Aujourd’hui, de nombreux étasuniens ne mesurent pas pleinement l’ampleur du problème auquel sont confrontés les États-Unis. Pourtant, s’ils examinaient leurs propres problèmes, ils constateraient que la situation ne peut plus durer.
Le ménage moyen des USA a aujourd’hui une dette d’environ 105 000 dollars. Les prêts hypothécaires représentent la part la plus importante, suivis des prêts automobiles, des prêts étudiants, des cartes de crédit et d’autres types de dettes à la consommation.
La vue d’ensemble : hier et aujourd’hui

En 1950, la dette des ménages était remarquablement différente :
Dette par rapport au PIB : La dette des ménages ne représentait qu’environ 25 % du PIB, contre près de 75 à 80 % aujourd’hui. Hypothèques : Après la Seconde Guerre mondiale, le GI Bill et l’étalement urbain ont alimenté un boom de l’accession à la propriété. Les soldes hypothécaires étaient modestes : le nouveau prêt moyen était de 7 000 à 8 000 $ (environ 90 000 $ en dollars d’aujourd’hui ).
Crédit à la consommation : En 1950, le total du crédit à la consommation non hypothécaire n’était que de 20 milliards de dollars à l’échelle nationale, soit environ 130 $ par personne (1 600 € aujourd’hui). Ce montant était principalement utilisé pour financer des voitures et des appareils électroménagers. Les cartes de crédit n’existaient même pas – elles n’existaient pas en 1958.
En bref : la dette existait, mais elle était gérable et structurée autour de la construction de l’avenir, et non de l’hypothèque.
De la liberté à l’esclavage
Aujourd’hui, de nombreux étasuniens ont perdu leur liberté, enchaînés à la dette. Leur avenir ne repose pas sur la croissance, mais sur le financement du mode de vie d’hier. Les gens dépensent les revenus de demain pour financer la consommation d’aujourd’hui, et les entreprises et les banques profitent de ce cycle.
La véritable crise n’est pas financière, mais philosophique : une crise d’adaptation. Comme la philosophie le définit parfois, l’intelligence est la capacité à s’adapter à toute situation. Or, la plupart d’entre nous ont perdu cette capacité. Il ne s’agit pas de savoir combien d’argent on possède, mais de savoir si l’on peut vivre selon ses moyens, en s’adaptant au présent sans sacrifier l’avenir.
Pourquoi les entreprises et les banques exercent-elles autant de pouvoir ? Parce que nous le leur accordons. Nous leur cédons notre présent et notre avenir, leur permettant de décider de nos modes de vie. Elles contrôlent l’argent que nous n’avons pas mais dont nous avons désespérément besoin et, en retour, elles définissent nos actions, et même celles de nos politiciens.
La voie à suivre
Si les États-Unis veulent vraiment redevenir « grandes », la solution ne réside pas dans les slogans politiques mais dans la discipline pratique :
- Arrêtez de dépendre des cartes en plastique.
- Évitez les prêts inutiles.
- Vivre selon son propre budget.
Et au-delà de la responsabilité individuelle, nous devons aussi nous organiser collectivement. La véritable grandeur réside dans la quête de conditions de vie décentes et adaptées à notre époque, ce que l’on pourrait appeler une adaptation croissante à la cohérence.
En fin de compte, l’objectif ne devrait pas être de changer nos dirigeants politiques, mais de nous transformer nous-mêmes. Ce n’est qu’en retrouvant notre capacité d’adaptation individuelle et collective que nous pourrons sortir du cycle de la dette et retrouver une véritable liberté.









