Ce 31 décembre 2011 : 117 voitures brûlées ont été comptabilisées dans quatre des départements parisiens. Un dispositif spécial, pas moins de six cents gendarmes et policiers sur le pont lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, sans oublier les renforts de pelotons de gendarmes mobiles et d’une demi-compagnie de CRS.

Une autre mesure pour renforcer la sécurité en France était : « La prime de résultats exceptionnels ». Tel est le petit nom attribué à la prime au mérite chez les policiers, lancée en 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.

L’indemnité a été versée aux agents depuis 2004. « L’objectif est de récompenser ceux qui ont les meilleurs résultats », affirme un responsable de la Direction Générale de la Police Nationale DGPN).

Et, pour évaluer les résultats des policiers et des services, la DGPN assure l’évaluation grâce à un logiciel « État 4 001 » qui recense les actes de délinquances constatées et la « main courante informatisée » de l’ensemble de l’activité des commissariats. En croisant ces deux fichiers, aux dires de la place Beauvau, il est possible d’avoir un bon aperçu des résultats des agents.

En 2007, cette prime – qui concernait notamment les CRS – Dans le cas de la prime individuelle. Elle était distribuée à chaque chef de service dans une enveloppe qui la reversait en fonction des résultats des policiers. La prime variait entre 400 et 800 euros.

Les organisations syndicales étaient inquiètes : « Sur quels critères s’effectue la répartition ?

En la matière, « L’attribution des primes est un grand mystère, dénonçait Yannick Danio, de l’Unsa Police, et ce sont rarement les petits salaires qui en profitent. »

Au niveau interne de fonctionnement, ce n’était pas facile pour un chef de service d’annoncer à trente personnes que seules huit toucheraient la prime… « Cela crée parfois des tensions, observe un agent, mais en général, tout rentre dans l’ordre au bout de quelques semaines. » Selon témoignages recueillis dans www.acteurspublics.com

Une des autres promesses que lançait le gouvernement :
« Les voyous vont disparaître, je mettrai les effectifs qu’il faut mais on nettoiera la cité des 4000 ».

Mais qu’est-il advenu de cette promesse qui s’adressait aux citoyens français les plus naïfs ? Selon le journal « Libération » du 17.01.2012

« Il suffit d’observer les émeutes urbaines en Seine-Saint-Denis ou à Grenoble, les règlements de compte à Marseille et la montée de violence contre les personnes qui démontrent les limitations de la politique de sécurité menée depuis 10 ans à ce jour. Les dernières propositions de Monsieur Claude Guéant, ministre de l’intérieur, ….ou encore le langage martial utilisé par ce dernier déclarant la » guerre « aux « caïds «, « voyous » ou « mafieux » n’ont servi qu’à gonfler les dépenses inutiles au sein du corps de sécurité.
Corps qui fait peut être plus peur aux citoyens qu’aux criminels en question et renforce le sentiment d’insécurité déjà envahissant à Paris. Ces lois renforcées n’ont fait qu’aggraver la situation actuelle en déplaçant tous les délinquants vers les prisons.
Celles-ci ont dépassé leur propre capacité d’absorption des détenus au-delà du raisonnable : plus de 65000 détenus pour 57255 places en prison fin 2011. »

Le plus triste des records, vus les conditions de précarité de certaines prisons où tous les délinquants cohabitent ensemble sans tenir compte de la gravité du délit commis, où voleurs cohabitent avec tueurs, violeurs ou dealers …

Mais bien entendu que les objectifs affichés par le gouvernement actuel étaient de porter un coup suffisamment puissant contre les trafiquants qui gangrènent les quartiers.

En 10 ans, les arrestations pour » usage simple de stupéfiants » ont doublé. 9 détenus sur 10 sont de simples consommateurs de » Cannabis », pas de « crack ni d’héroïne ». 86% d’ entre eux sont interpellés pour » infraction à la législation sur les stupéfiants », il ne reste que 6000 personnes arrêtées pour « revente » ou trafic illicite selon Terra Nova.

Ainsi l’importateur de cocaïne entre en compte dans les statistiques déformées comme un « shiteux ».

Le bilan de toutes ces mesures proposées par Messieurs Claude Guéant et Hortefeux est que malgré l’intervention et l’investissement dans la police de groupes d’interventions régionaux plus nombreux, cela n’a fait que démontrer plus d’inefficacité qu’auparavant.

Sans oublier que même le blanchiment d’argent issu des trafics de drogue, n’existe même pas en tant que tel dans la rubrique des « escroqueries et infractions économiques financières » et ne parlons pas des cambriolages que subissent les citoyens dont les auteurs ne sont bien souvent identifiés ou attrapés qu’une fois sur 7.

Alors pourquoi perdre son temps à envoyer des policiers pour l’identification et la détention de groupes de personnes pacifiques dans des manifestations légales par exemple s’il existe d’autres priorités à résoudre en ce moment en France ?

Un autre exemple est la banlieue parisienne des Mureaux,
où les forces de l’ordre n’ont pas pu accomplir leur mission car les policiers envoyés ont privilégié la quantité à la qualité.

Il est vrai qu’un certain calme a été recouvré mais ne nous y trompons pas : ce n’est pas l’action de la police qui a calmé les Mureaux mais le message transmis aux effectifs de sécurité :

« On nous dit de ne pas rentrer dans ce quartier pour ne pas envenimer les choses. On reste à la périphérie, les guetteurs maintiennent donc le calme, pour ne pas voir s’évaporer leur trafic et tout le monde est content. On appelle cela la paix sociale !On veut nous faire croire que la police est efficace mais la réalité est bien différente. » Source du journal « Libération ».

Le plus souvent, le travail policier n’est pas centré sur la cause réelle du problème : il n’y a pas de politique de rééquilibrage, de médiateurs expérimentés, de cadets de police psychologiquement prêts, pas de programme de réinsertion humanisé et adapté à chaque cas …

L’équipe municipale des Mureaux critique la qualité :

« avec l’intervention de plus en plus fréquente des Bacs provenant de l’extérieur, il se créée un lien brutal entre délinquants et force de l’ordre,pour ensuite repartir immédiatement après l’intervention. »

Toute cette manière de « fonctionner » génère un grand décalage, bien souvent source de davantage de violence.