L’assurance qu’un traité soit finalisé d’ici le 7 juillet prochain se renforce suite à la publication, lundi 22 mai, à l’Office des Nations Unies à Genève, du premier projet officiel d’un traité interdisant les armes nucléaires.

ICAN France considère la publication du projet de texte pour un traité d’interdiction des armes nucléaires comme une étape essentielle dans les efforts déployés ces dernières années pour prohiber ces armes de destruction massives et non discriminantes. Ce projet de traité représente une avancée importante vers leur élimination finale.

Beatrice Fihn, directrice générale de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, a déclaré : « La formulation retenue est forte et interdit de façon catégorique les armes nucléaires. La présidente des négociations, l’ambassadrice Elayne Whyte Gomez, du Costa Rica, a retenu les principaux éléments convenus lors des discussions en mars dernier. Et même si nous nous attendons à ce que le projet de texte suscite le débat à mesure que le processus de négociation avance, nous sommes confiants qu’il constitue une base solide pour adopter un traité d’ici le 7 juillet prochain ». Elle a poursuivi en notant : « Nous sommes particulièrement satisfaits que le texte soit ancré dans les principes humanitaires et s’appuie sur des interdictions antérieures concernant d’autres armes inacceptables, telles que les armes biologiques, les armes chimiques, les mines antipersonnel, et les armes à sous-munitions ».

Les pays doivent maintenant terminer le travail et finaliser un traité lors de la seconde session des négociations, qui débutera le 15 juin 2017 et s’achèvera le 7 juillet 2017 au siège de l’ONU à New York.

ICAN France précise : « Maintenant que nous avons un projet de texte, les états dotés de l’arme nucléaire ou les états membres d’une alliance nucléaire doivent saisir l’occasion de prendre part aux discussions de façon productive.  Leur refus de participer ébranlerait toute objection qu’ils pourraient avoir une fois que le document sera achevé. C’est un véritable test de leur engagement en faveur d’un monde sans armes nucléaires. »

La France ne peut pas ignorer cette avancée pour la sécurité internationale qui viendra renforcer la non-prolifération nucléaire. Désormais, le Président Macron doit prendre ses responsabilités, « rester en marche avec une diplomatie ouverte et participative ou rester dans l’ombre des politiques de ses prédécesseurs » ! ICAN France appelle la France à participer à la seconde session des négociations. Dans le cas contraire, sa diplomatie du désarmement nucléaire perdrait toute crédibilité.

Plus de 130 pays ont participé à la première session des négociations qui s’est déroulée en mars et pendant laquelle les participants ont présenté leurs positions initiales, ainsi que les objectifs à inclure dans le traité. Presque tous se sont concentrés sur l’impact humanitaire des armes nucléaires et la menace qu’elles représentent pour chaque pays. La plupart ont également comparé l’interdiction des armes nucléaires aux interdictions précédentes concernant les autres types d’armes de destruction massive et qui ont eu un impact significatif et ont changé les comportements internationaux.

En conclusion, pour Beatrice Fihn « les armes nucléaires sont moralement inacceptables au 21ème siècle. Conçues pour tuer des civils sans aucune discrimination, cette technologie des années 1940 met en danger chaque jour un nombre incalculable de vies. Leur existence affaiblit la crédibilité morale de chaque pays qui dépend de ces armes. Un traité pour les interdire, comme première étape vers leur élimination, aura un impact réel et durable ».

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