Crédits Image : Alice Kus

En septembre 2011, j’avais déjà rapporté à Pressenza, le rôle que le pétrole moyennant euros de Saddam Hussein a peut-être joué dans la guerre d’Irak, semblable aux dinars d’or de Khadhafi :

 

« Si on essaie de comprendre ce qui se passe en Lybie, sans prendre en compte la crise globale, c’est courir le risque de trop simplifier les choses.  Nous pouvons dire « Que c’est le pétrole, idiot ! », et en plus, nous pourrions avoir raison, mais en partie seulement. Khadhafi n’était certainement pas un bon homme, mais il n’est pas pire que les autres autocrates de la région. Il a commis les mêmes crimes que ceux de Saddam Hussein. Il a tenté de bouleverser l’hégémonie du dollar en proposant que les transactions de pétrole passent au dinar d’or, une devise similaire à l’euro mais pour toute l’Afrique. Ceci était éminemment faisable, en particulier à cause du fait que Gaddafi possédait beaucoup d’or.  Ceci permettrait à l’Afrique d’avoir une indépendance financière et ainsi serait moins susceptible d’être exploité.

 

« Comme cela s’est produit, il y a quelques années de cela, Saddam a passé ses transactions de pétrole à l’euro, et l’OPEP cherchait à faire de même. De nombreux analystes ont estimés que cela ferait chuté la valeur du dollar de jusqu’à 40 %. Et puis les États-Unis ont commencé à parler d’armes de destruction massive, ce que c’était, pour le dollar. Cette devise avait abandonné toute prétention d’être soutenu par l’or, lorsque Nixon a décidé qu’elle n’en avait pas besoin en 1971, unilatéralement cela a annulée la conversion directe des dollars américains en or. Cela a mis fin au système existant des échanges financiers internationaux de Bretton Woods, créé afin d’empêcher que la faillite d’autres nations entraîne des guerres comme ça a été le cas de l’Allemagne pour le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale. »

Et maintenant, la Chine

 Selon Finian Cunningham, « L’escalade des tensions militaires entre Washington et Pékin en Mer de Chine orientale n’est que superficiellement due à la déclaration unilatérale de la Chine d’une zone de défense aérienne.  La vraie raison pour l’ire de Washington est une annonce récente chinoise qui prévoit de réduire ses avoirs sur les dollars américains. »

 

« Cette manœuvre pour retirer une part de ces 3,5 milliards de dollars de la réserve fédérale des États-Unis combinée avec l’augmentation de la Chine dans le commerce mondial du pétrole basé sur les devises nationales représente une menace mortelle au pétrodollar américain et à toute l’économie américaine. »

 

« Cette menace a la viabilité américaine qui est déjà au bord de la faillite, qui a une dette-record et l’effondrement social, pourrait expliquer pourquoi Washington a réagi de façon belligérante la semaine dernière envers la Chine lorsqu’elle a mis en place une zone d’identification de défense aérienne (ZIDA), qui s’étend sur 400 milles de la côte dans la Mer de Chine orientale. »

 

Une puissance nucléaire ayant une crise de colère

 

Jusqu’à quel point les États-Unis sont-ils prêts à démontrer leurs insatisfactions, faire des menaces voilées ainsi que des actes désespérées afin qu’ils passent pour une démonstration de force ?  Nous espérons que l’humeur d’Obama de devenir un négociateur, comme il l’a montré avec ses relations avec l’Iran, soit annonciateur d’un moment de bon sens, car en ce qui concerne le cas de la Chine, nous sommes face à un conflit potentiel entre deux puissances nucléaires et les conséquences pourraient avoir une incidence inattendue pour tout le monde.

Traduit de l’anglais par : Catherine Pageault