Après des semaines d’ organisation  et de préparation, d’affichages et de diffusion sur les réseaux et distribution de tracts dans le métro parisien, la tant attendue Grati- feria a fait son apparition…

Mais qu’est-ce donc que ce nouveau terme de Grati-feria, d’ où provient-il ?

Les premiers à avoir lancé le projet sont les Argentins suivis des  Espagnols sous le joug de la crise. Une nouvelle alternative à la crise économique que traverse leur pays. Une économie sans argent, une économie qui donne à tous. Une économie de l’abondance en opposition à l’économie de la précarité et de l’austérité.

Tout le monde peut organiser une Grati-feria, à la seule condition que le lieu soit public, ouvert à tous, et qu’aucun droit d’entrée ne soit exigé. Les dons sont en bon état, et en état de fonctionner.

Les objets que nous avons dans nos placards, nos garages, une multitude de choses, qui ne nous sert plus. Bien garder en mémoire, qu’il n’y a pas de récupération politique ou commerciale.

Une manière de se libérer de tous ces objets inertes, et de leur donner une seconde vie, en les offrant en cadeau à d’autres.

Selon Gandhi :

 » Garder en possession un objet dont on n’a pas besoin, c’est un vol  »

A 14h la pluie n’était pas au rendez-vous mais le vent par contre déplaçait les objets trop légers posés au sol.

Ce samedi 13 avril jour du rendez-vous pour  tous à Paris. C’est vers 15h que les premiers visiteurs se sont présentés (plus de 200 personnes) ont déposé sur les toiles de couleurs leurs dons. Sur  la place de la bourse, une occupation symbolique a eu lieu, choisie par les militants du mouvement « nous ne payerons pas leur dette ».

Une heure après, la moitié de la place était semée de petits objets individuels que chacun à tour de rôle déposait…. livres, plantes, vêtements, jouets, aliments, accessoires de vêtements, étagères en plastique, chargeur de téléphone,  etc …

Sur l’espace public, différents stands artisanaux informant sur le mouvement RDM, « ils nous appelés les indignés », sur d’autres des mouvements faisant allusion à la récupération et protection de notre terre-mère nature, certains membres du collectif colibri de Paris…

Tous venus pour informer la population sur les autres alternatives possibles pour traverser cette crise, une des clés est LA SOLIDARITE entre nous. Une sono avec la musique de HK et les Saltimbanks avec la chanson « on ne lâche rien ».

Au son de cette musique les indignés s’égayaient malgré les nuages à proximité et s’ouvraient aux passants afin de tisser des liens avec les nouveaux venus ou curieux de passage.

Certains visiteurs bien contents de trouver soit un jouet pour leur enfant, soit un vêtement dont ils ne peuvent pas se payer le luxe ou tout simplement venir se ravitailler en aliments comme les fruits.

Un atelier d’art auto-géré sur un des flancs de la place nommé « le coin des artistes » a aussi été monté, où chacun pouvait participer librement en y laissant ses pensées sur une pyramide montée avec des caisses en cartons recouvertes de papier blanc. Le matériel mis a disposition des participants : peintures, craies et colles. Laissant cours à leur libre imagination ou création.

L’atelier était garni avec les parapluies donnés par l’atelier «  les parapluies de la liberté », atelier d’artivisme  gratuit pour tous. (Facebook : les parapluies de la liberté).

Sur les parapluies sont peints des slogans comme « aucun être humain n’est illégal » ou  « l’imagination est un don précieux » «l’être humain d’abord, l’être humain toujours »….

Un jeune avec une flûte médiévale s’est impliqué spontanément et s’est mis à jouer comme dans le conte « Le Joueur de flûte de Hamelin » des frères Grimm. Le son de la flûte mélodieuse a enchanté le public, qui a applaudi avec ardeur le jeune homme.

La Grati-feria a permis la rencontre de personnes de tout type, depuis les sans- logis jusqu’aux personnes militantes de colibris ou d’autres associations, tous dans une ambiance chaleureuse et conviviale, sans étiquettes. Juste de simples citoyens.

Malheureusement, la pluie s est déclarée en plein après- midi vers 17h30 et les organisateurs ont dû couvrir tous les dons avec des bâches en plastique… Malgré cela  l’assemblée-débat a eu lieu et chacun a pu faire entendre sa voix autour du sujet « les alternatives possibles à la précarité ».

Des serveuses spontanées sont apparues au milieu de l’assemblée pour distribuer des gaufrettes sur un grand plateau métallique gratuitement.

A la fin de l’assemblée un peu de musique pour se détendre et danser sous la pluie.

La journée s’est terminée plus tôt que prévu à cause des circonstances défavorables de la météo. Mais la pluie n’a pas réussi à gâcher les ex-indignés de montrer leur joie de travailler pour créer ensemble et de se retrouver tout en dansant sous la pluie avec leur chanson favorite « on lâche rien ».