Depuis des années, la Kabylie se distingue par son excellence scolaire, ses taux de réussite aux examens nationaux (Baccalauréat, Brevet) parmi les plus élevés en Algérie. Pourtant, en 2025, une décision du ministère de l’Éducation nationale algérien a choqué : le classement officiel des wilayas a été modifié pour faire disparaître la Kabylie des premières places. Ce geste, loin d’être anodin, est une atteinte grave à la vérité, à l’équité et à la reconnaissance d’un peuple fier de son engagement envers l’éducation.

Depuis l’indépendance, les wilayas kabyles — notamment Tizi Ouzou et Béjaïa — figurent régulièrement en tête des résultats scolaires. Avec des taux de réussite avoisinant souvent les 90 à 95 %, cette région incarne la réussite scolaire par son sérieux, son travail et la forte implication des familles et des enseignants.

Pourtant, le ministère de l’Éducation nationale a choisi en 2025 de modifier les critères et la présentation des résultats, mettant en avant une seule école d’une autre wilaya et effaçant les performances remarquables de toute la Kabylie. Cette manipulation n’est pas un simple ajustement technique ; c’est une falsification symbolique qui nie la réalité et humilie une population entière.

Falsifier les résultats scolaires pour masquer l’excellence kabyle est une attaque directe contre la vérité et le mérite. Cela a pour effet de démoraliser les élèves, les enseignants, et les familles qui voient leurs efforts ignorés ou délibérément effacés.

Au-delà de l’aspect éducatif, cette décision reflète une discrimination institutionnalisée qui s’inscrit dans un contexte plus large de marginalisation de la Kabylie, tant au niveau culturel, linguistique qu’identitaire.

Depuis plusieurs années, la Kabylie fait face à une série de mesures qui tendent à affaiblir son identité : la langue amazighe est souvent reléguée en marge de l’éducation officielle, des militants pacifiques sont arrêtés, et les discours politiques stigmatisent la région en la qualifiant à tort de « séparatiste ».

La falsification des classements scolaires s’inscrit donc dans cette politique d’effacement qui vise à minimiser la visibilité et l’influence de la Kabylie au sein de la nation algérienne.

Au cœur de cette affaire se trouve une vérité incontournable : une nation ne peut pas se bâtir sur la falsification, le déni et la discrimination. L’éducation devrait être un vecteur d’égalité, de transparence et de respect mutuel.

Effacer l’excellence d’une région sous prétexte politique nuit à l’ensemble du pays. Cela envoie un message dangereux aux jeunes générations : leur travail et leurs talents peuvent être ignorés ou punis selon des critères arbitraires.

Il est urgent que les autorités algériennes reconnaissent la valeur et le mérite des élèves kabyles et cessent toute forme de discrimination institutionnelle. Défendre la vérité sur les résultats scolaires, promouvoir la langue et la culture amazighe, et garantir des droits égaux à tous les citoyens est la base d’une nation forte et juste.

La falsification des résultats scolaires en Kabylie est bien plus qu’une erreur administrative : c’est un symptôme d’un mal profond qui menace la cohésion nationale. Pour construire un avenir commun, il faut s’appuyer sur la vérité, l’équité et le respect des diversités.