12 MAI 2012 Journée Internationale des Indignés

Alors que la presse locale et internationale s’acharnait à étouffer le mouvement en le disant « mort », celui-ci est remonté à la surface avec plus de force et d’enthousiasme qu’il y un an, date de sa naissance en Espagne.
En effet, le 12 mai, il a démontré une fois de plus que toutes les places pouvaient se remplir à nouveau de vie et de forces naissantes, malgré les menaces et avertissements de la police de les déloger en cas d’occupation de l’espace public.

« Les espagnols n’ont plus peur, ils n’ont plus rien à perdre » nous disait l’un d’eux.

A Paris, plus d’une centaine d’indignés, et non une dizaine comme veulent nous le faire croire certains médias, ont convergé vers la place dénommée Fontaine des Innocents ce samedi 12 mai 2012, en soutien aux indignés du monde pour cette Journée Internationale.

« Ce lieu est symbolique car les innocents sont tous ceux qui croient encore que le système capitaliste va continuer et pour réveiller ces innocents avec notre fontaine de la vie » il faut dénoncer « ce système qui ne nous représente plus » partageait Hilmar,une des indignées.

Le départ de la marche a eu lieu depuis différents points : Belleville, Bastille, Banlieues…toutes les marches ont convergé vers Châtelet à 16h sur la place dite « Fontaine des Innocents. »

Châtelet est niché dans un lieu central de paris, plus accessible, au cœur d’un quartier très fréquenté et populaire.

« Nous sommes devenus comme une grande famille où les retrouvailles nous font plaisir et nous sommes heureux de revoir des visages absents » commentait l’un des assistants.

La place a vibré avec ses percussions, au son des Tam Tam d’Afrique noire et maghrébine. Des jeunes danseurs s’y sont ajoutés spontanément, au rythme de la musique, le visage rayonnant de joie.

Des groupes de travail se sont formés sur des thèmes variés comme le travail, les medias, la femme, la Françafrique, l’autogestion, l’économie, la liberté, etc.

Le travail des différents groupes a été recueilli lors de l’Assemblée qui a compté avec une nouveauté : une traduction simultanée en langue des signes pour les sourds-muets.

L’ambiance semblait plus décontractée que d’habitude, peut être parce qu’un nombre limité de policiers surveillaient la place.

Le bilan de la journée s’est révélé encourageant, sans incident ni affrontement avec la police, bien que certains inconnus se soient amusés à changer le nom des rues avec des adhésifs identiques aux panneaux bleus.

La chute vertigineuse de température le soir n’a pas empêché les indignés de rester sur la place très tard et de profiter de l’entracte musical offert par le groupe Aardy.

Il est venu soutenir les indignés une fois de plus avec ses troupes artistiques, en invitant des jeunes slameurs et rappeurs à monter sur scène pour participer à une démonstration de leur talent et animer la soirée. Un tout agréable, faisant partie du spectacle avec leur création musicale personnelle.

Des passants curieux, intrigués par l’ambiance amicale, se sont arrêtés pour participer à la soirée. Des groupes de personnes, plus décontractées, ont commencé à danser sur la place pour se réchauffer au son de la musique et à entonner des chansons libertaires, qui deviennent habituelles chez les indignés, comme « Bella ciao ».

Une séance de projection des vidéos de 2011 et des marches des banlieues a été lancée vers 22h, suivie d’une soupe chaude servie sur place à tous les gens présents, grâce à la collaboration de l’association CHORBA. Il s’agit d’une association de type humanitaire et faisant appel à la générosité du public. Elle contribue aux idées universelles de partage et de solidarité envers les couches les plus défavorisées et met en place un accueil afin d’orienter et de soutenir les personnes en difficulté.

La soirée s’est prolongée jusqu’au lendemain, sans incident, celle-ci étant autorisée légalement.