Pressenza International Press Agency Le Caire, 3/3/11 – Des sources du CSFA ont indiqué que l’ancien ministre des transports, Essam Sharaf a été chargé, ce matin, par les dirigeants militaires de former un nouveau gouvernement. C’est pour cela qu’il s’est entretenu avec des membres de l’instance militaire pour préciser les détails relatifs aux nominations.

Selon le journal indépendant Al-Masry Al-Youm, Sharaf a accepté cette mission « sans autre préoccupation que l’intérêt de la population ».

Les mouvements révolutionnaires de la jeunesse du 25 janvier (nom inspiré de la date lors de laquelle ont commencé les manifestations qui permirent de renverser le régime précédent) jusqu’à aujourd’hui, ils avaient fixé la date limite pour obtenir la démission du chef du gouvernement au 6 avril.

S’il ne le faisait pas, ils avaient averti au début de la semaine, qu’ils convoqueraient une nouvelle « marche du million » le vendredi sur la Place Tahrir et dans d’autres lieux du pays où ont eu lieu les 18 jours de mobilisations qui ont obligé Moubarak a quitté la présidence.

Les jeunes égyptiens voyaient Shafiq comme un vestige du régime despote, ils lui reprochaient également de s’être moqué des manifestants lors d’une réunion du cabinet avant la démission de Moubarak « en promettant de leur donner des bonbons, s’ils évacuaient la place Tahrir ».

D’un autre côté, de nombreux secteurs populaires doutaient de la capacité de l’ancien premier ministre à superviser les changements exigés lors de la rébellion révolutionnaire, en prenant en compte le fait qu’il n’a jamais été connu pour être « en faveur des réformes et contre la corruption ».

Sharaf a été nommé au Ministère des Transports en 2004 sous la direction du premier ministre Ahmed Nazif (remplacé fin janvier par Shafiq), mais il a renoncé à ce portefeuille à la suite d’un accident de train mortel. Il semblerait qu’il ait participé aux récentes marches contre Moubarak.

Parmi les premières réactions, on a pu voir celle du militant de l’opposition et Prix Nobel de la paix, Mohamed ElBaradei, qui a salué la décision du CSFA d’accepter la démission de Shafiq, dont le cabinet comprenait quatre ministres du régime précédent.