Le Navire de la paix va accoster dans le port de Manta afin de mettre en place des programmes d’échanges culturels avec les habitants de la région de Manabí. Est prévu également un congrès sur les constitutions pacifiques, à l’image des constitutions adoptées par le Japon, l’Equateur et le Costa Rica.

Organisé conjointement par le Navire de la paix et le collectif NON aux Bases, et soutenu par le Centre civique Eloy Alfaro de Montecristi, l’Université laïque « Eloy Alfaro » de Manabí et le mouvement Tohalli, ce Congrès international aura comme sujet central le rôle et les résultats concrets des constitutions pacifiques, en particulier par rapport à l’abolition des armes nucléaires et des bases militaires à l’étranger.

L’Article 9 de la constitution japonaise et l’Article 416 de la constitution équatorienne seront tout particulièrement commentés et analysés.

Le congrès est ouvert au public et l’entrée est gratuite. Il y aura également des présentations culturelles, des manifestations multiculturelles et un festival pour la paix.

L’Article 9 de la constitution japonaise renonce à la guerre en tant que moyen de résoudre les conflits internationaux ainsi qu’au maintien de forces armées. Depuis plus de 60 ans, cet article a conduit le Japon à se développer pacifiquement : en assurant à ses voisins asiatiques que les attaques perpétrées lors de la Seconde Guerre mondiale ne se répéteraient pas, en entravant la course à l’armement dans cette région de l’Asie et en épargnant la vie de jeunes Japonais sur les champs de bataille.

L’Article 416 de la nouvelle constitution équatorienne, adoptée en 2008, encourage la résolution pacifique des conflits et rejette l’usage de la force ou la menace d’en faire usage. Elle encourage aussi le désarmement à l’échelle mondiale et condamne le développement des armes de destruction massive ainsi que l’installation de bases ou d’équipements à but miliaire qu’un état imposerait sur le territoire d’un autre état.

En compagnie de 400 autres passagers, les 10 survivants des attaques atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, qui participent au projet de « Tour du monde pour un monde sans armes nucléaires – Navire de la paix Hibakusha », se rendront dans une vingtaine de ports du monde entier, pendant une période de trois mois. Dans chaque port où ils accosteront, ils témoigneront de ce qu’ils ont vécu et appelleront au désarmement nucléaire ainsi qu’à la création d’un équilibre mondial qui ne repose pas sur l’usage de la force.

Depuis sa création en 2008, le projet Hibakusha a permis de donner, dans le monde entier, une impulsion de plus en plus vive à l’abolition des armes nucléaires.

Depuis que la base aérienne de Manta, en Equateur, a été remise à l’armée américaine en 1999 – dans le cadre du Plan Colombia – diverses associations équatoriennes de défense des droits de l’homme et d’autres mouvements pour la paix ont dénoncé l’illégalité de l’accord, en faisant remarquer qu’il porte atteinte à la souveraineté nationale et que la population locale en subit les conséquences nocives.

A ce titre, on peut citer les plaintes déposées par des paysans affirmant que des terres leur ont été confisquées dans le but d’étendre la base et ce sans une juste compensation, l’interdiction de l’accès au port pour les pêcheurs qui y travaillaient depuis des générations, l’augmentation de la prostitution dans la région et la diminution dramatique du nombre de bateaux de pêche.
Depuis 10 ans, des associations et des milliers d’Equatoriens se battent énergiquement et avec acharnement pour la fermeture de la base. Leur effort a conduit le gouvernement équatorien à prendre la décision de ne pas renouveler le contrat qui expire en novembre et à insérer dans sa nouvelle constitution une clause qui interdit la présence de bases militaires et d’équipements étrangers sur le territoire équatorien.

Pour plus de renseignements, visitez www.peaceboat.org

Traduction : Sylvie Updegraff