La prise de pouvoir est achevée. Bien que protégée par la loi, la procureure générale Delia Espinoza n’a pas été réintégrée dans ses fonctions et le Congrès l’a interdite d’exercer toute fonction publique pendant dix ans. L’opinion publique est indignée, car Mme Espinoza incarnait l’État de droit, désormais bafoué par l’autoritarisme.
La principale raison invoquée pour la disqualification d’Espinoza était son mépris de la loi 3210, qui accordait à la Police nationale le pouvoir de mener des enquêtes préliminaires sur les crimes (une fonction du Bureau du Procureur) ; mais une autre motivation était son opposition à la réintégration de Patricia Benavides au poste de procureure générale (qui avait été destituée en raison d’accusations graves).
Avec le nouveau report de sa nomination au poste de procureur général et la destitution d’Espinoza de toute fonction publique, le parquet se retrouve vulnérable à l’influence de personnalités controversées liées à la mafia des cols blancs. Pire encore, l’un des derniers bastions démocratiques du pays disparaît.
La décision de disqualifier Delia Espinoza a été votée au Congrès de la République par les partis politiques Fuerza Popular (Keiko Fujimori), Alianza para el Progreso (César Acuña), Podemos Perú, Perú Libre, Renovación Popular, Somos Perú, Acción Popular, Avanza País, Honor y Democracia et les membres indépendants. Comme les fois précédentes, ils ont voté en bloc, avec 71 voix pour, 19 voix contre et trois abstentions.
Marches annoncées
Des représentants de groupes pro-démocratie et anti-corruption ont protesté contre cette mesure, dénonçant le fait que « les personnes visées par l’enquête disqualifient le procureur qui enquêtait sur elles depuis 10 ans » et affirmant qu’« ils n’oublieront pas qui s’attaque aux institutions nationales ».
Des groupes de la génération Z, le Bloc Callao et d’autres ont lancé des campagnes pour « assainir » la vie politique péruvienne, avec des slogans comme #PorEstosNo (ne pas voter pour les partis qui ont nui au pays avec des lois pro-criminalité). « Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin les uns des autres, de soutien et d’appui face à tant d’injustices dans notre pays. Je suis impuissant face à tant d’irrégularités… Péruviens unis ne seront jamais vaincus. Battons-nous pour nos droits ! », ont-ils déclaré, annonçant de nouvelles marches en soutien à la procureure Delia Espinoza.
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