Une conférence de presse en ligne s’est tenue ce jeudi 25 septembre. Plusieurs militants et sympathisants de la Flottille mondiale Sumud ont exposé la situation actuelle, avec tous ses dangers, mais aussi les opportunités qui s’offrent à eux. Grâce à notre collaborateur Marcello Prandini, qui a suivi la conférence de presse sur Zoom, et à la transcription qu’il a reçue, nous vous présentons un résumé des présentations.
Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela
Ne nous leurrons pas : depuis plus de 70 ans, l’entité sioniste viole le droit international et toutes les conventions relatives aux droits humains en toute impunité. Aujourd’hui, elle nous intimide par une violence accrue. Ses réactions aux précédentes flottilles sont révélatrices du harcèlement et de la violence auxquels nous pouvons nous attendre.
Nous ne serions pas surpris qu’Israël recoure à la violence. Ces actes de désespoir ne sont pas sans rappeler ceux dont nous avons été témoins durant la dernière décennie de l’apartheid en Afrique du Sud.
Cette flottille mondiale Sumud intervient à un moment où certains gouvernements occidentaux commencent à revenir sur leur soutien honteux à Israël, mais aucun d’entre eux ne parvient réellement à mettre un terme au génocide, à la déportation forcée et au déplacement de millions de personnes à Gaza.
Nous appelons les gouvernements, les ONG, les organisations de la société civile, les groupes politiques, les institutions religieuses, les agences de défense des droits de l’homme et les personnes de tous horizons à faire pression sur l’entité sioniste pour qu’elle cesse ses attaques violentes et ses menaces contre la flottille mondiale Sumud.
Kleoniki Alexopoulou (Grèce)
Je voudrais vous exhorter à ne pas croire un seul mot de la propagande israélienne.
Aujourd’hui, dans le contexte international, alors que le Parlement européen a finalement pris position en faveur de la cause palestinienne, alors que de nombreux pays reconnaissent la Palestine comme un État souverain, nous avons l’opportunité de briser le siège de Gaza et de marquer un tournant historique.
Nous ne laisserons pas passer cette occasion. Nous sommes maintenant au moment le plus critique, alors que nous avançons vers Gaza, et nous devons être encore plus disciplinés, engagés, confiants et même optimistes. Nous vaincrons, car nous sommes du bon côté.
Varsha Gandigotha (Secrétaire exécutive du Groupe de La Haye)
C’est un grand honneur de m’adresser aux courageux camarades qui naviguent vers Gaza. Votre mission apporte de l’espoir en ces temps de désespoir.
Notre message est clair : nous ne pouvons continuer à prétendre que les institutions internationales – le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, la CIJ et la CPI – suffisent à mettre fin aux atrocités. Elles ne le sont pas.
Nous organisons une conférence ministérielle d’urgence avec plus de 31 États pour faire ce que vous faites en mer : arrêter les exportations d’armes vers Israël, garantir que l’aide parvienne à Gaza, fermer les usines et les ports qui alimentent ce génocide et garantir la responsabilité aux niveaux individuel, étatique et des entreprises pour les crimes en cours.
Lamis J. Deek (avocat palestinien)
Le blocus naval de Gaza n’a aucune base légale : cela a été confirmé à plusieurs reprises par le droit international et la Cour internationale de justice.
Le contrôle israélien des eaux au large de Gaza est illégal. Même dans le cas extrême où ces eaux seraient considérées comme israéliennes, Israël ne pourrait intercepter des navires sans motifs légitimes, sans procédure régulière et sans respect de la proportionnalité.
Les termes « terroriste » et « terrorisme » perdent leur sens dans le contexte historique dans lequel nous vivons et constituent une arme politique utilisée pour criminaliser tous les Palestiniens.
Yasemin Akar (Allemagne)
La flottille mondiale Sumud n’apporte que des médicaments, de la nourriture, des observateurs des droits humains, des médecins, des journalistes, des avocats et des parlementaires. Pourtant, Israël propage déjà des rumeurs de menaces sécuritaires, de possibles armes et de liens avec le terrorisme. Ce sont des mensonges réutilisés, utilisés pour justifier la violence avant qu’elle ne se produise.
C’est ainsi que le consentement est fabriqué : non seulement dans les gros titres, mais dans l’esprit des gens ordinaires, pour accepter le siège de Gaza comme normal, pour justifier le meurtre de civils comme un « dommage collatéral », pour rejeter les revendications palestiniennes de liberté comme de l’extrémisme.
Cette mission se poursuivra, car les gouvernements ne parviennent pas à mettre fin aux crimes d’Israël. Nous naviguons parce que l’humanité l’exige, car les Palestiniens sont nos frères et sœurs, et ils méritent qu’on se batte pour eux.
J’appelle chacun à exiger un passage sûr pour la flottille et les gouvernements à cesser de soutenir ce génocide. En tant que citoyen allemand, j’appelle l’Allemagne, deuxième fournisseur d’armes d’Israël, à rompre tout lien avec ce génocide.
J’aimerais ajouter un point sur le rôle des navires militaires qui nous accompagnent ces jours-ci. Soyons clairs : ce sont les Palestiniens qui ont besoin de protection.
Ces gouvernements n’ont pas réussi à protéger la Palestine et le peuple palestinien. C’est pourquoi ces initiatives ont lieu, c’est pourquoi nous sommes ici en route vers Gaza. Oui, cette flottille a besoin de protection, mais parce qu’Israël représente une menace.
Séance de questions-réponses
- Concernant la poursuite de la mission : la flottille comprend jusqu’à 50 navires, transportant de l’aide humanitaire et des centaines d’observateurs, d’avocats, de parlementaires et d’artistes. Nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir atteint Gaza.
- Concernant les menaces israéliennes : Nous sommes conscients des risques, mais ils ne nous arrêteront pas. Ces attaques visent l’ensemble de la communauté internationale. Nous continuerons, car l’humanité l’exige.
- Sur le rôle de la communauté internationale : des actions concrètes sont nécessaires pour couper les approvisionnements et les relations qui alimentent Israël, pas seulement des déclarations.
- Concernant le port alternatif proposé (Chypre) : il ne répond pas à nos objectifs. Notre mission n’est pas d’acheminer de l’aide ailleurs, mais de briser le siège et d’ouvrir un corridor humanitaire vers Gaza.
Conclusion
La Flottille mondiale Sumud réitère : nous poursuivrons notre route vers Gaza, malgré les menaces et les attaques. Cette mission est légitime, légale et nécessaire. C’est un acte de solidarité internationale pour mettre fin au génocide, ouvrir un corridor humanitaire et défendre les droits du peuple palestinien.









