Marque de soutien devant l’Ambassade de Bolivie en Argentine | Photo de Ariel Umaño.

Le Président de l’Etat plurinational de Bolivie a contacté par téléphone le journaliste Victor Hugo Morales. Ils se sont parlé avec respect et sur un ton de camaraderie.

Le leader autochtone a mentionné le surprenant accueil réservé par ses compatriotes, et la réaction rapide et décidée des pays frères. “La soeur Cristina, José Mujica d’Uruguay, le frère Maduro, le frère Correa d’Equateur » sont de ceux qui se sont réunis rapidement pour rédiger une note de rejet contre sa détention et contre la violation des conventions internationales.

“Tous unis pour la dignité, non seulement celle de la Bolivie mais aussi celle de toute l’Amérique Latine, pour la dignité des peuples qui luttent historiquement pour la libération face à divers empires », déclara-t-il.

Il continue sur la décision prise par la France, le Portugal, l’Espagne et l’Italie. « Je n’arrive pas comprendre comment l’Europe, qui fut un grand défenseur de la démocratie et des droits humains, est maintenant la première soumise aux instructions données par le gouvernement nord américain ».

Il accuse les Etats Unis de vouloir l’intimider, et ainsi intimider tout le continent. « En quoi ai-je pêché, ai-je commis un délit ? Parce que je suis indigène et anti-impérialiste ? Parce que je remets en cause toutes les politiques qui entraînent des inégalités en Amérique Latine et dans les Caraïbes ? Voici notre délit. Parce qu’ils utilisent les gens pour faire taire le continent. Nous sommes un peuple en train de se libérer, nous sommes des mouvements sociaux, nous sommes des hommes politiques au 21ème siècle. Nous avons besoin de nous libérer. Et de le faire avec nos propres politiques, des politiques issues des peuples latino-américains, dans chacun des pays, sans l’imposer comme ce fut toujours le cas. Au niveau économique avec le FMI et la banque mondiale. Au niveau militaire, en manœuvrant depuis les Etats-Unis les forces armées d’Amérique Latine. Et au niveau politique, en organisant les coups d’état depuis les ambassades pour arriver à l’élection, certes démocratique, de gouvernements, mais avec une tendance anti-impérialiste ».

Il fait également référence aux temps qui courent : ce sont les peuples qui dominent en Amérique Latine. « Je ne comprends pas, je le dis humainement, qu’en ces temps, ils tentent de dominer des empires. Ce temps est révolu, nous ne sommes plus au temps des monarchies, des hiérarchies. Les peuples, les mouvements sociaux sont le présent, ils luttent pour leurs revendications et des transformations en Amérique Latine. Essayer de les faire taire ne sert à rien et ne servira jamais à rien. »

Evo Morales adressa ses remerciements pour les marques de soutien reçus et approuva le rôle des mouvements sociaux qui créent une conscience « sur les latino-américains, la politique et notre souveraineté. »

Il termine en réaffirmant la volonté du continent. « Nous rejetons l’idée que quelques pays européens essaient encore de nous effrayer, de nous faire taire. Jamais ils ne feront taire l’Amérique Latine. Jamais elle ne s’inclinera. Je le répète à nouveau, nous avons des droits, nous sommes un continent, nous allons continuer à rendre sa dignité à l’Amérique Latine et à tous les peuples du monde”.

Traduction de l’espagnol : Frédérique Drouet