Au terme de trois semaines de négociations intenses, menées par la présidente de la Conférence Elayne Whyte, ambassadrice du Costa Rica, les gouvernements vont se réunir ce vendredi 7 juillet (10/13H) aux Nations Unies à New York pour voter l’adoption du Traité d’interdiction des armes nucléaires.

 Environ 130 États ont participé à la seconde session de ces négociations historiques du 15 juin au 7 juillet 2017, à l’ONU, New York, au cours desquelles ils se sont accordés sur un projet de texte. Dans sa version finale, le traité prévoit notamment l’interdiction catégorique des armes nucléaires, la possibilité pour les États dotés d’armes nucléaires d’y adhérer en s’engageant avec un calendrier à détruire leurs arsenaux. Il contient également des dispositions très fortes concernant l’assistance aux victimes et la réhabilitation de l’environnement. 

 « Le monde attend ce traité historique depuis plusieurs décennies. Son adoption va permettre de relancer les efforts de désarmement nucléaire, accentuer la pression sur les États dotés de l’arme nucléaire et de stigmatiser encore plus ces armes inacceptables » déclare Jean-Marie Collin, membre du CA d’ICAN France, présent à New York.

 Une fois adopté, le texte sera ouvert à la signature et à la ratification à partir de septembre 2017. Ce traité est le résultat d’une mobilisation importante de l’ensemble de la société civile — soutenue par un grand nombre d’États dont l’Autriche, le Mexique et l’Afrique du Sud — visant à faire reconnaître les conséquences inacceptables que font peser ces armes sur l’humanité et l’environnement. Avec ce traité, les armes nucléaires rejoignent la liste des armes interdites par la communauté internationale : les armes biologiques (1975), les armes chimiques (1997), les mines antipersonnel (1999), et les bombes à sous-munitions (2010).

 La France, en dépit de son engagement à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives au désarmement nucléaire n’a pas participé à ces négociations historiques. Au cours des derniers jours, son attachement à la dissuasion nucléaire a d’ailleurs été réaffirmé à de nombreuses reprises, dans : 

  • le rapport sénatorial sur La nécessaire modernisation de la dissuasion nucléaire

  • le discours du Congrès du président Macron qui a décrit la dissuasion comme « la clé de voûte de la sécurité en France », ou la visite de ce dernier à l’Île Longue le 4 juillet dernier. 

« Il est très décevant de constater que la France s’entête à poursuivre sa doctrine de dissuasion nucléaire, à moderniser son arsenal, et à ignorer l’avancée majeure que représente ce traité » pour Patrice Bouveret, membre du CA d’ICAN France, ajoutant : « Nous disposerons bientôt d’un nouvel outil fort qui va nous permettre d’appuyer notre travail auprès de la population française et des représentants politiques avec pour objectif la vision d’un monde exempt d’armes nucléaires ».