Pressenza présente la synthèse préparée par l’Equipe d’investigation du Groupe parlementaire de la Patrie, qui montre de manière schématique le contexte sur le Venezuela depuis décembre 2015.

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1. La droite a gagné la majorité de l’Assemblée Nationale (AN) en décembre 2015.

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2. Son principal objectif depuis son arrivée à l’Assemblée a été de démettre le président Maduro.

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3. Pour y parvenir, la droite a tardé 4 mois à débattre sur la méthode à suivre pour démettre le président, considérant au moins les options suivantes:

a. Exiger sa démission.

b. Jugement.

c. Déclarer son incapacité mentale.

d. Faire annuler les élections en argumentant que le président est de nationalité colombienne.

e. Amendement et/ou réforme constitutionnelle pour raccourcir la durée du mandat présidentiel.

f. Constituante.

g. Pression sociale dans la rue.

h. Référendum révocatoire.

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4. Fin avril, ils ont décidé d’activer le processus pour solliciter un référendum révocatoire.

a. En activant le mécanise en avril et non pas en janvier -mois qui représentait la moitié de la période constitutionnelle du mandat présidentiel- la droite n’avait pas le temps de réaliser le révocatoire en 2016, puisque les périodes de temps établies dans la normativité qui régule son activation et convocation établissent une procédure qu dure plus de 260 jours.

b. Faire le référendum en 2017 implique que, en cas de succès, la personne qui devra conduire à terme le mandat du président révoqué est son vice-président exécutif, ce qui implique que ce soit un chaviste qui complète la période présidentielle jusqu’en 2019.

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5. Durant ces derniers mois, l’Assemblée Nationale a décidé de ne pas respecter les sentences du Tribunal Suprême de Justice qui annulaient ses actuations inconstitutionnelles. Parce que l’Assemblée a décidé de le défier, le Tribunal Suprême a décidé d’annuler toutes les actuations de l’Assemblée Nationale jusqu’à ce qu’elle ne respecte la loi et la Constitution.

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6. Malgré cela, le président Nicolas Maduro a toujours invité l’opposition à participer à un dialogue national pour résoudre les conflits de façon politique et pacifique.

a. Pour ces dialogues il a demandé l’appui de l’UNASUR avec la participation des ex-présidents Rodríguez Zapatero, Martín Torrijos et Leonel Fernández.

b. La droite a demandé comme condition l’incorporation du vatican, ce qui a tout de suite été autorisé par le président Maduro.

c.Toutes les tentatives de dialogue ont échoué jusqu’à maitenant, à cause des contradictions internes dans les rangs de l’opposition.

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7. Pour convoquer le référendum, la droite devait choisir d’abord 1% des signatures du registre électoral, dans le but de légitimer les organisations politiques promotrices du référendum. Ensuite, elle devait réunir 20% des signatures du registre, selon ce qui est établi par la Constitution vénézuélienne.

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8. La droite devait réunir seulement 195.000 signatures pour remplir les conditions du 1%, néanmoins, elle a présenté au Conseil National Electoral 1.957.779 signatures, parmi lesquelles se trouvaient non moins de 605.727 signatures frauduleuses, parmi lesquelles:

– 10.995 personnes décédées.

– 53.658 personnes qui ne font pas partie du Registre Electoral.

– 3.003 mineurs de 18 ans.

– 1.335 personnes inhabilitées pour cause de délits graves (homicides, narcotrafic, vol, escroquerie, abus sexuels).

– Plus de 9.000 dénonciations pour usurpation d’identité ont été présentées dans tous les Etats.

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9. Bien que le Conseil National Electoral ait détecté ces irrégularités, reconnues par la Commission nommée par la droite pour vérifier les signatures, la droite a quand même convoqué ses partisans les jours 26, 27 et 28 d’octobre à participer à la collecte des 20% de signatures, laissant de côté le fait que les registres frauduleux seraient soumis à une enquête judiciaire.

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10. Le jeudi 20 octobre, sept tribunaux nationaux de différents Etats du Venezuela, basés sur des dénonciations de citoyens affectés, ont dicté des mesures judiciaires ordonnant au CNE de suspendre toutes les procédures générées comme conséquence de la collecte du 1% des signatures, à cause des preuves d’usurpation massive d’identités.

– Conformément à ces décisions de justice, le CNE a suspendu la collecte des 20% de signatures.

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11. La droite a réagi en accusant le Gouvernement du Président Maduro d’avoir fait un coup d’Etat, mais n’a pas mentionné la responsabilité de ses dirigeants dans la fraude des 1% de signatures.

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12. Le dimanche 23 octobre l’Assemblée Nationale s’est réuni de façon extraordinaire, en se déclarant ouvertement « en rébellion » et a accordé les points suivants:

a. Déclarer que le Président Nicolas Maduro a fait un coup d’Etat et a rompu l’ordre constitutionnel

b. Solliciter à tous les organismes internationaux l’application de sanctions contre le Venezuela.

c. Dénoncer à la Cour Pénale Internationale les recteurs du CNE et les juges qui ont suspendu le processus de révocation.

d. Destituer les recteurs du CNE et les magistrats du Tribunal Suprême de Justice.

e. Prendre une décision au sujet de la supposée double nationalité du président Maduro afin de le destituer.

f. Prendre une décision au sujet de l’abandon de poste du président Maduro afin de le destituer.

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13. Points à prendre en considération :

a. Qui a vraiment fait un coup d’Etat contre qui?

b. La droite a fraudé dans la collecte du 1% des signatures, et le responsable serait le gouvernement?

c. La droite cherche à justifier une intervention étrangère à grande échelle en utilisant la suspension du référendum révocatoire et une supposée crise humanitaire comme prétexte ?

d. Un Parlement qui enfreint une décision judiciaire peut-il destituer les recteurs du CNE ou les magistraux de la Cour Suprême de Justice pour le seul fait de faire respecter la Constitution et empêcher une fraude à l’encontre de la souveraineté populaire ?

e. Est-ce que le fait que le Parlement prétende ignorer toutes les autorités et les décisions des autres Pouvoirs Publics, en plus de chercher leur destitution par des voies anticonstitutionnelles, ne représente pas une forme de coup d’Etat ?

f. Le Ministère des Affaires Etrangères a envoyé une note officielle au Président de l’Assemblée Nationale l’informant qu’aucune agence de son gouvernement n’a de registre de nationalité du président Nicolas Maduro. Est-ce que le fait de prétendre destituer un président en exercice depuis 3 ans, en l’accusant d’être d’avoir la nationalité d’un pays qui l’a officiellement nié, ne représente pas une forme de tentative de coup d’Etat ?

g. Pendant que l’Assemblé Nationale est en session, le président Maduro est en tournée à travers plusieurs pays de l’OPEP et autres, dans le but d’atteindre un accord afin de stabiliser les prix internationaux du pétrole, principal pilier de l’économie vénézuélienne. N’est-ce pas une tentative de coup d’Etat que de chercher la destitution d’un président pour abandon de poste, alors qu’il est public et notoire qu’il est en plein exercice de ses fonctions en tant que Chef d’Etat ?

h. Le peuple défendra sa Constitution dans la rue, sa Révolution et son président légitime.

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Source : http://vivavenezuela.over-blog.com/2016/10/que-se-passe-t-il-au-venezuela.html