Par France Libertés

Cette semaine [N.d.E. 11 juillet 2018], pour ce nouveau numéro de notre série sur les alternatives de lutte contre le changement climatique par l’eau, nous nous intéressons à l’empreinte eau, un outil qui favorise la transparence.

Le calcul de l’empreinte eau a été fait pour la première fois en 2007 par Arjen Y. Hoekstra, professeur de Gestion Hydrique à l’université de Twente (Pays-Bas) et Ashok Kumar Chapagain directeur scientifique du Water Footprint Network. « Water footprint » ou l’empreinte eau a pour objectif de quantifier notre utilisation de l’eau au travers de nos produits de consommation. Par exemple, combien coûte réellement une tasse de café ? C’est-à-dire en comptabilisant toute l’eau nécessaire pour sa production, sa transformation et son acheminement au lieu de consommation. L’objectif de cette empreinte est de rendre visible ces processus afin de sensibiliser et responsabiliser consommateurs et entreprises pour ainsi enclencher une meilleure gestion de l’eau dans le monde.

L’empreinte eau se définie comme le volume total d’eau douce utilisée pour produire les biens et services consommés par l’individu, le territoire, l’entreprise, ou la filière. Elle prend en compte l’ensemble de l’eau consommée de manière directe ou indirecte : en partant de la production de matières premières jusqu’à la fin de vie du produit. Elle englobe les activités humaines domestiques, industrielles et agricoles et leurs impacts sur l’eau en se basant sur trois critères d’évaluation. Ces critères regroupent :

  • l’empreinte eau bleue : consommation des eaux de surface et des eaux souterraines ;
  • l’empreinte eau verte : consommation des eaux de pluie ;
  • l’empreinte eau grise : volume d’eau utilisé pour diluer les polluants.

L’accroissement des échanges internationaux a conduit à une multiplication des déplacements d’eau virtuelle. Ainsi plus de 20% de l’eau utilisée quotidiennement pour les besoins humains est déplacée hors de son bassin versant d’origine.

L’empreinte eau, en étant généralisée, apporterait de nouveaux éclairages sur notre consommation d’eau. Elle servirait d’indicateur afin de caractériser la pression exercée par les activités humaines sur la ressource en eau : en rendant visible l’eau directe et indirecte utilisée. En allant plus loin, cette empreinte pourrait permettre d’agir sur la répartition de l’eau selon ses usages (vitaux, secondaires ou surconsommation) et éventuellement permettre de réajuster sa tarification.

Perrine Bouteloup


Une série sur les alternatives sur l’eau et le climat

Le changement climatique est intrinsèquement lié à l’eau, tant par ses causes que par ses conséquences. Les conséquences, nous les connaissons tous-tes : sécheresses, désertifications, inondations et autres catastrophes climatiques sont toutes liées au surplus ou à l’absence d’eau. Concernant les causes, en revanche, notre gestion des cycles de l’eau est rarement considérée comme un facteur du changement climatique. Pourtant, les activités humaines sont responsables de nombreuses perturbations du cycle de l’eau, participant ainsi au dérèglement climatique aux niveaux local et global. Heureusement, ce processus est réversible.

C’est pour valoriser les alternatives qui existent que France Libertés et Une seule Planète proposent un parcours numérique. Ce format vous permet de naviguer librement entre 11 étapes construites autour de notions clés: rétablir l’équilibre du cycle de l’eau, les alternatives dans le domaine agricole ou en zone urbaine, les zones humides, la déforestation, l’eau comme levier d’action… De nombreuses ressources, vidéos, podcast, montrent que les solutions existent. En partageant les bonnes pratiques, nous avons voulu montrer que chacun peut agir, à son échelle, et être acteur de la lutte contre le dérèglement climatique.

L’article original est accessible ici