Ah, les beaux jours ! L’ONU avait été empêchée, par un mouvement populaire mondial, d’approuver une guerre contre l’Irak. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, avait entraîné le Royaume-Uni dans le conflit après avoir secrètement exigé que George W. Bush attaque d’abord l’Afghanistan, car Blair pensait qu’il lui serait plus facile de justifier une guerre contre l’Irak une fois la guerre en Afghanistan déclarée. Et une fois la destruction de l’Irak bien engagée, l’ONU a surgi d’un égout de New York pour soutenir l’occupation, euh, pardon, la transition pacifique vers le paradis.
Blair a eu une réunion avec Bush au cours de laquelle ce dernier a élaboré des plans pour déclencher une guerre en Irak, par exemple peindre un avion avec l’inscription « ONU », le faire voler à basse altitude et espérer qu’il soit pris pour cible. Puis Bush et Blair se sont rendus à une conférence de presse où ils ont juré faire tout leur possible pour éviter la guerre. À ma connaissance, ni l’ONU ni aucun « journaliste » présent ce jour-là n’a, depuis la révélation de cette conversation préalable à la conférence de presse, exprimé publiquement la moindre inquiétude.
Fait amusant : aucune guerre n’a jamais été déclenchée par des personnes faisant tout leur possible pour l’éviter.
Autre fait amusant : aucune guerre moderne n’a jamais été déclenchée par des personnes ne prétendant pas faire tout leur possible pour l’éviter.
Les Nations unies ont désormais voté — le Conseil de « sécurité » (avec l’abstention de la Russie et de la Chine, comme si elles avaient une autre planète où vivre) — en faveur d’un « Conseil de paix » orwellien concocté par Donald Trump, qui sera dirigé par Tony Blair, afin de superviser l’occupation militaire de ce qui reste de Gaza.
S’il y a jamais eu un moment où les nations du monde pouvaient se sauver, aller de l’avant et passer outre le Conseil de sécurité par le biais de l’Assemblée générale avec une mesure « Uniting for Peace » [s’unir pour la paix] (comme celle-ci), c’est bien maintenant !
Malheureusement, certains opposants au génocide, élevés dans une culture incapable d’imaginer résoudre certains problèmes sans recourir à l’armée, ont convaincu des millions de personnes que toute action « Uniting for Peace » (Unis pour la paix) devait impliquer une force militaire. Le Conseil de sécurité a désormais fourni cette force militaire sous le commandement du vice-roi Blair. L’Assemblée générale devrait désormais non seulement prendre les mesures audacieuses qu’elle a refusé de prendre pendant des années, mais aussi annuler les mesures prises par le Conseil de sécurité au nom de la « paix » et interdire le recours à une force militaire qualifiée de « force de maintien de la paix » au profit de solutions non militaires qui dépassent l’imagination de millions de personnes. C’est ce qu’on pourrait appeler une demande ambitieuse.
L’alternative est la normalisation non seulement du génocide, mais aussi du colonialisme. À la lumière de ce précédent, de quel pays le vétéran Benjamin Netanyahu supervisera-t-il le pillage au nom de la paix dans les décennies à venir ?
Si cette voie est inacceptable, si les Nations Unies sont totalement inutiles et si abandonner n’est pas une option, que devons-nous faire ?
Le fait que tout le monde ne connaisse pas immédiatement la réponse évidente à cette question est le dilemme éducatif fondamental de notre époque.
Nous devrions bien sûr multiplier par mille notre activisme non violent. Nous devrions envoyer quotidiennement des flottilles. Nous devrions bloquer les portes de tous les bâtiments gouvernementaux et le passage de toutes les livraisons d’armes. Nous devrions organiser une grève générale dans tous les pays dont le gouvernement soutient le génocide. Pourquoi les Italiens seraient-ils les seuls à s’amuser ? Nous ne devrions accorder aucun répit aux profiteurs de guerre ni aux élus qui ne travaillent pas activement à
- Arrêter les responsables israéliens ou tout autre responsable faisant l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale.
- Poursuivre les criminels israéliens en vertu de la compétence universelle.
- Instaurer un embargo total sur les armes ou les pièces détachées d’armes à destination ou en provenance d’Israël et de tout pays qui ne respecte pas cet embargo sur les armes imposé à Israël.
- Rompre les relations diplomatiques avec Israël.
- Mettre fin aux transactions financières, aux échanges commerciaux et aux voyages à destination et en provenance d’Israël.
- Former et envoyer en Palestine des équipes de défense civile non armées, de la nourriture, des médicaments, des médecins et des travailleurs humanitaires.
- Mener une grande campagne d’éducation publique sur le génocide à Gaza et la propagande qui l’a facilité.
- Cesser d’adhérer ou de soutenir les institutions qui font le commerce des armes et qui ne respectent pas l’embargo sur les armes imposé à Israël : les accords d’Abraham, l’OTAN, etc.
- Empêcher tout soutien ou toute participation à l’occupation militaire de Gaza.
Comment trouver les ressources nécessaires pour faire tout cela et également lutter contre les guerres dévastatrices et potentiellement capables de tout tuer en Ukraine, au Soudan et ailleurs, sans compter celles qui s’annoncent au Venezuela, etc. ?
La réponse à cette question est beaucoup plus facile et plus simple, mais encore plus difficile à comprendre pour un plus grand nombre de personnes. La réponse consiste à cesser de faire la distinction entre les bons et les mauvais massacres, à abandonner l’idée d’un massacre théoriquement bon et à œuvrer pour la réduction immédiate et l’abolition de tout militarisme. Voici la liste des mesures à prendre :
- Obliger les gouvernements à réduire leurs dépenses militaires à zéro.
Traduction de l’anglais, Evelyn Tischer









