Tout s’est passé de manière tendue mais non violente aux abords du Parc de la Ciudadela, là où se situe le Parlement Catalan. Avant 7 heures du matin, quelques altercations ont eu lieu lorsque la police a décidé de disperser les 4000 manifestants qui étaient réunis pour empêcher la promulgation de la Loi Omnibus, un dispositif d’austérité et d’ajustements structurels des budgets de l’Etat.

Les gens ont majoritairement réagi en prenant la voie de la non violence, évitant à tout moment les actes de vandalismes et d’agressions, grâce à l’encadrement mis en place par le Mouvement 15M. La police a utilisé la coercition et la violence directe afin d’envenimer le conflit. De fait, les manifestants détectèrent plusieurs policiers en civil parmi les indignés et qui tentaient de provoquer des altercations en cherchant à ce que d’autres les imitent.

Rapidement ils furent isolés du cortège et se regroupèrent en attendant des ordres et des renforts, qui après une longue et nerveuse attente arrivèrent. Une vingtaine de policiers vinrent les escorter afin qu’ils puissent sortir de la manifestation sous les huées et les cris de « policiers inflitrés, idiots, vous croyez qu’on ne vous a pas vu ! » Cette pratique particulièrement irritante utilisée par les Mossos d’Esquadra se répète depuis des années.

Il semble que la Police n’arrive pas à comprendre ce mouvement des Indignés, à en juger par les commentaires que l’on peut lire sur quelques forums publics des forces de police où ceux-ci s’expriment en termes très agressifs envers les manifestants et dans lesquels ils montrent leur acceptation des doctrines de choc employées par le Conseiller à la sécurité, Mr Puig.
Le débat interne au sein des forces de sécurité s’amplifie, comme dans la presse, qui a commencé à montrer ses véritables idées politiques.

Suite à l’assemblée des indignés en milieu de journée, rassemblement important sur la Plaza Sant Jaume, siège de la Generalitat et de la mairie de Barcelone s’est organisé, où dans une ambiance beaucoup plus festive que le matin, plusieurs journalistes ont rejoint les manifestants, montrant leur soutien au mouvement.

Le Parlement a siégé en session plénière malgré les difficultés rencontrées par les députés pour atteindre la chambre. Certains ont reçu des insultes et la résistance non-violente les a attaqué avec de la peinture et des œufs, malgré la forte présence policière. Mais surtout, il y a eu des actions menée par le mouvement des campeurs pour prévenir toutes violences et qui veillèrent à ce que ne se produisent pas des événements regrettables.

La police a procédé à une dizaine d’arrestations et quelques officiels ont fini avec leur costume complètement entachés de peinture. Ce qui est dangereux dans cette situation, c’est que les médias se sont contentés de relater les petites batailles entre les manifestants et la police et que rien n’a été dit sur les lois qui ont été approuvées et les répercussions qu’elles auront sur la population.

Portant cette réflexion, le petit organe de presse officiel des indignés conclut de cette manière :

« Le mouvement des indignées et des indignés est un cri, une clameur en direction de la classe politique afin qu’elle ne mette pas nos vies entre les mains des banques et des spéculateurs. Nous pensons que le Gouvernement de la Generalitat a l’opportunité d’écouter et de redresser cette situation, mais il ne doit recourir d’aucune manière aux habituelles recettes criminelles et répressives qu’utilisent les gouvernements qui craignent la population.

« Nous avons commencé à marcher, nous continuons le mouvement et nous savons que les citoyens partagent notre dénonciation et veulent apporter des réponses et des propositions. Nous invitons toute la société catalane à participer à la manifestation du 19 juin, qui comme nous l’avons déjà réaffirmé depuis notre jeune mais importante trajectoire, sera pacifique, ludique et revendicative ».