C’est à croire qu’ils n’ont pas lu ce qu’ont écrit américains et européens, sur l’hégémonie du Sionisme en leurs pays!

Tous ceux-là et d’autres, je leur propose aujourd’hui, une lettre écrite par un ami, prêtre français, à son nouveau président, en date du 30/5/2012.

Son nom: Jean-Paul Devedeux. Je cite son nom, pour la joie de ceux qui le connaissent en Syrie et ailleurs. Je reproduis sa lettre intégralement:

« Jean-Paul Devedeux Ce 30 mai 2012
3, rue Théodore de Bèze
21000 Dijon

A Monsieur François Hollande
Président de la République française

Monsieur le Président,
Mon nom, bien sûr, ne vous dira rien, pas plus que mon histoire ou encore ma fonction. Je suis prêtre à Dijon et, comme tout citoyen en tentative de responsabilité, essaie de suivre, à défaut de comprendre, la souvent tragique et douloureuse actualité, notamment internationale.

M’est avis que je transgresse quelque peu la loi émanant de nos Ecritures, à savoir : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère. » Mais tout de même…

Si je m’accorde la liberté de vous écrire, c’est pour vous dire à tout le moins ma déception.

Nous attendions « l’esprit saint » et, une fois de plus, c’est « l’église qui est venue… » J’entends l’église républicaine, civile, laïque. Distante, sentencieuse, asphyxiante, partisane. Anachronique décalque de celle, cléricale, que nous avons connue et dont nous avons souffert.

Je voudrais vous parler d’un pays qui m’est cher pour le connaître depuis 30 ans et y avoir passé un certain nombre d’années, à savoir la Syrie. Force est de reconnaître que vous nous promettiez le changement, or l’une de vos premières décisions, l’une des premières de vos paroles indiquent que, non seulement vous ne vous démarquez pas du gouvernement autiste dont vous réclamiez la chute à cor et à cri, mais que vous oeuvrez pour le dépassez en zèle.

Je n’ai aucune sympathie particulière pour Bachar el Assad, mais il reste vrai que je reste profondément écoeuré par la malhonnêteté, l’incompétence, à moins que ce ne soit, plus sûrement, la volonté d’intoxication de quasiment tous les médias hexagonaux qui, chaque jour, nous rebattent les oreilles jusqu’au comique avec les mêmes poncifs manifestement
monolithiques, partiaux, copiés-collés.

Profondément écoeuré par l’encombrant, le messianique monsieur Lévy qui, ce soir encore à la télévision, se livrait dans un décor versaillais, ni plus ni moins qu’à une obscène incitation à la violence, pour ne pas dire au meurtre. Je crois pouvoir vous assurer, que même s’il prend plaisir à s’afficher avec des opposants d’opérette, il n’est pas plus apprécié par la majorité des Syriens que ne l’était le ministre des Affaires étrangères du précédent gouvernement à qui j’ai eu l’occasion, il y a peu, de faire part de la même indignation.

Vous répétez à l’envi que vous êtes le « Président d’un grand pays », or…

Permettez-moi de vous dire combien je suis stupéfait par votre langage approximatif : qu’estce que « la Syrie » !!! Le bon peuple, en majeure partie fidèle à son Président, fier de lui… que cela plaise ou non à l’indéboulonnable conformisme occidental… le gouvernement, l’armée, les terroristes infiltrés ? A parler trop et trop vite, nul n’échappe à l’amateurisme.

Permettez-moi de vous demander quelle connaissance vous avez des Arabes, de la Syrie, de ce qu’il s’y passe réellement, de ce que souhaitent en matière de régime beaucoup de gens qui y vivent, notamment les étudiants, sans parler des minorités. Savez-vous pourquoi ils tiennent à leur président ? Avez-vous parlé avec lui des problèmes auxquels il était affronté ? Pensez-vous
vraiment qu’il éprouve quelque jouissance que ce soit à « massacrer son peuple ? »

Permettez-moi de vous demander pourquoi ces anathèmes, ces menaces, toujours proférés derrière des micros ou devant des caméras ? Comme si notre « grand pays » était à ce point invalide de la rencontre, du dialogue d’homme à homme, de la cordialité sans recherche de réciprocité ? Est-ce là l’image que vous voulez donner aux jeunes, l’une de vos priorités à ce que
j’ai cru comprendre, d’une France responsable, engagée dans la construction audacieuse, prophétique d’un millénaire dont tellement d’indices nous portent à croire qu’il est mort-né… par cupidité, prédation, soumission, couardise, absence d’idéal digne de ce nom.

Permettez-moi de vous demander ce que notre « grand pays » peut gagner à la pratique, toujours bilatéralement avilissante, de l’humiliation infligée notamment à Madame Lamia Chakkour.

Le mot « expulsion » peut-il apparaître autrement que l’étiquette de la honte apposée sur le peuple syrien comme sur les Français ? Imaginez-vous seulement à quel point, et de façon tout à fait paradoxale, un simulacre de démocratie pourrait apprendre d’une dictature !

Monsieur le Président, une dernière chose. Croyez-vous ou feignez-vous de croire que toutes ces sanctions et autres rétorsions contre « le régime d’Assad » affectent vraiment ledit
régime. Il n’y a que notre omniprésent « philosophe » du ressentiment militant et des viles suggestions qui puisse le croire et le professer ! Vous vous apitoyez, et comment ne le ferait-on pas, sur les enfants martyrs d’un pays que d’innommables intérêts ont mis à feu et à sang… or, hélas, par impuissance ou par dépit, vous êtes en train de saigner à blanc tout un peuple, parfaitement adulte, que vous prétendez défendre, conscientiser, libérer… malgré lui. Comment croire à des professions de foi qui se veulent humanitaires si elles n’ont pas tout à la fois pour visée et application un champ homogène ?

Mille pièges, mille fatales amitiés, mille intérêts fallacieux, mille facilités, mille séductions vous sont en embuscade. Nous voulons vous croire capable de les voir, de les stigmatiser, de les contourner pour contribuer à faire avec tous ce que vous ambitionnez pour la France, unir, réunir, faire oeuvre de cosmique communion. D’aucuns appelaient cela la « Civilisation de l’amour. »

Nous n’en attendons pas moins du « Président d’un grand pays. »
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de tous mes voeux et de mon profond respect. »

Puisse cette lettre raviver un brin de honte et de conscience, chez ceux qui ont vendu leur existence.

Pr. Elias ZAHLAOUI
Église Notre-Dame de Damas
Koussour – Damas
Le 30/5/2012