« Je suis Curial », « Je suis Botzaris », « je suis Crimée »… « Qu’est-ce que cela veut dire Botzaris ? » me demande cette femme vivant au Mexique venue soutenir les mamans ce samedi 25 novembre 2017. Ces phrases écrites à la main sur des panonceaux sont entassés sur le parvis de la Mairie du XIXème à Paris. Tout autour, une petite tribune, des dizaines de mamans, de voisins, au total, une centaine de soutiens venus dire STOP à la violence dans les quartiers avec pour seul objectif pacifier les rues de leur arrondissement tant chéri. Ce collectif de citoyens battra le pavé pendant plus de 3 heures s’arrêtant à des points stratégiques pour des prises de paroles fortes, percutantes et bouleversantes.

Mais pourquoi cette marche pour la paix dans le XIXème arrondissement de Paris ? C’est que les rues de cet arrondissement populaire de Paris (comptant avec presque 25 % de sa population au chômage) sont régulièrement théâtre d’agressions entre bandes rivales. Des bagarres entre quartiers, parfois entre rues. En septembre dernier certains jeunes de l’Avenue de Flandre s’opposeront si violemment à d’autres bandes des rues Curial et Cambrai, que Boubou, 18 ans, y trouvera la mort. Tout juste 1 an après que son frère ait lui aussi été tué lors d’une bagarre similaire. Selon un habitant né dans le quartier, ce sont des rivalités invisibles entre deux quartiers qui sont à la source de ces guerres. Et Les voisins ont peur que les futures générations ne soient prises, elles aussi, dans ce cercle vicieux de la violence à la violence.

C’est pourquoi deux habitantes du quartier, deux mamans ont décidé de prendre les choses en mains (à la suite de la mort du jeune Boubou) vite rejointes par une cinquantaine d’habitants prêts à fouler le quartier avec elles et à dénoncer à voix haute ces violences.

Pour aller plus loin et pacifier l’arrondissement tout entier, plusieurs projets sont en chantier, notamment celui d’organiser une fédération d’associations.

En attendant, ces mamans courageuses, sortent chaque soir veiller sur les quartiers pour empêcher que la violence ne surgisse au coin de la rue annonçant un nouvel épisode provocateur qui pourrait de nouveau mettre le feu aux poudres.

Voici des photos de l’évènement de Brigitte Cano, Sylvène Baroche et l’équipe Pressenza :