les progrès de la science médicale au cours des dernières années ont permis le développement d’innombrables mécanismes pour minimiser la douleur physique et améliorer la qualité de vie des personnes en soins palliatifs.

La « souffrance  » est émotionnelle et mentale. Nous souffrons par peur de perdre ce que nous avons, par peur de ne pas atteindre ce que nous voulons, par peur de la maladie, de la solitude, de la mort et par peur en général. L’isolement, l’angoisse, la désorientation, la violence externe et interne sont généralement les conséquences de la souffrance mentale lorsqu’elle ne peut être traitée de manière appropriée.

La souffrance est mentale et son recul dépend d’une profonde réconciliation avec soi-même et avec les autres.

La douleur physique et la souffrance mentale interagissent, se rétro-alimentent et doivent nécessairement être abordées de manière holistique.

Ce guide se concentre sur la souffrance mentale et les moyens de l’éviter, ce qui influencera certainement aussi les développements positifs dans le domaine de la douleur physique.

Il ne faut pas croire qu’il y ait toujours à dire ou à faire quelque chose en particulier. Souvent, la chose la plus importante est « présence ». Il s’agit d’une présence pleine, dans une paix profonde, dans le silence, le sentiment que tout mon être est là, accompagnant l’autre. Ma tête, mon cœur et mon esprit sont pleinement là, sans distractions. Il s’agit d’une communication de « cœur à cœur », avec peu ou pas de mots. On fait l’expérience d’une rencontre intérieure et d’une paix profonde avec l’autre. « Être » à côté de l’autre, dans un silence profond, ressentir le meilleur de soi-même et essayer de ressentir le meilleur et le plus profond de celui que nous accompagnons devient une pratique de guérison. Une communication et un accompagnement profonds et essentiels se produisent également au travers d’un silence affectueux et respectueux.

Les photos sont de Pressenza :