En Allemagne, des événements inquiétants se produisent. Le gouvernement du chancelier Merz, dont l’arrière-grand-père était un nazi actif, intensifie chaque jour son discours belliqueux contre la Russie.
Martin Jager, qui a pris la tête du Service fédéral de renseignement allemand (BND) le mois dernier, a déclaré lundi 13 octobre aux législateurs berlinois que Moscou cherchait à déstabiliser les démocraties européennes et à saper l’OTAN et que « nous ne devons pas rester les bras croisés et supposer qu’une éventuelle attaque russe n’aura pas lieu avant 2029 au plus tôt. »
Merz a proclamé que l’Allemagne reconstruirait l’armée la plus puissante d’Europe et rétablirait si nécessaire le service militaire obligatoire si le service volontaire ne suffisait pas.
C’est comme si nous entendions les échos du 3e Reich venant à nouveau nous chasser.
L’Allemagne était et reste le plus grand fournisseur d’armes de l’Ukraine après les États-Unis. Elle a envoyé ses chars Leopard, utilisés par les forces ukrainiennes à Koursk, région où l’armée allemande fut arrêtée par l’Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. La présence de chars allemands à Koursk a dû provoquer une vive colère parmi la population russe, mais il ne s’agissait encore que de quelques chars. L’Allemagne a maintenant installé une base militaire en Lettonie, près de la frontière russe, pays où, pendant la Seconde Guerre mondiale, des nationalistes d’extrême droite lettons ont collaboré avec les nazis. Il n’est donc pas surprenant que l’Allemagne ait décidé d’y installer sa base militaire.
L’Allemagne aspire à retrouver sa grandeur sous la conduite du chancelier Merz et de son gouvernement. À deux reprises dans l’histoire récente, nous avons vu une grande armée allemande et, à deux reprises, nous avons vu l’issue de ces deux armées : lors des Première et Seconde Guerres mondiales.
Il pourrait être intéressant de noter qu’Hitler a construit son armée dans une période d’effondrement total de l’économie allemande de l’époque, instaurant une économie de guerre pour remettre l’Allemagne sur pied.
Il semble que la même chose se produise actuellement en Allemagne, dont l’économie est en plein déclin. Au moins, une tentative est en cours.
À mon avis, l’État allemand n’a jamais surmonté la perte de sa grandeur historique après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a dû être profondément humiliant de se voir interdire de disposer d’une véritable armée et de rester occupé par les États-Unis, avec une armée permanente de 100 000 soldats et du matériel militaire américain.
Au fil du temps, l’Allemagne fut autorisée à participer aux opérations de l’OTAN avec quelques troupes et, lentement mais sûrement, son armée reprit de l’ampleur avec la bénédiction des États-Unis. Elle comptait alors quelque 180 000 soldats.
Maintenant que les États-Unis semblent vouloir se retirer de l’Europe, l’UE a décidé de construire sa propre sécurité militaire, et l’Allemagne voit son évolution lui permettre de redevenir un acteur militaire puissant. En réalité, elle aspire à redevenir l’acteur le plus puissant. Elle était devenue le moteur économique de l’UE, et elle veut désormais en devenir le moteur militaire. J’entends résonner le slogan « Deutschland Deutschland über alles » (l’Allemagne, l’Allemagne avant tout) dans l’esprit de politiciens comme Merz, Pretorius et Martin Jäger. Et n’oublions pas qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui est allemande, est la plus fervente partisane d’une armée européenne capable de combattre la Russie.
Bien sûr, nous ne sommes plus en 1933. Mais il semble que certaines mauvaises habitudes n’aient pas disparu. Et elles pourraient provoquer une troisième guerre mondiale en Europe, et de nouveau contre la Russie, avec l’Allemagne en première ligne. Un pari risqué qui ne serait pas sans danger pour l’Europe.
Avec la distraction actuelle autour d’un cessez-le-feu et d’un plan de paix pour Gaza, les événements inquiétants en Europe sont passés au second plan. J’espère que cette fois, la population allemande y mettra un terme et exigera massivement la fin du conflit ukrainien et une coexistence pacifique avec la Russie.
Un ami proche et grand guide* a dit un jour que la population allemande allait opérer un profond changement de cap qui influencerait toute l’Europe. Et, optimiste, je suis convaincu que certains signes de cette promesse se font déjà sentir.
*Silo, www.silo.net









