Par :  Raymond Djeziao

Il y a plus d’un demi-siècle que l’Afrique a fermé la parenthèse de la lutte pour  l’indépendance. Au début de cette période de liberté à disposer de soi-même, comme l’annoncent les indépendances sur le continent noir, on y reconnaissait  la joie et la fierté.

Des années plus tard, l’Afrique sera confrontée à de nombreuses incompréhensions qui là conduiront  droit dans le mur des conflits internes.

L’Afrique, dans sa démocratie adolescente, se retrouve en plein milieu d’une lutte pour le  leadership mondial, où les grandes puissances cherchent coûte que coûte à imposer leur suprématie. De ce fait, le pauvre continent noir va se voir courtisé et dépecé morceau par morceau par ces prédateurs qui lui imposent des mariages sans amour.

Victime de naïveté sur tous les plans, l’Afrique restera dans ces alliances, la manipulation épaule la démocratie adolescente afin de la conserver dans la dépendance et la maintenir ainsi dans l’adolescence pour mieux l’exploiter.

FMI, Banque mondiale, club de Paris… les bras séculiers de ces grandes puissances ne ménagent aucun effort et, sans aucun remord, proposent des solutions économiques et financières qui pillent jusqu’à l’appauvrissement  nos Etats. Ces partenariats occultes auxquels nous sommes liés sont menaçants et ont installé peu à peu  de la haine entre le peuple et l’État ; désormais,  il n’y a plus d’amour, ni de complicité entre l’État et le peuple.

Que se passe-t-il en ce moment? Il se passe que la jeunesse et le reste de la population africaine veulent en découdre avec leurs gouvernements qu’ils accusent d’être à la solde des grandes puissances. Les populations se voient abandonnées à leur propre sort, et les choix  politiques des Etats sont mis à mort par les pouvoirs occidentaux qui, dans leurs médias, traitent nos élus de dictateurs, attisant la fracture entre les peuples et leurs élus.

L’Afrique digne comme nous le disons aujourd’hui, est consciente que :

« Si un dirigeant reçoit les éloges des médias occidentaux, c’est très mauvais pour son peuple, mais qu’en le traitant de dictateur, ces dits médias le font percevoir comme sauveur par le peuple ».  Mais les peuples ont commencé à comprendre  ce jeu, et cela les rend très sélectifs dans leurs choix.

De la démocratie adolescente, nous voilà aujourd’hui au vingt et unième siècle avec la démocratie de jeunesse, ou jeune sans progrès, mais plutôt violente et forcée, elle est une période de tous les vices.  Elle parcourt tout le continent avec une mallette remplie de : guerres civiles, conflits inter‑ethniques, de conflits religieux, de graves crises sociales (éducation, santé, développement…), résultats de la mauvaise gestion organisée, bien structurée et imposée par nos gouvernements.

Cette situation est l’héritage de l’adolescence, cependant elle ne s’est pas renforcée lors des bombardements directs de nos chefs d’Etats, comme ce fut le cas en Cote d’Ivoire et en Lybie.

Avec des résolutions onusiennes bien emballées qui cautionnent leur mise à mort parce qu’ils ne sont pas conformes à leur vision. Ils disent que nous avons le droit de choisir ce qui est bon pour nous, mais en fait, ils le font à notre place.

Cette façon d’infantiliser l’Afrique tôt ou tard explosera, nous nous donnerons un autre chemin vers de nouveaux horizons, pour aller vers un avenir certain.

Les hommes, nés avant les années soixante, qui font la faveur de la politique de bénis oui oui, sont en train de disparaître. Une autre génération, qui est à cent pour cent au rendez vous de la nouvelle ère mondiale, voudra son autonomie, et discuter équitablement sur tous les échanges commerciaux, économiques et même, politiques.