« Fédérer les colères contre le gouvernement » était le slogan clamé par les plus de 350. 000 personnes venues manifester dans les rues de Paris ce 10 septembre 2013 , contre le projet de loi du 18 septembre 2013 portant sur la reforme des retraites.

Le nombre semblait insuffisant, estimaient les opposants. La dernière manifestation sur les retraites avait rassemblé plus de monde, disent-ils.

Ces opposants quel qu’en soit le nombre, n’étaient pas là juste pour faire du bruit, mais leurs slogans évoquaient les vraies revendications, les vraies préoccupations des travailleurs de notre pays.
-Un  gouvernement à la botte du Medef !
-Préparer un affrontement ensemble !
-Les renversements dans la sécurité sociale ne s’ arrêteront pas ici !
-Répartitions des richesses…
-Une réforme « juste »
-Non au gel des salaires et des retraites malmenées !
-Tous ensemble pour faire reculer le patronat !
-Chômeurs à 25 ans précaires à 65, on en veut pas de cette réforme !
-La retraite à 100 ans Non merci !
-La retraite est une affaire de jeunes !
-Nos retraites nous les méritons, défendons les !
-Ce système ne nous offre aucun avenir !
-Taire nos revendications, pour eux c’est faire de l’argent !
-La finance dehors, l’humain d’abord !

Dans le cortège des manifestants, nous retrouvions les habituels partis : Front de Gauche, PCF, NPA, les syndicats, FO, CGT, CNT, SNES, FSU, Solidaires, Sud Santé et éducation, Attac, la fédération anarchiste, UNEF (étudiants), le Collectif des Sans Papiers, des comités internationaux de soutien aux turques, le comité de soutien aux syndicalistes de Latelec-Fouchana (syndicalistes essentiellement tunisiens), T.T.A.M.E groupe syndicaliste grec ou la section française du parti communiste grec KKE, le syndicat RATP, et beaucoup d’autres…
Tous étaient présents pour exprimer le mécontentement général.
Les dispositions que ce gouvernement s’apprête à voter pour la réforme des retraites sont comparables à celles mises en place dans nos pays voisins comme l’Espagne, la Grèce…
La réforme proposée par le gouvernement choque un grand nombre de citoyens, et diffère peu des propositions du précédent gouvernement sous la Présidence de M. Sarkozy.
La réforme des retraites se justifie par l’allongement de l ‘espérance de vie . Nous vivons plus longtemps donc nous pouvons travailler plus vieux. Il est important de distinguer la réalité aussi, il faut souligner cependant que si l’allongement de la vie est bien réel, le taux des maladies est aussi en nette progression.
Vouloir faire travailler 43 ans les salariés dépasse les expectatives de la plupart des français, qui ne veulent plus finir leurs jours au travail. Les conditions de travail depuis 2012 sont de plus en plus dures et favorisent la dégradation de la santé de nos salariés réduisant ainsi leur espérance de vie sans incapacité.
Un grand nombre de salariés placés dans des conditions de travail extrêmement dures mettent fin, bien souvent à leur activité professionnelle et liquident leur retraite sans avoir la durée de cotisation requise parfois après de longues périodes de chômage.
Ils subissent ainsi une diminution flagrante de leur pension !
L’argument « on vit plus longtemps il faut travailler plus longtemps » ne s’ajuste plus aux désirs des salariés français !
Un autre argument qui s’avère faux est que la France vieillit de plus en plus et que les retraites coûtent trop cher !
La responsabilité de l’Etat français est tout de même bien, de dédier une part plus importante de la richesse produite, pour payer ceux qui ont contribué avec leur effort à faire tourner la machine économique du pays !
D’après le Conseil d’Orientation des retraites, 1% de la richesse nationale supplémentaire suffirait pour équilibrer le système des retraites à législation constante : alors que 8% de la richesse nationale a basculé des salaires vers les revenus financiers aux cours des quatre dernières décennies.
Il existe une grande désinformation sur le coût réel des retraites. Il y a deux types de financements : Les retraites privées financées par capitalisation, dont le coût est bien plus élevé que le coût des retraites par répartition. Les retraites par répartition s’organisent avec la prise en charge solidaire et sans coût des pensions, de chaque génération par les générations suivantes tandis que les retraites privées par capitalisation s’avèrent plus risquées et coûteuses car elles dépendent des marchés financiers (banques, assurances…) mais surtout parce qu ‘elles doivent rémunérer tout un réseau d’intermédiaires et d’actionnaires. Ces fonds de pension multiplient les opérations boursières de manière brutale et mettent bien souvent les entreprises sous pression en les rachetant et ensuite imposant des plans sociaux pour faire rebondir leur valeur financière.

Ce sont les finances qui coûtent trop cher, pas nos retraites !

Nos gouvernants se plaignent qu’il n y a plus d’argent dans les caisses alors ils imposent des réformes dans la lignée des politiques d’austérité comme dans les pays voisins…
Selon le rapport Moreau, la cause des déficits du système des retraites proviendrait de la spirale récessive entretenue en Europe. La crise une fois instrumentalisée permet d’approfondir les réformes mise en œuvres ces dernières années ! Pourtant le grand trou noir ne provient pas des retraites mais bien des « cadeaux » fiscaux aux lobbys, aux grandes sociétés ou de l’impunité des banquiers malhonnêtes!
La réalité c’est qu’en France depuis 2012,  les 500 français les plus riches ont vu croître leur fortune de 25% et vivent actuellement de leurs dividendes qui atteignent les plus hauts niveaux historiques.
Il est inutile d’essayer de résoudre tout avec l’austérité. Il serait plus judicieux de s’attaquer aux véritables problèmes : la finance, les évasions fiscales, la corruption…
Le gouvernement actuel pense que l’unique issue à la crise est d’augmenter la croissance économique et la compétitivité or les politiques de compétitivité ont bien démontré leur inefficacité :
la lutte de tous contre tous, revient à promouvoir la baisse de salaire donc de consommation, la dégradation des conditions de travail, l’abandon des services publics, des retraites…
En définitive la régression et l’aggravation des crises sociales, écologiques et démocratiques.
Selon le « Petit guide d’autodéfense en temps de réforme des retraites » d’Attac, partager serait tourner le dos à la logique néo-libérale qui exige toujours plus de profit, de production, d’exploitation de ressources naturelles, de pollution. Le partage permettrait de construire une société fondée sur un autre rapport au travail, dans lequel la course à l’accumulation et à la productivité céderait le pas à des modes de vie à la fois plus solidaires et écologiques. Il ne s’agit plus d’une Utopie, mais bien d’une condition concrète pour sortir de l’impasse, une option à portée d’un gouvernement doté d’une vraie volonté politique … ou placé sous une forte pression citoyenne !

« Il existe des pistes d’alternatives pour garantir une retraite de qualité, basée sur une répartition juste des richesses dans le cadre d’une société où il fait bon vivre… »

« Le gouvernement nous écoute beaucoup ( dialogue avec partenaires sociaux) mais nous n’avons pas le sentiment pour autant que nous soyons entendus » citations du guide d’Attac

(http://www.france.attac.org/articles/petit-guide-dautodefense-en-temps-de-reforme-des-retraites )

Il me semble qu’il est temps de nous poser les bonnes questions…
« Quelle société voulons-nous ? »