Pressenza, La Haye, 30 mars 2010 Mais cela veut encore dire que 714 personnes dans 18 pays ont été exécutées. Ces chiffres ne reflètent que les cas officiellement enregistrés. Selon Amnesty, le nombre réel d’exécutions est plus élevé.

Un voile d’obscurité
La Chine est pointée comme pays posant problème, car elle affirme avoir diminué le recours à la peine de mort alors que la réalité est à l’inverse, selon le directeur d’Amnesty International pour le moyen orient Philippe Luther. « Nous poussons la Chine à soulever le voile de secret qui obscurcit la peine de mort en Chine. »
Mais les chiffres de 2009 sont aussi une cause d’optimisme. Pour la première fois depuis de nombreuses années, aucune exécution officielle n’a eu lieu en Afghanistan, Indonésie, Mongolie ou Pakistan.

Aucune peine de mort n’a été exécutée non plus en Europe, bien que les autorités Biélorusses aient exécuté deux condamnés l’année précédente.

Moratoire
L’Assemblée Générale des Nations Unies a progressé considérablement vers un moratoire mondial. A l’heure actuelle, près de 100 pays ont officiellement aboli la peine de mort.
Philippe Luther déclare qu’il peut s’imaginer un monde où la peine de mort serait abolie. « Bien entendu, beaucoup disent que ce n’est pas possible, comme beaucoup disaient que mettre fin à l’apartheid n’était pas possible, ou qu’abolir l’esclavage n’était pas possible. Il est possible de mettre fin à la peine de mort – sans doute Amnesty International poursuivra son effort dans ce sens… C’est de plus en plus une tendance mondiale vers l’abolition, mais ce ne sera certainement pas pour cette nuit. »

Indéfendable
Amnesty rappelle que l’un des principaux problèmes est d’obtenir des chiffres fiables sur l’utilisation de la peine de mort, que ce soit en Chine ou dans nombre d’autres pays. Cette question est gardée secrète en Biélorussie, Iran, Mongolie, Corée du Nord et Vietnam, une pratique qu’Amnesty juge indéfendable.

L’organisation affirme que si ces peines sont légitimes et fondées légalement – comme le prétendent ces pays – il ne devrait y avoir aucune nécessité de les exécuter en secret.

Thijs Westerbeek van Eerten (1960) est membre du bureau de spécialistes de Radio Netherlands. Ses spécialités comprennent la science, la durabilité et l’environnement. Il produit des rapports à la radio et des articles sur le web en néerlandais et anglais. Ses intérêts personnels sont la technologie propre, la science médicale et l’ingénierie hydraulique ainsi que l’architecture moderne.